dimanche 26 juin 2022

ILLUMINONS NOS VIES AVEC LES SOURIRES DES RESCAPES DE LA COURSE A LA PERFECTION

Alors que nos députés sont invités à d’impossibles compromis politiques voilà que l’actualité leur fournit l’opportunité d’un large consensus ! Drôle de providence que ce  revirement de la jurisprudence ROE de la Cour Suprême des EU qui, interprété hors de son contexte juridique, incite nos élus français à vouloir réformer la constitution pour y inscrire un droit à l’avortement qui serait menacé. Et je vous fiche mon billet qu’il ne leur manquera pas beaucoup de voix à l’Assemblée Nationale, l’échec de ce projet ne reposant que sur l’hypothétique sagesse des sénateurs et l'opposition du surprenant François Bayrou.


L’histoire retiendra-t-elle de nous qu’en désaccord sur tout au point de ne plus pouvoir gouverner nous pouvions être quasiment unanimes pour graver au frontispice de nos monuments républicains le droit de tuer les innocents dans le ventre de leur mère?

Ainsi va la vie…

A cette actualité répond en moi comme en écho deux histoires édifiantes qui mettent en scène des rescapés de notre poursuite de la perfection. Elles mettent du baume au cœur et peuvent nous conduire à jeter un autre regard sur ces difficiles questions qui déchirent l’humanité...

Il s’agit d’abord du monastère des petites sœurs disciples de l’Agneau[1].

Je ne sais pas si elles existeront encore dans quelques années. Cette communauté réunit en effet des jeunes femmes atteintes de trisomie 21 qui présentent la particularité d’avoir la vocation religieuse. Double exception donc !

Mais quelle leçon…

A proximité de l’abbaye des moines de Fontgombault les petites sœurs disciples de l’Agneau poursuivent leur vocation contemplative, organisée selon une règle adaptée et autour de structures appropriées au handicap des petites sœurs trisomiques.

C’est en rencontrant Véronique, jeune fille porteuse de trisomie 21, que Line découvrit sa vocation. Touchée par la Foi de Véronique et par son désir de suivre Jésus dans une vie consacrée, Line devient sœur Line et fonde en 1985 la communauté des petites sœurs disciples de l’Agneau, pour permettre à ces jeunes filles handicapées de répondre à l’appel du Christ. Unique en son genre, la communauté est érigée en Institut religieux de vie contemplative par Monseigneur Pierre Plateau en 1999 sur consultation à Rome, et Monseigneur Maillard approuve définitivement les constitutions de cet Institut en 2011.

Sœur Line rappelle que, « Blessées dans leur intelligence, nos petites sœurs trisomiques ne sont pas handicapées dans leur relation à Dieu ! ».

Etonnant, réjouissant. Magnifique.



Imaginer que des personnes qui aujourd’hui seraient condamnées à ne pas vivre dans le sein de leur mère mènent une vie religieuse pleine et féconde est un pied de nez à tous nos canons modernes du bonheur, du développement et du progrès !

Et que dire de la réussite des Cafés joyeux, où 70% des employés sont atteints de trisomie 21 ou de troubles cognitifs[2] ?

Avec ses cafés-restaurants solidaires dont la majorité des employés sont atteints de troubles mentaux ou cognitifs, Yann Bucaille-Lanrezac est l’un des deux lauréats du prix de l’entrepreneur social décerné par le Boston Consulting Group (BCG) qui vient de lui être décerné.


Des raisons d’espérer donc.

Oui tout n’est pas noir....

Réjouissons-nous et laissons les croquemorts à leurs basses œuvres. Un jour viendra où ils réaliseront le mal qu’ils font en poursuivant des chimères.

Le soleil brille autour de nous en particulier dans ces sourires de trisomiques qui ne sont pas des sous-êtres. Ils sont d’authentiques témoins de la grandeur de l’humanité et de sa dimension divine.

Encore faut-il les regarder plutôt que les empêcher de naître! Nous feraient-ils peur? Nous inquiètent-ils? nous gênent-ils par rapport à notre poursuite de la perfection?

Mais quel bonheur de retrouver la simplicité et la fécondité de la joie véritable.

Lorsque j’étais étudiant et que j’animais certains groupes de réflexions il m’arrivait très souvent de suggérer autour de moi qu’il était extrêmement difficile d’apprendre aux hommes à résister à la puissance du mal lorsqu’on ne leur a pas fait goûter le bien, le beau et le vrai. La morale est ennuyeuse comme un code de la route nous disait Gustave Thibon. L’homme ne vit pas d’interdits... Il ne s’épanouit que dans l’amour oblatif. 

Goûter ce qui est pur, ce qui est vrai, ce qui est plein afin de pouvoir nous détourner individuellement et collectivement de tous ces errements qui sont de très malsains miroirs aux alouettes.

Aimer ce qui est bien, beau, bon et vrai. Il n’y a pas d’autre voie. Tant il est vrai que la grande majorité de celles et ceux qui manifestent et s’émeuvent de soi-disant régressions par rapport à leurs droits n’ont plus le sens ni le goût du bien comme du mal. Ils ne savent pas ce qu’ils font et c’est ce qui est rassurant... Rien n'est irréversible.

Il ne fait aucun doute qu’un jour viendra où les hommes et les femmes, usés et fatigués des oukases du scientisme, du perfectionnisme, du calcul et de la culture de mort finiront par se détourner d’un horizon envahi par les ténèbres. Pour cela il faut leur montrer le soleil et tout ce que la vie peut faire briller si les hommes n’y jettent pas le voile de l’égoïsme et de la concupiscence. N’est-ce pas sœur Line ? 

Illuminons nos vies avec les sourires de tous les rescapés de la course à la perfection.

 

 

 

 



[1] https://fr.aleteia.org/2018/03/20/ce-couvent-ou-cohabitent-des-religieuses-valides-et-dautres-atteintes-par-la-trisomie-21/

[2] https://www.leparisien.fr/economie/business/prix-de-lentrepreneur-social-la-reussite-des-cafes-joyeux-ou-70-des-employes-sont-atteints-de-trisomie-21-ou-de-troubles-cognitifs-10-03-2022-GDICF2GQOVHHHD43NFH2OAETJA.php

2 commentaires:

  1. Monsieur Hawadier je découvre à l’instant votre blog. Plus pré du tombeau que du berceau je m’en félicite. Votre humanité vous honore. Je vais de ce pas chercher à en savoir plus. Ma journée sera donc joyeuse.
    Encore merci et à bientôt
    François BONGAS

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  2. Le Bien, le Beau et le Vrai… je suis d’accord avec toi Bernard… Pour autant, n’y a-t-il pas des cas où l’IVG peut sous certaines conditions (viol, mise en danger vital de la maman, malformation gravissime, etc.) être acceptable au regard de ce triptyque ?
    Quant à la cour suprême américaine je crois qu’elle n’a fait que rendre la main aux États, ce qui ne me semble pas si mal…

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