J’ai des images plein la tête. D'étonnement en étonnement, de surprise en surprise, de choc en choc je m’interroge, bercé par une pointe de nostalgie et soutenu par une espérance tenace qui montre la voie entre un optimisme béat et un pessimisme décourageant. Ce soir je vous propose une chronique préolympique désabusée.
Commençons avec celle d’Emmanuel Macron radieux, accompagné
de Brigitte, célébrant l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, sur le
Vieux-Port. Plutôt que de fêter l’événement à l’unisson de ceux qui ont fait
l'identité marseillaise, dans ce chaudron méditerranéen unique en son genre, il
applaudit les élucubrations rythmiques et déjantées d'un certain Jul que je ne
connais pas mais qui paraît-il est une célébrité chez nos jeunes. J'enrage. Néanmoins, une
petite voix tente de me souffler : ce n'est pas grave, Bernard, il ne s'agit
que d'un clin d’œil à notre jeunesse à laquelle on ne sait plus quoi dire. « Merci
la Zone » répond Jul sous les applaudissements et les hourras de la
foule en délire autour de son président déconstructeur et anti conformiste ;
Jul qui avait quand même chanté « Te déshabille pas j'vais t'violer ».
Je me dis qu’il y a peut-être mieux à chanter à cette jeunesse dont on se
plaint qu'elle sombre dans la violence... Le même président de la République n'avait-il
pas dit il y a quelques semaines qu'il entendait s’en occuper en format XXL ? Aya
Nakamura et la « levrette » ne leur suffisent donc pas ; maintenant
ils nous offrent Jul et le « viol ». Gabriel Attal est heureux, il
publie « J c’est le S ». Ce qui signifie J (Jul) c’est le sang, c’est
la famille, c’est comme ma famille. Quelle famille ? Que doit-on comprendre ? Le vide... C’est
peut-être un avant-gout de ce qui conduit à l’enfer...
Les jeux olympiques sont-ils l'occasion saisie par nos
élites pour déconstruire ce qui reste encore de la France ? Pourquoi cette
obsession nihiliste ? Pourquoi ?
Cette image subliminale qui venait ternir la magnifique
arrivée du Belem et le somptueux spectacle de la Patrouille de France, a
bousculé mon esprit déjà ébranlé par un bref séjour dans le Paris hidalgonien
pré-olympiades.
D'autres images reviennent ainsi à mon esprit embrouillé et
déconfit par la nième désinvolture présidentielle à l’égard de l'identité
française. Bien que prévenu je n’en ai pas cru mes yeux...
La place du Trocadéro est transformée en poubelle à ciel
ouvert, envahie par le trafic d’une population définitivement en marge du
peuple français. Ici on vend des tour Eiffel en plastique sur de mauvais drap
sales. Là un personnage dont on ne sait d'où il sort branche une enceinte pour
écouter sa musique qu'il impose à tous les passants. Plus loin on traîne à même
le sol sans fierté ni distinction. Dire que nous sommes sur l'une des plus
places offrant l’un des points de vue les plus majestueux de Paris !
Je remonte un peu plus loin place Victor Hugo ; il est
tard, tout le monde se couche. Des errants dressent leur tente ou s'abritent
sous un porche pour passer une nuit de plus. Dire que nous sommes sur l'une des
places les plus chics de Paris !
J'arrive dans un ministère pour un rendez-vous ; je
suis reçu par un personnel qui n'est plus le reflet de la mixité mais de
l’exclusivité réservée à la population issue de l'immigration. Il est vrai que
nos concitoyens dits de souche ne veulent parait-il plus travailler ; mais
là il ne s’agit pas de ramasser les poubelles ou de couler du béton sous la
chaleur ! On a franchi le cap de la discrimination positive.
Je ne reconnais plus ma capitale. Cela fait des mois que
cela dure et empire. Et je n'ai pas prêté attention à la circulation de la
drogue qui s’étend à tous les quartiers y compris les plus huppés pas plus qu’à
cette économie souterraine qui fait vivre une partie croissante de la
population française, dans laquelle je crains que le dénommé Jul ne se
reconnaisse mieux que dans Marius ou Fanny.
Le métro. J’y fis une rencontre singulière. Une jeune femme était
assise, jolie, manifestement issue du Maghreb, voilée. Elle lisait. Elle lisait
un livre ! Elle était la seule à lire un livre dans ce métro. Pour ma part
j’étais intéressé mais circonspect. Que lisait-elle ? Je craignais que la
découverte ne soit douloureuse tout en espérant que cette jeune femme fût en
train de lire un grand classique français. Patatras ! Son voile cachait à
la fois sa pudeur, son esprit communautariste et sa solidarité avec la France
insoumise. Elle lisait l'opium du peuple de Karl Marx !
Ce récit est nourri par des impressions ressenties à partir
d’un réel déstructuré, décousu comme notre tissu social, comme notre nation.
Nous n'avons plus d’élites ni de minorités créatrices telles
que les a identifiées l'historien Arnold Toynbee comme ayant un rôle essentiel.
La minorité créatrice ne peut être qu’une élite ; une élite formée,
consciente, déterminée, solidaire qui montre la voie, qui tire le peuple vers
le haut.
Je revois Emmanuel et Brigitte entourés des élus de la
région Provence-Alpes-Côte d'Azur et des ministres, applaudissant le sinistre Jul,
hilares ... inconscients ; même si Renaud Muselier a tenté un pas de côté,
son flair politique lui ayant fait comprendre qu’il y avait quelque chose qui
ne collait pas. Ils célèbrent ce qu’ils devraient combattre ! Que sont devenues nos élites ? Le peuple
est tiré vers les bas-fonds au moyen du choix de ces artistes tels Aya
Nakamoura et Jul qui ne brillent que par leur médiocrité et leur vulgarité comme
ceux qui se sont produits à l’Eurovision.
J’attends les jeux olympiques avec impatience tant j'aime le
sport. Mais ils vont à mon grand regret être une mise en scène versus 2024 du
« panem et circenses » romain de Juvénal. Mathieu Bock-Côté l’a
parfaitement décortiqué https://www.cnews.fr/les-replays/face-a-l-info. Ils seront une nouvelle occasion de poursuivre l’œuvre
de démolition en cours tant nos gouvernants semblent obnubilés par leur volonté
de flatter les penchants négatifs du peuple sous couverts de succès populaires
défiant l’entendement qui nous renvoient en creux notre incapacité collective à
proposer des modèles dignes de ce nom. Faillite des élites !
Notre identité ne brille plus, elle se reflète dans un
miroir brisé qui nous renvoie des images déstructurées, spectacle désolant d’un
pays qui continue de se perdre et qui s’entête à renvoyer de lui-même une métaphore
désabusée et nihiliste comme si son salut passait inéluctablement par la
décadence.
A nous de crier notre désaccord, d’affirmer notre indignation !
Et si nous étions l’élite que le peuple attend pour se retrouver ? L’espérance
est une vertu qui s’entretient sans s’arrêter aux faits et à la réalité qu’elle
est seule capable de transcender et de transfigurer. La petite fille
espérance...
À ce stade, ce n’est plus de la déconstruction, c’est la décadence aboutie… du pain béni pour les frères musulmans !
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