dimanche 20 mai 2018

A PROPOS DU MARIAGE DE HARRY ET MEGHAN


Regardant le peuple de la « perfide Albion » fêter et célébrer les épousailles du prince Harry avec une actrice venue des États-Unis d’Amérique, dans la même liesse que celle qui depuis des siècles lui fait acclamer tous les événements heureux de sa famille royale, je me disais qu’il manque quelque chose de cet ordre au peuple de France.



De quoi est faite l’unité d’un peuple ? Les Anglais nous ont répondu hier, comme tant de fois déjà dans le passé, que pour leur part ils se reconnaissaient dans une famille, dans ses heurs et ses malheurs, dans ses mariages, dans ses enterrements, dans ses naissances, en résumé dans sa vie. La vie d’une famille ! Un peuple vivant au rythme d’une vie de famille… C’est sans doute la clé de compréhension de la politique, du lien et de la longévité inébranlable qui font la force de la sœur ennemie de la France.

Depuis qu’ils ont coupé la tête à leur Roi, et … à leur Reine, avec beaucoup d’arrogance, les Français ont proclamé au monde que leur unité se forgeait dans la proclamation de principes généreux et d’idéaux ambitieux ; n’hésitant jamais à le réaffirmer dans la terreur et le sang.

La difficulté avec laquelle nous traversons les événements douloureux qui frappent notre peuple, comme tat d’événements de notre histoire depuis un peu plus de deux siècles témoignent de la fragilité de notre lien national.

Nous avons besoin de dire, de proclamer, de « cérémonier » nos valeurs républicaines, alors que d’autres se retrouvent simplement dans le rythme de la vie de leur famille royale. Sans doute celle-ci n’est-elle pas à l’abri des critiques et des crises, des défauts. Sans doute leur Reine n’a-t-elle plus un pouvoir proprement régalien. Le point qui m’intéresse, celui de la longévité, de l’union et de la force, n’est pas là. Le propre d’une famille est précisément de savoir tout encaisser, tout assumer, dans l’amour, la fidélité, la tradition ; dans le temps. La famille a le temps ; un temps que le fil des générations lui permet de traverser, de transcender.

Un peuple qui se suffit d’une naissance pour perpétuer son souverain, nourrit sa force dans un événement dont la fragilité et la simplicité n’ont d’égale que la puissance. Un peuple qui peut se retrouver ainsi dans des faits aussi simples mais fondateurs tient entre ses mains une aptitude à se retrouver, à faire corps, à affronter les éléments, quels qu’ils soient, tandis que d’autres ne trouvent dans ces éléments que des occasions de se déchirer ou de se disputer.

Je note d’ailleurs que notre président qualifié de jupitérien ou de bonapartiste, qui est allé sans écho médiatique se recueillir sur les tombes des rois de France à Saint Denis, n’a de cesse pour sa part, sans doute dans la lignée d’un certain Charles De Gaulle, de vouloir ressourcer son pouvoir dans une tradition millénaire, au point que son porte-parole aurait récemment confié à Philippe de Villiers avec qui Emmanuel et Brigitte Macron entretiendraient des relations assidues : « Je suis comme vous, je suis un grand adepte du rétablissement du corps du roi dans ce pays ».

Et si l’un des problèmes principaux de la France était qu'elle n’a toujours pas fait le deuil de son roi et la repentance de son régicide ?

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