mardi 1 mai 2018

MEURTE D'ANGELIQUE QUELLE SANCTION?


Le meurtre d’Angélique est révoltant. Il réveille le débat sur l’attitude à adopter à l’égard des criminels sexuels. Quelle politique pénale devons-nous mener ? Les français souhaitent qu’on mette ces criminels hors d’état de nuire. Nous voudrions vivre dans un monde où de telles horreurs soient impossibles ! Mais le mal ne sera jamais éradiqué de nos sociétés pas plus que de la nature humaine.



Face à un crime, la réponse juste est une sanction adaptée à sa gravité, elle-même liée à l’atteinte commise à la victime et au trouble causé dans la société. La sanction pénale a pour vocation de punir. Elle doit aussi permettre le non renouvellement de l’infraction. Comment ? Par son caractère dissuasif. Elle n’a pas de nature curative ni préventive autrement que par la mise du criminel hors d’état de nuire.

Les progrès des sciences nous apprennent que ces prédateurs sexuels sont des malades. Mais au fond tous les hommes et les femmes le sont à des degrés différents ; en ce sens qu’ils sont tous susceptibles de passer à l’acte ; sauf que certains passent plus facilement à l’acte, pour d’innombrables raisons, dans le mystère insondable de la maîtrise par chacun de sa relation au mal et à la tentation de le commettre. Ainsi la majorité ne sombrera pas dans le crime. Pour ceux qui sombrent, tel ne recommencera pas, alors que tel autre recommencera tout de suite et qu’un troisième, comme l’assassin d’Angélique, recommencera 20 ans plus tard alors qu’il a repris une vie normale. Pas un médecin psychiatre n’est capable de prédire quoi que ce soit de sérieux en termes de passage à l’acte.

Nous vivons dans une société qui n’accepte plus l’incertitude. Elle ne tolère plus ce qui est anormal en même temps qu’elle veut être maitresse de la vie et de la mort. Nous ne tolérons plus la déviance. Nous n‘acceptons pas la capacité de certains d’entre nous à commettre des crimes horribles. Nous ne croyons plus au bien et au mal, à la capacité de l’être humain quel qu’il soit de commettre l’insupportable et l’irréparable. De la même manière que nous ne pratiquons plus le pardon. Nous considérons le criminel comme nécessairement malade. D’où cette obsession du soin et de la prévention. D’où cette idée soutenue par certains qu’il faudrait identifier tous les prédateurs sexuels et les ficher de manière publique, comme aux USA ! Si on pousse ce raisonnement jusqu’au bout pourquoi ne pas soumettre chacun d’entre nous à des expertises psychiatriques afin de ficher tous ceux qui seraient capables de commettre de tels crimes, de passer à l’acte ! Dans ce monde orwellien nous aurions de bien mauvaises surprises, indépendamment du fait que nous nous soumettrions au bon vouloir d’experts dont la science n’a rien d’exact !

Il faut récuser cette démarche. L’homme n’est pas normalisable ! Nous ne visons pas dans un monde parfait. Le mal, avec ses gradations, est dans notre nature ; il est vrai que nous ne croyons plus au péché originel ! Il faut simplement le combattre et renoncer à vouloir à tout prix le soigner….

Le combattre nécessite donc de sanctionner sans pitié mais avec humanité et justice. Peut-être faut-il revoir l’échelle de nos peines. Certains remettront à l’ordre du jour la peine de mort. J’en fais partie et n’hésite pas à l’écrire, bien que je sois avocat. Et je ne suis pas le seul, même si on nous clame que cette sanction suprême est incompatible avec notre état de civilisation avancée…. Peine de mort ou pas, il faut sanctionner ! Il faut revenir sur les poncifs qui ont inspiré notre politique pénale depuis des décennies. Ça ne marche pas !

La justice pour Angélique ne peut être que dans cette voie. Revoir les principes qui nous conduisent à vouloir toujours comprendre, expliquer, soigner. Le mal doit être puni. Un point c’est tout. Son assassin devra être défendu et jugé. La justice doit passer dans sa dimension symbolique et ferme. Justice pour les victimes et pour la société !

Il faut aussi combattre la permissivité de notre culture. La prédation sexuelle se nourrit de la permissivité morale dont nous sommes envahis. Le sexe est un lieu de violence. Nous l’avons libéré de toutes contraintes ; ce faisant nous avons libéré la violence. Il serait temps de s’en rendre compte et d’en tirer les conséquences.

L’avenir nous dira sans doute comment nous parviendrons à sortir de ce piège dans lequel nous nous sommes enfermés. Pour l’heure, il faut prier pour la victime et sa famille. Seul le pardon pourra un jour apporter la paix dans leurs cœurs. Il faut aussi prier pour ce criminel en espérant que la justice divine puisse à son tour passer. Le seul service à rendre à ces criminels est de les placer face l’horreur de leurs actes. Prier pour eux ne consiste pas à les pardonner à la place de la victime qui est seule maîtresse du pardon, mais à implorer pour eux le pardon de Dieu ; ce qui revient en même temps à mettre leur acte dans la seule perspective qui en souligne la gravité. C’est la voie de la vérité sur la nature humaine…Elle n’est pas exclusive de la fermeté dans le jugement. Elle nous replace simplement dans la perspective de notre nature peccamineuse et nous aidera à comprendre sans chercher à expliquer. Ainsi pourrons-nous peut-être construire l’avenir dans une perspective qui réduise le champ du mal, en nous en donnant les moyens….

2 commentaires:

  1. Les placer face à l'horreur de leurs actes ? Certes...
    N'avait-il pas déjà violé une petite innocente de 12 ans ?
    N'avait-il pas été condamné à une peine ridiculement courte ?
    A-t-il eu le temps en si peu d'années de privation de liberté de se rendre compte de l'horreur de son acte ?
    Les magistrats ne sont-ils pas les premiers responsables (sinon coupables devant la société)?
    CR

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  2. Prier pour de tels individus ne sert à rien.
    Il faut les éliminere de la société. Sans pitié et sans pardon !

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