dimanche 1 mai 2022

ET MAINTENANT, QUE FAIRE? LA VERITE OU LE MENSONGE?

Et maintenant, que faire ?

Tout semble figé, bloqué bien qu’en marche ; semper idem...

Alternance ou pas, le changement se caractérise par l’absence d’alternative. L’histoire bégaye, comme si nous étions privés de choix.


Les caractéristiques du pouvoir en 2022 sont sa moralité supposée et la présomption de sa compétence. Il nous enseigne ce qui est bien. Il exclue. Il discrédite. Et il interdit toute pensée contraire, non pas de manière frontale mais dissuasive et efficace.

Il décerne et distribue les brevets de la capacité d’exercer les responsabilités. Il a ses écoles, ses codes, ses Nobels. Il décerne les lauriers comme les bonnets d’âne. Entre soi... soutenu par son élite... Expérience vécue il y a 48 heures au cours d’une réunion de décideurs : « vous en connaissez des gens qui ont voté pour l’extrême-droite ? Quand même ! Qu’ils votent blanc ou nul, mais pas Le PEN ! ». La honte !  Impensable ! Hors-sol ! Carton rouge...

Alors oui que faire quand les portes semblent fermées avec des digicodes dont les non-initiés et les non-adoubés n’ont pas la formule ?

Hannah Arendt écrivait à propos des masses pré-totalitaires: «Elles ne croient à rien de visible, à la réalité de leur propre expérience ; elles ne font confiance ni à leurs yeux, ni à leurs oreilles, mais à leur seule imagination, qui se laisse séduire par tout ce qui est universel et cohérent en soi». Déconnexion du réel... Marcel Proust ne disait pas autre chose quand il écrivait: «Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances». Ne sommes-nous pas envahis par la prétention à l’universel de nos systèmes de pensée, de nos croyances collectives, de nos idéologies ?

Ce régime nous a installé dans la sécurité et le confort. Nous choisissons égoïstement la rassurante sécurité et la lâcheté du confort plutôt que l’incertitude et le risque, le silence des consciences atones plutôt que l’exigeante objection de conscience ancrée dans la vérité.

Nos deux défauts majeurs sont la perte de tout lien existentiel avec le réel et l’acceptation du mensonge sous couvert de tolérance, de liberté d’opinions.

Ce pouvoir qui pèse et nous enserre tel une camisole ne craint que la vérité, la vérité du concret, du réel.

Illustration.

Démonstration.

Ecoutons ceux qui ont résisté au totalitarisme communiste.  Ils ont résisté et vaincu des régimes dont nul n’imaginait l’effondrement. Comment ? En refusant le mensonge en s’arque boutant sur la vérité ! Alexandre Soljenitsyne nous l’a dit et répété. Je l’ai déjà cité maintes fois. C’est pour cela qu’il fut exilé par le pouvoir communiste ; il devenait trop dangereux à l’intérieur du système...



Si elle a fissuré le totalitarisme communiste pourquoi pareille exigence ne pourrait-elle pas ébranler notre soft  système caractérisé par sa mollesse ?

Rod Dreher qui se réfère aux grands dissidents slaves dans un essai de combat dont je vous recommande la lecture démontre que notre soft totalitarisme ou pré-totalitarisme est de même nature que le communisme. 

Exagéré ?

Rod Dreher n’hésite pas à comparer les SJW (Acronyme américain de social justice warrior : combattant pour la justice sociale) aux idéologues du marxisme.  Les SJW et leurs avatars européens sont l’ossature idéologique de notre système. Ils nourrissent la lutte incessante des minorités de toutes natures par l’entretien de la division au sein de nos sociétés et du combat idéologique qui y sévit. Les ennemis sont les riches, les puissants, les hétérosexuels, les hommes, les blancs, les chrétiens.... Comment ne pas voir que notre pouvoir univoque qui se constitue en parti unique par exclusion des extrêmes se nourrit de cette conception exclusive de la justice sociale, même s’il n’en coche pas toutes les cases, tant il est vrai que le menu SJW est à la carte...?

L’auteur nous invite à aller à la source et pour combattre à nous inspirer notamment de Vaclav Havel.

Permettez-moi au préalable une digression. Jeune lecteur innocent je fus profondément marqué par la lecture du livre de Vladimir Boukowski  cette lancinante douleur de la liberté dont je m’aperçois plus de 40 après que je n’avais pas mesuré le sens profond et quasi prophétique. 



Sorti des prisons du communisme et découvrant l’occident il avait le sentiment que nous ne savions pas ce qu’était la liberté, que nous en étions comme des fossoyeurs. Avec un demi-siècle de recul je comprends... Nous avons bradé la liberté ; nous y avons renoncé ; nous l’avons troquée contre notre confort.  Nous l’avons trahie... en la découplant de la vérité.

Vaclav Havel est très clair. La liberté sans l’exigence de la vérité est une vue de l’esprit, un produit de l’imagination (cf Hannah Arendt supra).

Lisez ses « Ecrits politiques » ! Ils sont d’une richesse et d’une profondeur inouïes !



Car Vaclav Havel a théorisé la résistance au totalitarisme ; bien plus il l’a vécue. Et dans Le pouvoir des sans-pouvoirs il a analysé la « dictature post-totalitaire » c’est-à-dire « la mort de l’idéologie officielle et la guerre permanente menée par le pouvoir contre la société et l’individu » nous prévient l’éditeur dans la présentation de ce texte en forme de méditation métapolitique. Ecoutons-le donc. Ce texte nous est adressé. C’est la réponse à notre interrogation.

Quelques idées force qui confortent l’analyse et la thèse de Rod Dreher :

·      Récuser les réponses toutes prêts du système  car : « Déléguer son intelligence et sa conscience aux mains de ses supérieurs fait partie intégrante de l'idéologie adoptée, c'est le principe d'identification du centre de pouvoir avec le centre de vérité ».

·      « La vie dans le mensonge ne peut fonctionner comme soutien constitutif du système que si l'on suppose son universalité, elle doit embrasser et tout infiltrer et ne supporte pas la coexistence avec la vie dans la vérité ».

·      « Dans les sociétés à système post totalitaires, toute vie politique au sens traditionnel du terme est anéantie ». N'est-ce pas, toutes proportions gardées bien sûr, ce que nous sommes en train de vivre, nous qui n’entendons parler que de crise de la démocratie ?

·      Alors que la vie en vérité correspond à celle de la sphère cachée de la personne, alliée invisible mais omniprésent : «  la vision d'un quelconque modèle politique alternatif ne représente sûrement pas aujourd'hui ce qui pourrait interpeller de façon vraiment vivante cette sphère cachée, enflammer les gens et la société, développer un mouvement politique réel ». La solution n’est donc pas dans l’alternance républicaine classique...

·      « La camisole de la vie dans le mensonge est faite d'une matière étonnante : aussi longtemps qu'elle recouvre la société tout entière, elle semble être taillée dans du roc. Mais dès l'instant ou quelqu'un troue cette camisole à un seul endroit ou un seul individu s'écrit :  « le roi est nu ! », dès l'instant ou un seul joueur viole les règles du jeu et dénonce le jeu en tant que tel, alors, tout apparaît sous un autre jour et la camisole entière donne l'impression d'être de papier et de commencer à se déchirer et à tomber en poussière de manière irréversible. »

Vivre dans la vérité, donc !

Simple et difficile. Exigent. Et si c’était la solution ? ...à notre portée. Plutôt que de s’épuiser en palabres, en découragements ou en actions aussi vaines que dénuées d’intérêt...

Nous y reviendrons.

Chercheur de vérité !

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.