Pendant qu’avec le nécessaire accord de son Président qui de son côté choisit de s'exprimer sur Pif gadget, Marlène Schiappa pose à la une de Playboy à qui elle donne une longue interview sans se dénuder … Robert Redeker publie « l’abolition de l’âme », Michel Onfray « Anima - vie et mort de l’âme » et Sonia Mabrouk « reconquérir le sacré ». Sacré paradoxe ! Signe des temps.... le fossé se creuse entre le pouvoir et le peuple, mais aussi entre le pouvoir et la véritable élite.
Laissons les premiers de côté; ils ne
nous intéressent que parce que leur agitation médiatique révèle l’état de
délabrement moral, intellectuel et politique du pouvoir en place. Et
intéressons-nous aux trois autres.
Ils viennent de tous les bords et paradoxalement pas du
monde catholique !
Le philosophe Robert Redeker n’est pas une grenouille de
bénitier. Michel Onfray est athée. Sonia Mabrouk est musulmane.
Quel recoupement !
Michel Onfray : « Notre civilisation
disparaît pendant qu'une autre se profile, l'Histoire a horreur du vide ».
Robert Redeker : « l’abolition de l’âme
précède et conditionne l’abolition de l’homme ».
En écho à Sonia Mabrouk : « la grande question
n’est pas tant de savoir si Dieu existe, mais de savoir combien de temps encore
l’homme va se prendre pour Dieu ». Elle qui cite Gilbert K. Chesterton : « depuis
que les hommes ne croient plus en Dieu, ce n’est pas qu’il ne croit plus en
rien, c’est qu’ils sont prêts à croire en tout ».
Ils sont donc tous les trois d’accord sur le diagnostic
qui explique peut-être pourquoi comme je l’évoquais dans mon dernier billet
nous sommes dans l’incapacité d’échanger, de dialoguer, d’argumenter les uns
avec les autres voire contre les autres afin d’essayer de réfléchir aux
problématiques auxquelles nous sommes confrontés et d’y chercher des solutions.
Symptomatique les trois auteurs ne nous invitent pas à la
conversion, ni au rétablissement de la religion d’État.
Ils rejoignent le fond de la doctrine sociale de l’Eglise
qui a toujours consisté à préconiser dans l’ordre de la politique la mise en
œuvre d’une pratique qui ait pour objet la préservation du bien commun et la
mise en situation des hommes et des femmes de telle sorte que la vie
spirituelle leur soit possible. Ne pas l’interdire, la rendre possible.
Répondant à une question sur son anticatholicisme dont
l’intervieweur du Figaro relève qu’il aurait plutôt tendance à se revivifier Michel
Onfray déclare : « L'athée que je suis préfère un catholique qui défend
l'art d'être français à un athée dévot de l'islamo-gauchisme, adepte du grand
remplacement qu'il nomme créolisation ». En défendant l’art d’être
français on défend un art politique qui a précisément eu pour objet
d’entretenir l’âme française et cet esprit de civilisation dans lequel il était
possible de vivre dignement, librement, saintement, chacun à sa guise et selon
ses convictions.
Cette réponse met concrètement en évidence que face à la
menace dénoncée par ces trois auteurs nonobstant la perpétuation du délire
idéologique de nos gouvernants dont Madame Schiappa n’est que l’une des
nombreuses manifestations, il n’y a pas d’autre solution aujourd’hui que de
répondre de manière concrète et pratique aux enjeux vitaux de l’humanité. L’objet
n’est pas de déclencher de nouvelles guerres de religion. Il faut redonner des
raisons de vivre. C’est très exactement ce que répond Sonia Mabrouk également
dans les interviews qu’elle a données. Elle soutient la nécessité de
reconnecter l’homme avec lui-même et rappelle cette phrase qu’elle qualifie
elle-même de sublime d’Antoine de Saint-Exupéry dans la lettre au général X : «
rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes
spirituelles, faire pleuvoir sur quelque chose qui ressemble à un chant
grégorien ». C’est quand même extraordinaire de lire sous la plume d’une
journaliste de confession musulmane même modérée, qu’il faille faire pleuvoir
sur les hommes quelque chose qui ressemble à un chant grégorien ! C’est dire
que le chant grégorien a ceci de particulier qu’il permet à l’âme de s’exprimer,
et pour ceux qui croient de prier.
Sonia Mabrouk explique encore que le sacré est devenu un
sujet interdit dans un monde qui le nie et que ce n’est pas parce qu’on
restaure le sens du sacré qu’on cherche à contraindre tout le monde à pratiquer
une religion comme mes agnostiques systématiques et athées sans recul le
pensent et le soutiennent !
Nous ne le dirons et nous le répéterons jamais assez :
Il y en a assez de cette politique qui vide le ciel, qui vide les âmes, qui tue
le sacré au nom d’une fausse conception de la laïcité.
Merci à ces trois auteurs de nous le rappeler et de
souligner en même temps que la seule question qui se pose pour mettre un terme
à ce processus délétère est de cesser de nous voiler la face en nous persuadant
que nous n’avons pas d’âme ou que seul les chrétiens peuvent croire en
l’existence d’une âme alors que son existence nous crève les yeux et le cœur
comme le rappelle Sonia Mabrouk avec tant de sensibilité ; elle qui
déclare encore que si l’on chasse le sacré par la fenêtre de l’esprit (celui
qui toujours nie) il revient par la fenêtre du cœur ». Encore faut-il que l’esprit
ne ferme pas le cœur...
Elle a raison de souligner que la bonne question c’est
encore une fois celle d’Antoine de Saint-Exupéry : « Que faut-il dire aux
hommes ?». Parler aux hommes c’est parler à des êtres dotés bien sûrs d’une
intelligence et d’une raison, mais aussi d’un cœur et d’une âme. Quand on parle
à un homme sans prendre en considération son cœur et son âme c’est comme si
l’on s’adressait à un "chat gpt".
Est-ce un hasard si ces auteurs s’insurgent sur les
risques du transhumanisme dont Michel Onfray écrit que c’est le vrai grand
remplacement et des développements exponentiels de l’intelligence artificielle,
au moment où Elon Musk prend la plume avec d’autres pour souligner les risques
de cette dernière et demander une pause ? « Devons-nous laisser les machines
inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous
automatiser tous les emplois y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous
développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux,
plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? ». Les questions
posées par ce puissant homme d’affaires, le plus riche du monde, l’un des plus
entreprenants, ne mette-t-elle pas en évidence la nécessité en parallèle de répondre
à la question d’Antoine de Saint-Exupéry reprise par Sonia Mabrouk : « que
faut-il dire aux hommes ? ».
Il est en tous les cas certain que la réponse n’est pas
dans le baratin Wookiste, lgbtiste, antispeciste et féministe d’un Etat qui ne sait plus quoi
inventer pour tenter de garder la main !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.