dimanche 15 avril 2018
LA CYNIQUE INTERPELLATION DES DIGNITAIRES CATHOLIQUES PAR LE PRESIDENT MACRON
Le discours du Président de la République aux Bernardins devant les dignitaires de l'Eglise Catholique fut intéressant à plus d'un titre.
Au-delà de la provocation à l'égard du dogme républicain de la laïcité qui trahit des arrières-pensées quant à la politique qu'il veut conduire vis à vis de l'Islam, je retiendrai pour ma part de son discours la cynique interpellation des dignitaires catholiques auxquels il s'adressait.
Le Président n'a pas hésité à se situer dans une perspective résolument chrétienne de l'histoire de la France, sans céder aux facilités de la bien-pensance et à l'idéologie laïciste. Il a même "oublié" de se référer aux Lumières et à la Révolution, interpellant cette France catholique rassemblée pour le recevoir, et lui opposant la déchristianisation du tissu social.
Fidèle à son "en même temps", il lui a notifié par la même occasion qu'il ne pourrait faire autrement que d'ignorer les principes chrétiens à l'occasion des échéances à venir: PMA, euthanasie par exemple.
Il l'a provoquée, la rappelant à son rôle fondateur et identifiant; l'invitant à se manifester, à agir sur les plans sociaux et politiques. Il s'est ainsi situé - de fait - dans le droit fil de l'interpellation de Saint Jean Paul II, "France fille aînée de l'Eglise es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?". Un comble!
Ce discours nous renvoie aux messages des grands témoins du XXième siècle, les Bernanos, Péguy et Bloy notamment, pour qui le drame moderne est l'abandon du peuple par le personnel de l'Eglise qui a préféré "l'ordre" de la bourgeoisie comme le souligne Thibaud Colin dans le dernier numéro de "L'Incorrect"!
Ce drame était en creux au cœur de cette singulière confrontation sous les ogives gothiques du collège des Bernardins.
L'invitation est claire. Elle est historique. La France sera chrétienne ou ne sera plus.
Toutefois la messe n'est pas dite... On n'efface pas 15 siècles d'histoire aussi facilement. Mais Le Président de la République le pense apparemment plus que l'élite rassemblée devant lui, qui se perd entre conjectures et mauvaise conscience.... Reste le peuple sur qui veillent la litanie des Saints et pour lequel prient nos moines et tant de fidèles au plein sens du terme.
Notre époque a besoin non pas tant de ses racines chrétiennes que de sa sève, comme l'a rappelé le Président de notre République laïque. Son discours témoigne de l'actualité du message chrétien.
Voilà qui est de nature à nous renforcer dans notre conviction que rien n'est jamais fini.... La France, puissance de second ordre sur les plans économiques et politiques, a toujours été la première dans l'incarnation des vraies et vivifiantes valeurs évangéliques de l'humanité!
Son peuple a simplement besoin de retrouver le goût de son identité, de son sens de l'honneur si cher à nos glorieux ancêtres, comme le Colonel Arnaud Beltrame en a donné une illustration tellement éclairante et vraie qu'Alain Finkielkraut, philosophe athée, n'a pas hésité à y voir la marque de l’héroïsme et de la sainteté.
A nous d'être des acteurs fidèles et convaincus, ici et maintenant...
Semper idem!
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