Législatives
Tout semble avoir été dit ; et pourtant :
- Le Président est dans les cordes. Il déteste cela ; ça se voit, il est agacé devant ses illusions perdues.
- Cette crise révèle en creux que le pouvoir, et son exercice, ont été transformés par l’idéologie du progrès. L’exercice du pouvoir se réduit aujourd’hui à l’élaboration de textes. Il faut avancer. II faut réformer. Il faut changer ! Notre assemblée nationale inédite aura peut-être le mérite de nous faire toucher du doigt qu’au-delà du vote des lois qui relève du pouvoir législatif, il revient au pouvoir exécutif de gouverner le pays. Et gouverner ce n'est pas légiférer. Paradoxe d’un régime présidentiel qui ne sait pas gouverner autrement qu’en faisant des lois… Or, ce dont nous avons besoin c’est d’un chef… Gouverner c’est « cheffer » ! C’est faire fonctionner les services publics. Obtenir que les juges jugent, que les policiers puissent assurer la sécurité, que les enseignants enseignent et cetera... C'est à dire arrêter le processus de dégradation de l'efficacité de l’Etat qui a été engagé depuis des décennies mais qui n’est pas une fatalité. Voilà qui ne relève pas de la loi. Mais de la confiance retrouvée grâce à l’exercice de l’autorité à la tête de l’Etat avec, chevillé au corps, le souci du bien commun et de la chose publique. Emmanuel Macron et ses marcheurs sont au pied du mur. Mais celui-ci ne leur est-il pas infranchissable ? Et d’ailleurs cela fait 5 ans qu’ils ont renoncé à « cheffer »...Ils n’ont ni l’épaisseur, ni la profondeur...Ils n’ont rien pour faire le job !
- Qu’attendons-nous du pouvoir ? Comment réussir avec cette assemblée sans majorité ce que nous n’avons pas su faire avec des majorités stables ? Comment le Macron de 2022 pourrait-il réussir alors qu’il demandait lui-même une majorité absolue pour gouverner et que depuis 2017 il n’a su avec une majorité absolue nous amener qu’à ce qu’il avait dit vouloir éviter à tout prix ? Soyons sérieux ! Cessons de nous voiler la face ! Le processus de dégradation est enclenché depuis des décennies. Tout le monde le dit sans en tirer les conséquences comme si il pouvait exister une solution politique quand tous les moteurs sont grillés, en panne, bloqués. Nous vivons dans le déni de réalité et le mensonge. La vie en société des femmes et des hommes n’est pas une addition de choix personnels et individuels ou le produit de choix majoritaires. Elle passe par l’organisation réfléchie du « commun » avec les sacrifices et les concessions nécessaires. Nous avons cassé le commun. Notre « nous » est en train d’imploser sous nos yeux incrédules. Que voulez-vous que Emmanuel Macron et sa logorrhée y changent ? Quant à LFI, le point levé, il sait qu’il participe à l’explosion finale ; il est programmé pour ça.... Le RN quant à lui voudrait jouer les pompiers mais c’est trop tard. Quant aux LR ils sont les héritiers fidèles et solidaires des premiers responsables... Cette situation inédite ne peut que jouer un rôle d’accélérateur du processus de désintégration enclenché depuis longtemps.
- Car Emmanuel Macron et les siens, ainsi peut-être qu’une grande partie de la classe politique, sont soumis à un processus sur le déroulement duquel ils n’ont perdu la main. F.O Gisberg l’évoque à propos du Président de la République en conclusion de son billet de ce jour dans le POINT : « s’il refuse de prendre du champ, de la hauteur, de grands malheurs l’attendent ». Je cosigne ! Comment en effet ne pas être étonné, et le mot est faible, par le fait que dans son discours d’hier soir, pourtant solennel, il n’a rien dit de plus que ce que tous les commentateurs avaient ânonné depuis dimanche soir ! Le Président de la République subit les événements. Il n’est plus à l’initiative. Il n’est plus le maître des horloges. Il n’a plus de cartes à jouer. Jupiter est défait. Le jeu de bonneteau se poursuit avant de se transformer en partie de poker menteur. Qui cédera le premier ? À moins que d’ici là la vague contestataire emporte tout sur son passage car « ça bouille dans la marmite »...ou que les acteurs oublient leurs idéologies et leurs intérêts partisans. Avons-nous encore le droit de rêver ? Nous devrions vite savoir si cela doit tourner oui ou non au cauchemar...
pessimisme Bernard ! Et si cette « chambre introuvable » se mettait à fonctionner ? Si ce parlement se mettait à travailler « pour le bien commun » grâce à l’appui attentif et mesuré des LR, devenus de facto le groupe pivot de l’assemblée, voire du RN pour les questions régaliennes ?
RépondreSupprimerEst-ce définitivement improbable ? Je ne le crois pas, ou plutôt je ne l’espère pas…
Quel pessimisme Bernard ! Et si cette « chambre introuvable » se mettait à fonctionner ? Si ce parlement se mettait à travailler « pour le bien commun » grâce à l’appui attentif et mesuré des LR, devenus de facto le groupe pivot de l’assemblée, voire du RN pour les questions régaliennes ?
RépondreSupprimerEst-ce définitivement improbable ? Je ne le crois pas, ou plutôt je ne l’espère pas…
CR
Espérer n’interdît pas lucidité
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