La tactique doit être au service d'une stratégie. Or c'est sans stratégie qu'Emmanuel Macron a décidé une dissolution tactique.
Sentant le vent du boulet, il a mis en œuvre une autre tactique celle du front républicain qui lui avait déjà tant servi. Le problème est que ce faisant il est rentré dans le jeu stratégique de Jean Luc Mélenchon.
LFI sait qu’elle ne pourrait pas gouverner. Et comme je l'ai déjà exprimé je crois que son mentor ne veut pas du pouvoir. Ils préparent donc l’affrontement; c’est leur objectif. Les appels répétés à la désignation d'un premier ministre issu de leurs rangs, au nom de la démocratie et de la logique institutionnelle, n’ont pas d’autre objectif que de chauffer à blanc le peuple de gauche avant de l’envoyer dans la rue. Tout ce à quoi nous assistons s’inscrit dans cette logique. Adrien Quatennens, Sophie Binet, Louis Boyard, Philippe Poutou sont à l'œuvre en bons soldats.
Leur stratégie est révolutionnaire.
Nous ne voulons pas y croire, considérant que la révolution serait indigne de notre démocratie avancée et anachronique. Telle est pourtant la seule lecture possible des initiatives d'un homme qui a annoncé la couleur et qui exerce un pouvoir sans limites sur ses fidèles.
Or la stratégie révolutionnaire a sa logique.
Rappelons-nous la phrase de Staline qui reste devant l’histoire l’un des maîtres à penser de tout révolutionnaire : « pour le réformiste la réforme est tout … pour le révolutionnaire au contraire le principal c’est le travail révolutionnaire, et non la réforme » [Des principes du léninisme].
À ce sujet un ami m’a adressé cet extrait d’une correspondance de Mirabeau au démarrage de la Révolution :
« Que pensent ces gens-là ? disait-il à M. de La Marck. Ne voient-ils pas les abîmes qui se creusent sous leurs pas ? — Tout est perdu, s’écriait-il une autre fois avec un instinct prophétique, tout est perdu ; le roi et la reine y périront et, vous le verrez, la populace battra leurs cadavres. — Oui, répétait-il avec énergie, on battra leurs cadavres ; vous ne comprenez pas assez les dangers de leur position ; il faudrait pourtant les leur faire connaître. »
Les abîmes sont devant nous. Nous ne comprenons pas les dangers de la situation. La "populace" est à bout, cornérisée dans ses périphéries. Nos dirigeants ne lui proposent pas de porte de sortie. Tout n'est pas encore perdu, mais jusqu'à quel point ?
Au cas où nos institutions se paralyseraient et où la "mayonnaise" mélenchoniste prendrait - ce qu'à Dieu ne plaise! - je ne souhaite pas à nos dirigeants, et à tous ceux qui incarneront le régime à abattre, d'être sous les pas d'un peuple harangué par Louis Boyard sous la garde de Raphaël Arnault.
A bon entendeur…
Cher Bernard,
RépondreSupprimerPeut etre faut il s' interroger tel le roi Ménandre dans le traité du Milindapanha, sur la question de savoir qui a fait l' oeuf, et qui a fait la poule?
Qui a créé les circonstances propices a une éventuelle Révolution?
L' esprit du Malin?
Ou le blocage d' institutions créées il y a XXX années pour un seul homme et usées jusqu'à la corde?
Ou les outrances d' un capitalisme qui n' a jamais eu et ne pourra jamais avoir un visage humain ?