Le passage de Gabriel Attal au ministère de l'éducation nationale a beaucoup impressionné et illusionné. Ses paroles martiales rassurent les Français inquiets. Les mots sont là. Il ose dire ce qui lui aurait valu l'excommunication républicaine il y a peu.
Mais au-delà des mots qui semblent dictés par le peur de la déconfiture électorale, une action effective est-elle envisageable ? Vendredi soir Philippe de Villiers a dit de cet exceptionnel communicant qu’il "utilise des mots de droite sur une prosodie de gauche" ! Un nouveau « en même temps » se prépare-t-il pour 2027 ?
Le premier ministre a annoncé des mesures d’apparente fermeté en même
temps qu’une procédure de concertation et un nouveau grenelle ! Alors qu’il
réaffirme la nécessité de chercher les causes il n’envisage de s’attaquer qu’aux
effets ; comme le soulignait ce soir Marie-Hélène Thoraval Maire de Romans
sur Isère il s’est cantonné à un constat sans diagnostic.
Bien sûr qu'il faut sévir. Nous ne pouvons pas nous
permettre de faire autrement. Pour autant une politique pénale ferme si elle
est nécessaire n’est pas suffisante. Les mesures de court terme de traitement
immédiat des effets doivent être accompagnées d’une action politique s’attaquant
aux causes profondes du mal que notre sémillant et jeune Premier ministre ne
nomme pas alors qu’elles sont connues de tous. Le problème plonge ses racines à
des niveaux que monsieur Attal ne veut pas et ne peut pas traiter. Et c'est
toute la difficulté. Il reste complice des causes tout en prétendant en
combattre les effets. Décidément Bossuet avait tout compris : « Dieu
se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent
les causes ».
Ceci dit notons de manière préalable que le « en
même temps » gouvernemental le paralyse.
L’incohérence
gouvernementale.
Que peut-il se passer alors que deux de ses
principaux ministres incarnent l’idéologie dont les violences sont l’accouchement ?
Son ministre de la Justice le soutient du bout des lèvres, manifestement
embarrassé, tant il est vrai que la condamnation de la politique de l'excuse va
à l'encontre de la philosophie de cet ancien ténor de la justice pénale. Et il
est significatif que l’on n’ait pas entendu la ministre de l’Éducation nationale
dont on connait les convictions. L’attelage gouvernemental est incohérent. C’est
un obstacle à l’action dont Gabriel Attal veut nous faire croire qu’il peut et
va l’engager.
C'est pourquoi il ne faut pas rentrer dans le jeu de ce
gendre idéal même si nous savons qu'il ne demandera jamais la main de l'une de
nos filles.
Approfondissons. Quelles sont les causes à traiter ?
La Justice.
Un premier signe est venu du syndicat de la magistrature
qui est immédiatement monté au créneau. Oubliant une fois encore sa vocation
syndicale qui devrait être de défendre les intérêts professionnels de ses
adhérents il fait de la politique, dénonce la posture du Premier ministre sur
la question de l'excuse de minorité et viole la séparation des pouvoirs. L'idéologie
qui règne au cœur du ministère de la justice, de son administration et du corps
de la magistrature est le problème majeur dont le pouvoir se lave les mains au
prétexte de la même séparation des pouvoirs dont les agitateurs du SM ne s’embarrassent
pas quant à eux. On aura beau faire toutes les réformes que l'on voudra si les
magistrats ne changent pas d’état d'esprit nous n'arriverons à rien. Une
politique pragmatique devrait s’attacher à gérer les ressources humaines de ce
grand corps et à donner à ces femmes et ces hommes l’envie et le désir de faire
régner la justice alors que l’institution manque à sa raison d’être qui est de
répondre à la demande de justice du peuple. Je suis persuadé que ce serait
encore possible. Pour cela le syndicalisme dans la magistrature doit être remis
à sa place. Il faut aussi modifier une procédure pénale dont la complexité organise
l’impunité. Il faut revoir de fond en comble l’ordonnance de 45 sur la justice
des mineurs. La liste n’est pas exhaustive mais l’essentiel est là.
L'école.
Il ne s'agit pas, comme pour la magistrature, de faire le
procès de tel ou tel enseignant, mais de constater qu'une idéologie règne
aujourd'hui au cœur du ministère de l'éducation nationale qui ne permettra pas
à court terme de mettre en œuvre les principes affirmés avec beaucoup de
fermeté par notre Premier ministre par-dessus la tête de son ministre. Le
premier signe à cet égard est la personnalité de celle-ci qui ressemble plus à
celle de Pap Ndiaye qu’à la sienne... Rien d'efficace ne pourra être fait tant
que globalement, dans ce corps de l'éducation nationale ne soufflera pas un
autre état d'esprit inspiré par une autre idéologie. L’Etat doit gérer les
ressources humaines et redonner du courage à ceux majoritaires qui se croient
aujourd’hui abandonnés par leur hiérarchie et n’osent plus enseigner et se
comporter en « maîtres ». Les programmes doivent être revus et
recentrés sur l’essentiel ; les méthodes pédagogiques aussi. Tout est lié. Il s’agit
de revenir sur un demi-siècle d’errements nonobstant les syndicats d’enseignants
qui eux aussi ne se cantonnent plus à leur objet et leur raison d’être.
La famille.
C'est une évidence que même si des mères seules,
admirables, éduquent droitement leurs enfants les familles monoparentales ne
sont pas structurées pour aider à résoudre les problèmes posés par des mineurs
livrés à eux-mêmes, aux milieux délétères qu'ils fréquentent, aux activités
souvent délictueuses voire criminelles auxquelles ils s'adonnent. Il faut une
vraie politique familiale qui dans le long terme permette à nos familles de
retrouver de la stabilité ; une stabilité sans laquelle il est si difficile
d'éduquer des enfants et des adolescents dans le nécessaire état d'esprit de
civisme, de fraternité, de charité et de loyauté. Pour cela, il faudrait
revenir sur une logique individualiste qui ne supporte pas le caractère
contraignant de la stabilité familiale. Il faudrait faire régner un autre état
d'esprit que celui qui pousse la majorité de nos couples ayant enfanté à se
séparer pour un rien. Mais là je ne suis plus dans le politiquement correct... Seules
des familles solides, pérennes, aimantes et fraternelles pourront constituer la
matrice d'une société dans laquelle on retrouve les joies de la paix, du
bonheur et de la prospérité. Remarquons que cette politique familiale aurait de
facto comme effet de redynamiser notre démographie en berne dont la tendance
baissière nous conduit à la disparition ; là aussi tout est lié. La politique
ne consiste pas à accompagner les évolutions sociétales mais à les contenir et
à inciter à ce qu’elles n’aillent pas à l’encontre des intérêts individuels et
du bien commun.
La drogue.
Sur cette question nos politiques avancent à reculons.
Notre état de droit nous fait prendre des gans avec des ennemis objectifs de
notre jeunesse ; nous devrions nous inspirer du changement de cap de
certains pays d’Amérique du Sud. Nous refusons de revenir sur la culture de la
drogue. Nous n’attaquons pas les consommateurs. Comment se fait-il par exemple
que l’on n’ait pas plus utilisé le cas Palmade pour enfoncer le clou ?
Avons-nous réellement la volonté de remettre en cause l’économie de la drogue,
dont le chiffre d’affaires ne cesse de croître, et toutes ses
ramifications ? La drogue est l’une des principales causes de l’ensauvagement de
notre jeunesse. On doit la combattre à la racine et pas seulement avec des opérations
« coup de balai » qui si elles sont nécessaires ne sont pas
suffisantes ; et autrement qu’en envisageant de légaliser le cannabis. Le
mal c’est le mal !
L’impossible assimilation.
La présence sur notre sol des populations immigrées mais
aussi de cette jeunesse de la 2e, de la 3e voire de la 4e génération qui ne
s'est pas assimilée. L'assimilation est un gros mot que Gabriel Attal a osé
prononcer. Elle est devenue impossible. Il est sans doute trop tard. Aussi
convient-il à mon sens de clarifier la situation de ces populations vis-à-vis de
leurs pays d’origine en exigeant un choix entre leur nationalité de sang et
celle acquise sur notre sol. Il faut aussi lutter pied à pied contre l’islamisation ;
mais nos politiques n’ont toujours pas fait le « coming out » qui s’impose
et pour lequel Madame Bergeaud Balckler leur serait par exemple d’un soutien
utile et efficace. L’Etat ne sera crédible que lorsqu’il aura pris en compte
les enseignements des analyses de tous les vrais experts qui nous alertent
depuis des années. Il faut encore lutter concrètement contre le communautarisme
en imposant aux familles issues de l’immigration des modifications
significatives dans leur mode de vie ; mais sur cette question l’Etat
avance aussi à reculons. J’avoue que la présence de Malika Sorel sur la liste
du RN fait rêver à un ministère de l’intérieur menant enfin une politique qui
ne se cantonne pas dans la gesticulation médiatique.
L’Etat souverain.
Aucune politique ne peut être menée sans un retour de la
souveraineté et sans que les actes du pouvoir étouffé par la bureaucratie et la
technocratie soient à nouveau lisibles. Les Français doivent sentir, voire et
comprendre que l’Etat est de retour. Je pense l’avoir fait ressortir sur chacun
des points précédemment évoqués.
De même faut-il sortir de ces pseudos-concertations qui
ne sont que de l’intelligence collective d’opérette et revenir sur l’extension
injustifiée des sphères d’intervention des syndicats qui doivent être cantonnés
à leur seul rôle de défenses des intérêts professionnels de leurs adhérents. Chacun
à sa place ! Sortir de la confusion et du mélange des genres.
Le pouvoir doit par ailleurs être retiré des mains des
juges, des conventions internationales. Il est grand temps de sortir des
griffes de la CEDH. L’Europe qui doit rester au service des nations et non l’inverse
ne redeviendra viable qu’à la condition de mettre en œuvre le principe de
subsidiarité qui est ignoré bien qu’il soit pourtant inscrit dans les textes.
La faillite de la
transmission.
Pour conclure de manière à ouvrir le champ de la réflexion,
tant il est vrai que dans un tel contexte personne ne peut prétendre ni à l’exhaustivité
ni à la vérité absolue, je voudrais souligner le fil rouge qui sous-tend l’analyse
de notre crise de société. La transmission est en passe de devenir impossible.
La chaîne sans laquelle elle ne peut pas être assurée est brisée. Des maillons
manquent. Nous avons perdu le fil de la continuité de notre civilisation.
Nos grands corps de la Justice et de l’Education
nationale sont vidés des femmes et des hommes capables d’assurer la relève. Comment
les retrouverons-nous ? Qui pourra les former ?
Les familles n’ont plus de modèles.
La culture est devenue un champ de bataille idéologique
sans structure.
Les esprits et les âmes ne trouvent plus sur leur chemin les
guides spirituels sans lesquels l’harmonie des personnes et de la nation sont
impossibles.
Les politiques refusent de dénoncer l’ambiguïté de l’Islam
et de ses immams qui font le lit de l’islamisation et de la violence alors que
ces mêmes politiques n’hésitent pas en même temps à stigmatiser ceux qui entretiennent
la foi catholique et la culture chrétienne et occidentale - fille de Rome, d’Athènes
et de Jérusalem - qui sont pourtant les vecteurs de l’harmonie sociale et
politique.
Une illustration de ce qu’il faut faire pour finir. J’entendais
ce matin Charles Prats qui dénonce les fraudes à la Sécurité Sociale. Il
expliquait qu’il suffirait de donner une mission à quelques fonctionnaires
incorruptibles et compétents pour s’attaquer avec efficacité à la présence des
5 à 8 millions de de cartes vitale surnuméraires (sachant que 1 million
correspond à 10 milliards de dépenses !).
Le sursaut ne peut pas venir des beaux discours, des concertations, des « Grenelles » et des symposiums en tous genres. L’heure est à l’action, tout simplement. Il est temps de vouloir, de décider et d’agir au niveau de l’Etat en s’attaquant aux causes profondes.
Et à notre niveau de
citoyens le moment est venu de cesser de croire au dernier beau parleur… Cessons
d’être crédules face à ces bateleurs d’estrades qui croient que l'action se réduit à la parole ou à la publication de textes.
Un vrai programme électoral ; je signe et prends ma carte !
RépondreSupprimerCR