dimanche 15 septembre 2024

A PROPOS DES CRIMES DE L'ABBE PIERRE ET DE DOMINIQUE PELICOT: ET SI LE DIABLE EXISTAIT ?

Les viols, les crimes, la violence déferlent avec une constance qui nous inquiète et nous laisse sans voix. Nous ne comprenons pas. Nous nous insurgeons. Nous manifestons. Et la déferlante continue ; Que cache-t-elle? De quoi est-elle le révélateur?


Il en va ainsi des crimes qui auraient été commis par l'abbé Pierre et des viols de Mazan.

Ne seraient-ils pas la preuve de l'existence du diable?

Les révélations sur l'abbé Pierre ont fait l'effet d'une bombe; ange et démon?

Le principal accusé de l'affaire des viols de Mazan était un mari aimé de son épouse jusqu'à ce que l'affaire éclate; ange et démon.

Que se passe-t-il dans le cœur de l'homme?

Ni l'un ni l'autre ne semblent avoir été des détraqués irresponsables…

Le mal commis est insupportable et détestable. Il semble inimaginable. Et pourtant il est commis. Comment? Pourquoi?

Ces affaires révèlent que l'homme est capable du pire comme du meilleur. Elles ne sont pas nouvelles.

Déjà Saint Paul nous mettait en garde dans l'épitre à Timothée (3, 1-5):

"Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là. Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d'un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce, apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité".

Il n'y a rien de très nouveau.

Vous êtes-vous interrogés sur des événements de votre vie, sans doute moins graves que ceux que j'évoque, qui auraient pu mal tourner, à l'occasion desquels vous auriez peut-être par exemple pu  céder à la violence? Votre conscience, votre éducation, votre libre-arbitre vous en ont détournés sans qu'il soit humainement inenvisageable qu'il en ait nécessairement été autrement.

Le diable rode. 

Il n'y a pas d'autre explication. Notre for intérieur est le siège d'un combat spirituel. 

Le passage à l'acte de personnes qui ont une vie apparemment normale ne peut s'expliquer par leur seul instinct, car si tel était le cas il y aurait une logique, des explications liées à une forme de déterminisme. La commission de ces crimes relèverait d'une logique darwinienne. Or cela est impossible et contredit par le seul fait que tous les hommes ne sombrent pas dans de telles dérives. Vous-même tenté par une réaction condamnable n'avez pas cédé. Tout se détermine au plus profond de notre être, dans le secret de notre âme.

La dualité de ces criminels plonge ses racines dans leur âme. 

Mais il faut aller plus loin;  car la liberté ne peut pas être de faire le mal; le mal ne peut ni être désiré, ni être souhaité sauf par des malades psychiatriques. Notre liberté ne peut consister que dans le choix entre plusieurs biens. Nous cédons au mal.

Dès lors la conclusion est que l'homme subit une influence, une mauvaise influence et qu'il est séduit. L'auteur de cette influence utilise ses faiblesses, ses penchants, ses vices, sa nature pécheresse - l'homme n'est pas fondamentalement bon- et peut ainsi le faire plonger.

“Il (le démon) menace insidieusement l’équilibre moral de l’homme. Il est le séducteur perfide et rusé qui sait s‘insinuer en nous par les sens, l’imagination, la concupiscence, la logique utopique, les contacts sociaux désordonnés, pour introduire dans nos actes des déviations aussi nocives qu‘apparemment conformes à nos structures physiques ou psychiques, ou à nos aspirations instinctives et profondes” [Paul VI, Audience générale du 15/11/1972, DC n° 1621 du 3/12/1972]

L'affirmation de l'existence du diable semble relever d'un temps révolu, archaïque et ténébreux. Certains pensent et affirment que ce serait infantilisant. Mais qu'y a-t-il d'infantilisant à admettre cette existence dès lors que dans le cas contraire cela voudrait dire soit que l'auteur est irresponsable puisque ce serait la loi de son instinct ou de son déterminisme, soit que le mal serait le bien seul souhaitable?

Il ne peut pas en être autrement.

Il est vrai que bien qu'elle soit logique et fondée cette affirmation est repoussée comme obscurantiste dans la mesure où elle nous renvoie à une réalité que le monde moderne a évacuée; celle du monde surnaturel notamment peuplé par les anges et par les anges déchus. Cette réalité a été évacuée par naturalisme et plus simplement par notre refus d'admettre que nous sommes pécheurs depuis Adam et Eve. Pécheurs, oui, comme l'abbé Pierre et comme le mari de Madame Gisèle Pelicot. C'est notre nature blessée qui est le lit de la barbarie.

Le péché responsabilise. Il contredit les thèses d'une responsabilité sociale dans les crimes commis. Le péché nous tourne vers nos fautes et vers Dieu qui est amour et pardonne; mais aussi vers l'enfer.

Cette croyance n'est pas à la mode, comme les notions de bien et de mal.

Jusqu'à quand?

N'est-elle pas pourtant à la fois le seul véritable moyen de rétablir de l'ordre au sein d'une humanité qui a perdu le sens du bien et du mal et aussi de retrouver le chemin de l'espérance grâce au triomphe final de l'amour et du pardon, en vérité, sans faux-fuyants, devant celui qui est précisément exempt de tout mal et de tout péché?




4 commentaires:

  1. ""Dieu est amour et pardonne ; mais aussi vers l'enfer """ Ça c'est du grand écart!!!...

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    1. Non ce n’est pas du grand écart dans la mesure où la responsabilité est le seul fait de l’homme à qui il appartient comme le bon larron de prendre l’initiative de la demande sincère de pardon, ce qu’il ne fait pas toujours

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  2. Cher Bernard,
    Que le sens du bien et du mal, du vrai et du faux, du beau et du laid ne soit plus aujourd’hui le référentiel du comportement de l’homme interchangeable de la société libérale libertaire mondialisée ne fait pour moi aucun doute.
    Chacun pour soi, « à chacun sa vérité », je suis ce que je veux et fais ce qu’il me plait…
    Dans ce contexte d’un temps de l’homme dépravé dans toutes les dimensions, n’est-ce pas un peu naïf d’imputer la responsabilité du Mal à un ange déchu ?
    N’est-il pas plus simple, voire plus réaliste de se limiter à constater, pour paraphraser Camus, que l’homme ne sait plus s’empêcher ?
    CR

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    1. Pourquoi serait ce de la naïveté dès lors que cela tombe sous le sens si on suit la logique de mon raisonnement ?

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