dimanche 15 mai 2022

SEINS NUS ET BURKINI.

Seins nus et burkini...La confrontation avec l’islam et l’islamisme se poursuit.


L’éventualité d’une arrivée au pouvoir de partis politiques dont certains leaders veulent mettre sur un pied d’égalité les baigneuses aux seins nus et celles en burkini n’est pas de nature à nous aider à avancer dans la direction d’une solution positive.

Il vaut mieux rechercher du côté du témoignage de celui que l’Eglise catholique a béatifié en ce dimanche 15 mai à savoir Saint Charles de Foucauld.

De manière singulière, mais la providence ne fait jamais rien au hasard…, le premier ministre de la France a dû renoncer à participer à la cérémonie de béatification de Charles de Foucauld pour permettre au Président de la République Emmanuel Macron de se rendre dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, décédé vendredi à l'âge de 73 ans. Quel singulier chassé-croisé diplomatique ! Décidément ...

Mais revenons à notre nouveau Saint.

Il est le témoignage vivant d’une coexistence lucide et exigeante entre chrétiens et musulmans.

Charles de Foucauld n’hésitait pas à écrire à René Bazin quelques mois avant sa mort :

« Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ?

Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent .... ».

Or le même Charles de Foucauld a vécu en parfaite intelligence avec ses voisins musulmans à Tamanrasset au cœur du Sahara; s’il n’était donc pas aveugle sur la vraie nature de l’Islam, il était profondément ami des musulmans. Il préconisait un dialogue fraternel avec eux et il était le premier à dénoncer les injustices dont ils pouvaient être victimes.

Notre incapacité à résoudre l’impasse dans laquelle nous sommes en train de nous enfoncer inexorablement a ses racines dans la laïcité telle que nous la concevons c’est-à-dire notre laïcisme de combat des religions.

Car enfin, sauf à nier les composantes fondamentales de la nature humaine qui est matière et esprit, comment peut-on prétendre administrer un Etat ayant autorité sur des êtres humains croyants en un Dieu qui par définition doit régner sur toute leur vie sinon il ne serait pas Dieu..., en leur imposant de se contenter de vivre leur religion in petto, dans le secret ? C’est aberrant ! Cela revient, sans parler de prosélytisme, à interdire toute pratique de la foi autrement que dans la clandestinité.

Les catholiques ont accepté les oukases de la laïcité triomphante dans la mesure, et c’est toute l’ambiguïté française depuis deux siècles ..., où ils avaient eux-mêmes été à l’origine de la summa divisio entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. La cité des hommes et la cité de Dieu ! Que n’a-t-on pas écrit à ce sujet !… Même si ce fut dans la violence et parfois le martyre, les catholiques français ont accepté de se soumettre au principe de cette séparation castratrice, de se réfugier dans leur for intérieur et de renoncer à se soumettre publiquement à la seule loi de Dieu dont il faut rappeler qu’elle rejoint la loi naturelle.

A l’inverse, il n’en va pas de même  pour les musulmans. D’où le fait que face aux femmes françaises se baignant les seins nus les femmes musulmanes entendent se baigner en burkini et vivre voilées. Eu égard à l’absence de toute séparation du spirituel et du temporel dans la religion musulmane il y a fort à parier qu’avec ce genre de provocations la confrontation va se poursuivre et que le nombre de voiles ou de burkini ne va pas diminuer.

La solution ne peut pas être dans des régimes d’interdiction quels qu’ils soient, pas plus que dans une tentative d’émancipation des femmes musulmanes. Le problème est beaucoup plus profond. C’est celui de la soumission des êtres humains aux prescriptions de leur religion. Comment des régimes se proclamant de la tolérance et du libéralisme peuvent-ils ne pas reconnaître ce droit fondamental déjà proclamée par Antigone.

Seule une religion peut parler à une autre religion. L’exemple de Saint Charles de Foucauld est essentiel. Ne nous y trompons pas ce n’est pas en empêchant les hommes et les femmes de vivre selon leur religion que l’on pourra apaiser les relations sociales. La question politique fondamentale est de donner un espace à tous les citoyens sur la base des prescriptions de la loi naturelle et de faire en sorte non pas que les religions soient mises au rencart mais qu’elles puissent se pratiquer et s’exprimer autrement qu’en s’affrontant. Seul le dialogue en vérité entre les religions et ceux qui les pratiquent peut permettre d’apporter la paix sociale. La solution n’est pas la relégation de la religion hors du champ public. Nier le religion dans la plénitude de sa dimension ne fait qu’attiser la violence. Quant à l’impudicité du monokini elle n’est qu’une provocation stérile inhérente à notre mode vie affranchi de tous les principes liés à la dignité de l’homme et de la femme en tant qu’animaux politiques et religieux...

Mettons un instant en parallèle le mode de dialogue imaginé par Saint-Charles de Foucauld et celui qui est susceptible de s’instaurer entre nos femmes occidentales dénudées et les baigneuses musulmanes engoncées dans leur burkini , ou entre leurs maris respectifs ... CQFD ! Cherchez l’erreur...

 

 

 

 

 

1 commentaire:

  1. Mettre sur le même plan les femmes seins nus et les femmes en Burkina procède de la part de M. Piolle d’une provocation peu commune ;
    Quant à faire du Burkini un signe de liberté constitue une insulte à ces femmes qui, manifestant contre cet enfermement en Afghanistan, risquent la mort.
    Pour ce qui est enfin du libre exercice de sa religion, n’oublions pas que, si les racines de la France sont sans aucun doute chrétiennes, l’Islam est avant tout un système politco-religieux, et que plaider pour l’instauration d’une « équivalence » procède d’une lecture biaisée de la réalité d’une absorption culturelle « en marche »…
    Si la loi de 1905 a été douloureuse, voire agressive dans ses prolégomènes, elle a abouti à un équilibre (fragile aujourd’hui) qu’il n’appartient ni à M. Piolle ni à qui que ce soit de remettre en cause.

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