Rentrant de cinq jours pendant lesquels je me suis abstrait de toute actualité j'ai eu la vision renouvelée de la chienlit qui nous envahit. Je me suis demandé: comment se fait-il que l'exercice du pouvoir et de l'autorité soient devenus impossibles dans notre société ? De quoi la chienlit est-elle le nom?
« Je voudrais bien mais je ne peux point … » Telle semble être l'équation à laquelle tout pouvoir et toute autorité sont irrésistiblement ramenés par des mécanismes profonds qui paralysent les relations sociales et politiques. Une impuissance généralisée et systématisée s’est installée.
Dois-je prendre des exemples ? Je vous en laisse le
soin tant ils abondent. Cela devient systématique.
Pourquoi ? Comment ? La peur ? L’absence de volonté ? L’intérêt ?
Le calcul ? La nécessité ? LFI?
Nous sommes pris dans une tenaille idéologique par un wokisme qui prospère et embellit, tissant sa toile de manière apparemment inexorable, que nous prenons pour un phénomène nouveau. L'éveillé étant celui qui dénonce les processus d'exclusion, de discrimination et d’oppression en vertu d'une lutte précisément et paradoxalement fondée sur la discrimination, l'exclusion. Cela n'a-t-il pas un air de déjà-vu ? Bien sûr que oui!
C’est la clé de compréhension des grands événements du XIXe et du XXe siècle. Ce n'est pas
pour rien que les agitateurs qui sévissent aujourd'hui trouvent leurs bataillons dans
les résidus de la gauche marxisante.
Au fond sommes-nous sortis du mal endémique d’une
paralysie causée par des schémas d’analyse résultant des idéaux globalisants
et fondés sur la fausse libération de l’individu du collectif et du social comme du sociétal ? Ces schémas furent le lit de l’analyse marxiste qui s'est nourrie des rapports de force et de
domination. Je veux parler du moteur de l’analyse marxiste qui est la recherche
et l’entretien de la contradiction au cœur des rapports sociaux quels qu’ils
soient.
C’est pour cela qu’après avoir abandonné le terrain
économique parce qu'éculé la dialectique marxiste s’est lancée à corps perdu dans les
questions sociétales, puis dans l’antiracisme et maintenant dans le combat pour
les Palestiniens du Hamas n’hésitant pas à se fourvoyer dans un antisémitisme
de moins en moins caché.
La raison d’être de ces agitateurs est la déconstruction.
Et ses idiots utiles sont ceux qui tombent dans ses pièges à tous les niveaux
de l’exercice de l’autorité.
Sa grande fourberie est dans l’habillage, le déguisement.
Lequel ? Celui qui de tout temps a séduit l’être humain : son pouvoir
sur les autres, sur la nature, sur tout ce qui s’impose à lui en termes de
contrainte. On peut remonter à la nuit des temps sans oublier toutes le hérésies gnostiques que l'on retrouve de manière continue au fil de l'histoire. Le mal toujours le mal qui avance à visage masqué, fidèle au vieux proverbe qui veut que le "le loup change de vice mais pas de poil".
Tout est lié. Le fil rouge est le refus de la domination,
du pouvoir, de l’autorité, de l'ordre naturel considéré comme aliénant. L'aliénation.
Pourquoi ?
Parce que par ce biais les agitateurs du moment,
révolutionnaires de tous poils, tablent sur le désordre et les effets du
processus révolutionnaire pour s’illusionner quant à leur capacité à dominer à leur
tour malgré leur médiocrité.
Lénine disait déjà que pour le révolutionnaire la
révolution est tout ; elle est son univers indépassable. Les wokes l’ont compris.
Sandrine Rousseau et Jean Luc Mélenchon et ses députés ceinturés de l'écharpe tricolore aussi, comme les faux-étudiants de Science
Politique ou de la Sorbonne. La déconstruction est leur mantra!
Cela fait deux siècles que cela dure. Le dernier soubressaut ayant bien sûr été Mai 68.
Les grands témoins victimes du communisme ont en vain attiré
notre attention sur le fait que nous étions englués dans ce qui avait failli
les anéantir. Relisez Boukovsky, Chaffarevitch et surtout le discours d’Harvard de
Soljenitsyne. Rien n'a changé.
Notre classe politique obnubilée par la gestion n’a rien
compris. Elle mène une politique dont les fondamentaux génèrent sans réussite cette dialectique
de l’exclusion. Elle persistera tant que les événements lui permettront de rester au pouvoir sous ses diverses déclinaisons libérales et/ou socialistes. Les places sont bonnes et lucratives.
La majorité de la population occidentale quant à elle est tétanisée par ses intérêts, par son appétence pour son bien-être comme pour l’éphémère et la facilité. Sa faiblesse ontologique et son refus de l’humilité la conduisent à s’illusionner sur le pouvoir de contester sa soumission à l’ordre naturel des choses; tant il est vrai que l'homme et la femme ne savent pas se résoudre à perdre leurs vaines illusions.
Cet ordre naturel sans doute contraignant est pourtant le seul antidote au moteur de la dialectique perverse qui
menace de tout faire s’écrouler…
La chienlit a un nom. Notre aveuglement; pire notre refus de voir la réalité en face et de l'accepter. Le réel est notre salut temporel dans ce qu'il a de contraignant mais aussi de libérateur, n'en déplaise aux rousseauistes de tous poils.
Notre grand soir sera le jour de retour au réel si bien analysé par exemple par Gustave Thibon.
Semper idem!…
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