Regardant le
peuple de la « perfide Albion » fêter et célébrer les épousailles du
prince Harry avec une actrice venue des États-Unis d’Amérique, dans la même
liesse que celle qui depuis des siècles lui fait acclamer tous les événements
heureux de sa famille royale, je me disais qu’il manque quelque chose de cet
ordre au peuple de France.
De quoi est
faite l’unité d’un peuple ? Les Anglais nous ont répondu hier, comme tant de
fois déjà dans le passé, que pour leur part ils se reconnaissaient dans une
famille, dans ses heurs et ses malheurs, dans ses mariages, dans ses
enterrements, dans ses naissances, en résumé dans sa vie. La vie d’une famille
! Un peuple vivant au rythme d’une vie de famille… C’est sans doute la clé de
compréhension de la politique, du lien et de la longévité inébranlable qui font
la force de la sœur ennemie de la France.
Depuis qu’ils
ont coupé la tête à leur Roi, et … à leur Reine, avec beaucoup d’arrogance, les
Français ont proclamé au monde que leur unité se forgeait dans la proclamation
de principes généreux et d’idéaux ambitieux ; n’hésitant jamais à le
réaffirmer dans la terreur et le sang.
La difficulté
avec laquelle nous traversons les événements douloureux qui frappent notre
peuple, comme tat d’événements de notre histoire depuis un peu plus de deux
siècles témoignent de la fragilité de notre lien national.
Nous avons
besoin de dire, de proclamer, de « cérémonier » nos valeurs
républicaines, alors que d’autres se retrouvent simplement dans le rythme de la
vie de leur famille royale. Sans doute celle-ci n’est-elle pas à l’abri des
critiques et des crises, des défauts. Sans doute leur Reine n’a-t-elle plus un
pouvoir proprement régalien. Le point qui m’intéresse, celui de la longévité,
de l’union et de la force, n’est pas là. Le propre d’une famille est
précisément de savoir tout encaisser, tout assumer, dans l’amour, la fidélité,
la tradition ; dans le temps. La famille a le temps ; un temps que le fil
des générations lui permet de traverser, de transcender.
Un peuple qui
se suffit d’une naissance pour perpétuer son souverain, nourrit sa force dans
un événement dont la fragilité et la simplicité n’ont d’égale que la puissance. Un peuple qui
peut se retrouver ainsi dans des faits aussi simples mais fondateurs tient
entre ses mains une aptitude à se retrouver, à faire corps, à affronter les
éléments, quels qu’ils soient, tandis que d’autres ne trouvent dans ces éléments
que des occasions de se déchirer ou de se disputer.
Je note
d’ailleurs que notre président qualifié de jupitérien ou de bonapartiste, qui
est allé sans écho médiatique se recueillir sur les tombes des rois de France à
Saint Denis, n’a de cesse pour sa part, sans doute dans la lignée d’un certain
Charles De Gaulle, de vouloir ressourcer son pouvoir dans une tradition
millénaire, au point que son porte-parole aurait récemment confié à Philippe de
Villiers avec qui Emmanuel et Brigitte Macron entretiendraient des relations
assidues : « Je suis comme vous, je suis un grand adepte du
rétablissement du corps du roi dans ce pays ».
Et si l’un
des problèmes principaux de la France était qu'elle n’a toujours
pas fait le deuil de son roi et la repentance de son régicide ?
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