dimanche 14 avril 2019

SORTIR OU NE PAS SORTIR DE L'HISTOIRE?



Étonnante conjonction entre Jacques Julliard et Marion Maréchal ! L’un et l’autre affirment, le premier dans son livre « Allons-nous sortir de l’histoire ? », et la seconde dans son interview donnée à valeurs actuelles « Je ne veux pas que mon pays sorte de l’histoire ! », que la vocation de la France est d’être universelle.

Au prix d’analyses d’une très grande justesse Jacques Julliard, décidément de plus en plus inclassable, pense apparemment comme Emmanuel Macron que le nationalisme et le populisme ne constituent pas les voies par lesquelles la France pourra retrouver le sens de cette vocation et ainsi ne pas sortir de l’histoire. Pour autant il ne soutient pas la thèse progressiste…. Loin s’en faut…

Marion Maréchal de son côté prend ses distances avec le populisme sans pour autant renoncer à son attachement à la Nation. Tellement vrai que sa tante vient immédiatement après cette interview de réaffirmer son attachement à la défense des peuples et au populisme…

Jacques Julliard écrit que « l’universalisme a besoin d’une patrie. Il appartient à la France, dans le concert des nations, d’être cette patrie ». Vocation d’une Nation affranchie de tout nationalisme et de tout populisme….

Marion Maréchal tente de développer pour sa part une analyse qui se fonde sur les doctrines du conservatisme plutôt que sur celles du populisme et du nationalisme.

N’y a-t-il pas là un recoupement particulièrement intéressant entre les analyses d'un analyste fin et libre et une femme politique apparemment promise à un grand avenir qui tente de se forger un positionnement au-dessus des clivages actuels dont il faut seulement espérer qu'avec le temps elle sera capable des les incarner?

Je le pense.

Jacques Julliard nous rappelle la perspective historique de l’évolution du siècle passé qui est sorti, sans que nous ne le réalisions encore vraiment et sans que nous n’en mesurions toutes les conséquences, de sa bipolarisation entre les États-Unis et le monde communiste avec l'effondrement de ce dernier. Ce communisme qui s’est disloqué du jour au lendemain sans qu’aucun observateur ne l’ait véritablement prédit ou attendu aussi vite et en tous les cas avec une pareille facilité.

Il ne fait aucun doute que la construction européenne actuelle, que Jacques Julliard et Marion Maréchal critiquent autant l'un que l'autre, s’effondrera un jour d’elle-même, toute seule, comme l’empire communiste. Une telle construction ne peut pas résister au temps. L’histoire, dont il s’agit de ne pas sortir..., démontre que tous ces "machins" imaginés par les hommes de manière conjoncturelle et artificielle ne résistent pas au temps. A cet égard les confirmations en forme de révélations de Philippe de Villiers dans son dernier livre vont dans le même sens.

Voilà pourquoi fidèle à sa vocation éternelle de patrie de l’universel la France a-t-elle un rôle majeur à jouer. Gageons que les années à venir nous offriront des occasions d’illustrer ces analyses.

L’avenir, si l’on veut qu’il ne se traduise pas par notre sortie de l’histoire, ne passera ni par le progressisme auquel manque la fondation d’une civilisation dont Emmanuel reconnait lui-même la nécessité tout en affirmant de manière contradictoire qu'il n'y a pas une culture française…, ni par le populisme dont Marion Maréchal rappelle à juste titre qu’il « est moins un programme qu’un style », un style simpliste..., ni par le nationalisme qui donne à la Nation un rôle idéologique dangereux.

Cet avenir ne pourra résulter que d'une politique de la puissance dégagée de sa réduction au tout économique ; par un retour de la politique à travers la grande porte, celle de l’histoire… Et le risque qui menace cet avenir est grand car il s’agit ni plus ni moins comme l’écrit Jacques Julliard que de tenter de ressaisir l’identité de la France sans que cela se fasse au détriment de sa vocation internationale… et comme l’écrit Marion Maréchal que de se départir du règne du rationalisme intégral dénoncé par Burke dont l’une des icônes pourrait être le si brillant Gérald Darmanin pour qui la France n’est qu’une idée…

Et pendant ce temps, pour la petite histoire, notre Président progressiste peaufine son catalogue de mesures et de mesurettes, qui le conduiront du « en même temps » au grand écart…, pour essayer de survivre au défi qu’il s’est lancé en laissant se développer la crise des GJ !....

Semper idem…


2 commentaires:

  1. Le fait que les idéees saines, les références vraies, les valeurs sûres soient partagées par des personnes venant de différents horizons témoigne selon moi de leur validité intrinsèque.
    CR

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  2. La solidité des USA vient à l'encontre de la prévision d'effondrement naturel de l'Europe. Mais il est vrai que les USA ont développé une Nation ce que nos politiciens ne veulent pas... C'est vrai que ça limiterait les postes étatiques, et la soupe y est bonne

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