En quête d'une légitimité perdue Emmanuel Macron intronisé proclame : "Peuple nouveau ... Nouveau Président ... Nouveau mandat".
Ce mirage de la nouveauté est dérisoire. Il n’est surtout
pas à la mesure de la situation institutionnelle et politique de la France de
2022 qu'une gestion managériale ne peut régler.
Nous sommes à la recherche d'une légitimité perdue... abandonnée... confisquée...
Comme le démontre très bien Thierry Lentz[1]
la source de la légitimité ne fait plus consensus aujourd’hui et une grande
confusion règne dans les esprits.
Le peuple en est privé au profit des valeurs que nos juges
agrègent petit à petit au préambule de la Constitution devenu un rempart de ce
qui peut être fait par un pouvoir aux prérogatives limitées ; un pouvoir
en liberté surveillée par des autorités sans légitimité...
Emmanuel Macron y ajoute la soi-disant légitimité européenne qui n’existe pourtant pas comme Marine Le Pen le lui objecta dans l’indifférence générale. J’ai écrit que sur cette question essentielle Marine Le Pen l’avait terrassé lors du débat du deuxième tour. Je le maintiens.
Même si au-delà de la justesse de ses analyses institutionnelles cette dernière semble vouloir se normaliser en se glissant dans ce moule castrateur de toute alternative politique. Marine Le Pen qui prône le recours au référendum limite en effet ses ambitions démocratiques en fondant ses propositions dans le bloc de constitutionnalité de manière à essayer de crédibiliser son programme, au risque de se priver d’une réelle liberté d’action si un jour elle arrivait au pouvoir.
Jean Luc Mélenchon conteste la légitimité du Président à
peine élu, n’hésitant pas à brandir la menace d’un troisième tour dans la rue
au cas où son audacieuse démarche de conquérir par les urnes la fonction de
premier ministre n’aboutirait pas.
Face à ce mainstream politicien Michel Onfray n’hésite pas de son côté avec une certaine
cohérence, mais sans aucun soutien politique, à soutenir que tant que personne
n’offrira de sortir de l’Europe Maastrichtienne il n’y aura aucune offre
alternative légitime.
Légitimité où es-tu ?
Nous sommes en déshérence...C’est pourtant sur le terrain de la légitimité que le pouvoir se construit...
L’innovation macronienne enfermée
dans le carcan de la bien pensance et de l’Europe bruxelloise ne fera pas
illusion longtemps ; jusqu’à quand? Au profit de qui? Comment? C'est sans doute la question centrale des mois ou des années à venir jusqu'à ce que les circonstances fassent voler un éclat ce faux consensus institutionnel.
[1] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/thierry-lentz-la-france-face-a-l-emiettement-de-la-legitimite-20220505
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