Jusqu’où
descendront-ils ?
Après Alain Juppé, la nouvelle
coqueluche du petit monde de l’entre soi médiatico-politique s’appelle Emmanuel
Macron. L’homme de la trilatérale fait
s’éclater au grand jour les incohérences du libéralisme social ou du socialisme
libéral, ni de droite, ni de gauche, de
droite et de gauche; rien ne l’arrête dans ses grands écarts à répétition, et
son affirmation sans vergogne de tout et son contraire ! Il nous a compris
et il nous aime ! Véritable baudruche dont on se demande quand elle
explosera ! Mais il est à craindre que ce ne soit pas de sitôt….
Son principal adversaire est
mortellement atteint par le discrédit - dont on le crut exempt - d’une classe
politique éculée qui a exercé le pouvoir avec les succès que l’on sait. La
blanche colombe a perdu sa virginité! Quant aux autres candidats ils prétendent
pouvoir incarner une alternative au système qu’ils dénoncent… Mais ils se marginalisent soit en posant
des postulats idéologiques d’un autre temps, soit en formulant des propositions
contenant une part de démagogie qui en ruine la crédibilité.
Tableau affligeant… alors
que l’heure devrait pourtant être celle d’un retour du politique par la grande
porte, tant les enjeux sont cruciaux, vitaux, fondamentaux, comme ils ne l’avaient
pas été depuis bien longtemps :
- Crise
du capitalisme financier qui explosera tôt ou tard.
- Crise
écologique qui procède de l’instauration d’un rapport biaisé et faux dans
nos relations productivistes avec la Terre.
- Crise
morale. Tous les repères sont perdus. La société est démolie et n’offre
plus la structure nécessaire au développement harmonieux de l’humain.
- Crise
géopolitique dont le cœur atomique est constitué par un déséquilibre
démographique accéléré et aggravé par les délires du totalitarisme
islamique que nos chefs d’État entretiennent de manière irresponsable.
- Crise
anthropologique liée à l’avènement et à l’acceptation du pouvoir exercé
sur l’homme par des robots.
Face à ce décalage entre les
exigences de l’heure et celles de la classe politique, nous autres, simples
citoyens, pouvons réagir en baissant les bras, avec fatalisme et court-termisme.
Paul Jorion le décrit dans son dernier livre « le
dernier qui s’en va éteint la lumière »[1]. Laisserons-nous prospérer un système fou et démiurgique, en refusant de remettre en
cause ses postulats et en nous soumettant à lui avec faiblesse, fascination et
esprit de facilité. C’est, il est vrai, tellement confortable, pratique et efficace…
Mais nous pouvons aussi
réagir collectivement, en prenant le risque d’une remise en cause partielle de
ce confort, en manifestant notre refus, notre volonté de reprendre la main,
d’exercer notre pouvoir, de faire des choix susceptibles de remettre en cause
les bases mêmes d’un système antiéconomique, prédateur de la terre, immoral,
géopolitiquement suicidaire et destructeur de l’humain par sa soumission à l’intelligence
artificielle.
Éric Sadin le démontre dans
son livre « la siliconisation du
monde » [2].
Il nous y invite à rejeter la disqualification de l’action humaine, le
renoncement, le désenchantement et la dissolution de la responsabilité. Il s’agit de:
- exercer
notre puissance d’inventivité disruptive,
- rejeter
la défaite de l’esprit et le recul de la vie,
- refuser
l’addiction à la connexion,
- maîtriser
l’intelligence artificielle et ses capacités hallucinantes,
- revoir
notre rapport à la production et à la terre,
- retrouver
les exigences de la vie en société et donc de la morale,
- remettre
en cause les postulats d’un système économique qui a pris le dessus sur le
politique en se livrant à la finance.
Nous ne pouvons plus nous
contenter de mettre en garde contre les excès ou les débordements de
l’évolution d'un système, timidement, respectueusement et de manière relative. Cela ne suffira pas !
Nous devons nous opposer de manière entière et absolue,
affirmer la plénitude d’un choix de civilisation, car nous dit Eric Sadin, dont
l’analyse rejoint celle de Paul Jorion, le techno libéralisme qui triomphe, procède
d’une démission du politique et d’un refus civilisationnel.
Nous avons rendez-vous avec
l’histoire.
Voulons-nous enfin sortir
d’un système égoïste dans lequel, avec des œillères, nous essayons de survivre
en prenant le maximum de ce qui nous est offert, sans souci du lendemain?
Ou bien voulons-nous laisser
à nos enfants et à nos petits-enfants un monde réorienté vers la vraie responsabilité, le bonheur, l’enchantement,
et la recherche de la plénitude ?
Voulons-nous être des
acteurs soumis et passifs ou dominateurs et actifs de notre destin collectif et individuel?
Force est de constater que
notre classe politique a choisi la voie du renoncement. Ce n’est pas étonnant car elle gère le système actuel, dont elle est l’intendant intéressé,
insatiablement intéressé…
C’est à nous, une fois
encore, "semper idem", de dire NON, de refuser la descente aux enfers. Nous en avons le pouvoir à condition de le vouloir….
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