Le meurtre d’Angélique
est révoltant. Il réveille le débat sur l’attitude à adopter à l’égard des
criminels sexuels. Quelle politique pénale devons-nous mener ? Les
français souhaitent qu’on mette ces criminels hors d’état de nuire. Nous
voudrions vivre dans un monde où de telles horreurs soient impossibles ! Mais
le mal ne sera jamais éradiqué de nos sociétés pas plus que de la nature
humaine.
Face à un
crime, la réponse juste est une sanction adaptée à sa gravité, elle-même liée à
l’atteinte commise à la victime et au trouble causé dans la société. La sanction
pénale a pour vocation de punir. Elle doit aussi permettre le non
renouvellement de l’infraction. Comment ? Par son caractère dissuasif.
Elle n’a pas de nature curative ni préventive autrement que par la mise du
criminel hors d’état de nuire.
Les progrès
des sciences nous apprennent que ces prédateurs sexuels sont des malades. Mais
au fond tous les hommes et les femmes le sont à des degrés différents ; en
ce sens qu’ils sont tous susceptibles de passer à l’acte ; sauf que
certains passent plus facilement à l’acte, pour d’innombrables raisons, dans le
mystère insondable de la maîtrise par chacun de sa relation au mal et à la
tentation de le commettre. Ainsi la majorité ne sombrera pas dans le crime. Pour
ceux qui sombrent, tel ne recommencera pas, alors que tel autre recommencera
tout de suite et qu’un troisième, comme l’assassin d’Angélique, recommencera 20
ans plus tard alors qu’il a repris une vie normale. Pas un médecin psychiatre n’est
capable de prédire quoi que ce soit de sérieux en termes de passage à l’acte.
Nous vivons
dans une société qui n’accepte plus l’incertitude. Elle ne tolère plus ce qui
est anormal en même temps qu’elle veut être maitresse de la vie et de la mort. Nous
ne tolérons plus la déviance. Nous n‘acceptons pas la capacité de certains d’entre
nous à commettre des crimes horribles. Nous ne croyons plus au bien et au mal,
à la capacité de l’être humain quel qu’il soit de commettre l’insupportable et
l’irréparable. De la même manière que nous ne pratiquons plus le pardon. Nous considérons
le criminel comme nécessairement malade. D’où cette obsession du soin et de la
prévention. D’où cette idée soutenue par certains qu’il faudrait identifier
tous les prédateurs sexuels et les ficher de manière publique, comme aux USA !
Si on pousse ce raisonnement jusqu’au bout pourquoi ne pas soumettre chacun d’entre
nous à des expertises psychiatriques afin de ficher tous ceux qui seraient
capables de commettre de tels crimes, de passer à l’acte ! Dans ce monde
orwellien nous aurions de bien mauvaises surprises, indépendamment du fait que
nous nous soumettrions au bon vouloir d’experts dont la science n’a rien d’exact !
Il faut
récuser cette démarche. L’homme n’est pas normalisable ! Nous ne visons
pas dans un monde parfait. Le mal, avec ses gradations, est dans notre nature ;
il est vrai que nous ne croyons plus au péché originel ! Il faut
simplement le combattre et renoncer à vouloir à tout prix le soigner….
Le combattre
nécessite donc de sanctionner sans pitié mais avec humanité et justice.
Peut-être faut-il revoir l’échelle de nos peines. Certains remettront à l’ordre
du jour la peine de mort. J’en fais partie et n’hésite pas à l’écrire, bien que
je sois avocat. Et je ne suis pas le seul, même si on nous clame que cette
sanction suprême est incompatible avec notre état de civilisation avancée….
Peine de mort ou pas, il faut sanctionner ! Il faut revenir sur les
poncifs qui ont inspiré notre politique pénale depuis des décennies. Ça ne
marche pas !
La justice
pour Angélique ne peut être que dans cette voie. Revoir les principes qui nous
conduisent à vouloir toujours comprendre, expliquer, soigner. Le mal doit être
puni. Un point c’est tout. Son assassin devra être défendu et jugé. La justice
doit passer dans sa dimension symbolique et ferme. Justice pour les victimes et
pour la société !
Il faut aussi
combattre la permissivité de notre culture. La prédation sexuelle se nourrit de
la permissivité morale dont nous sommes envahis. Le sexe est un lieu de
violence. Nous l’avons libéré de toutes contraintes ; ce faisant nous
avons libéré la violence. Il serait temps de s’en rendre compte et d’en tirer
les conséquences.
L’avenir nous
dira sans doute comment nous parviendrons à sortir de ce piège dans lequel nous
nous sommes enfermés. Pour l’heure, il faut prier pour la victime et sa famille.
Seul le pardon pourra un jour apporter la paix dans leurs cœurs. Il faut aussi prier
pour ce criminel en espérant que la justice divine puisse à son tour passer. Le
seul service à rendre à ces criminels est de les placer face l’horreur de leurs
actes. Prier pour eux ne consiste pas à les pardonner à la place de la victime
qui est seule maîtresse du pardon, mais à implorer pour eux le pardon de Dieu ;
ce qui revient en même temps à mettre leur acte dans la seule perspective qui
en souligne la gravité. C’est la voie de la vérité sur la nature humaine…Elle n’est
pas exclusive de la fermeté dans le jugement. Elle nous replace simplement dans
la perspective de notre nature peccamineuse et nous aidera à comprendre sans
chercher à expliquer. Ainsi pourrons-nous peut-être construire l’avenir dans
une perspective qui réduise le champ du mal, en nous en donnant les moyens….
Les placer face à l'horreur de leurs actes ? Certes...
RépondreSupprimerN'avait-il pas déjà violé une petite innocente de 12 ans ?
N'avait-il pas été condamné à une peine ridiculement courte ?
A-t-il eu le temps en si peu d'années de privation de liberté de se rendre compte de l'horreur de son acte ?
Les magistrats ne sont-ils pas les premiers responsables (sinon coupables devant la société)?
CR
Prier pour de tels individus ne sert à rien.
RépondreSupprimerIl faut les éliminere de la société. Sans pitié et sans pardon !