La justice est sur toutes les langues, à toutes les
sauces, plus que jamais nécessaire et revendiquée. Et pourtant…Il est loin le temps de Saint Yves...
Comme avant elle l’affaire FILLON et même l’affaire STRAUSS-KAHN,
l’affaire DELEVOYE illustre le nouveau pouvoir de la Justice chargée de veiller
à la moralisation. Sauf que les condamnations interviennent à chaque fois avant
que les juges ne rendent leur sentence… Dans ce système où l'hypocrisie règne l’objectif n’est pas que la justice
soit rendue mais que celui qui est visé se voit interdire de poursuivre sa
carrière politique. Le verdict est sans appel, irréversible, connu d’avance. Il
en va ainsi de la Justice érigée en simulacre de la moralisation inaboutie de la vie publique…
Les juges statuant au nom du peuple français, viennent de
dispenser de jugement Kobili TRAORE le meurtrier de Sarah HALIMI car ils estiment
que son discernement, au moment des faits, était aboli du fait de la
consommation de stupéfiants. Il en va ainsi de la justice pénale infestée par la
culture de l’irresponsabilité …
Toujours dans le même trait de temps la magistrate
responsable du « mur des cons » est enfin condamnée pour injure
publique envers certaines des personnalités ou mouvements politiques qui y
avaient été épinglés. Cette condamnation ne touche que la partie émergée de cet
iceberg inique et ignominieux qui gangrène la magistrature depuis des
décennies. Il en va ainsi de l’idéologie judiciaire, même si elle est enfin
sanctionnée après avoir sévi si longtemps en toute impunité …
Au quotidien, dans les très nombreux tribunaux de première
instance, la justice est rendue dans des conditions chaotiques, incertaines, avec
des retards inadmissibles par des magistrats souvent démobilisés, manquant de
moyens ou surchargés de travail; c'est selon.... Il en va ainsi de la justice de Monsieur et
Madame tout le monde…
Les affaires qui font la une des médias, satisfaisant
ainsi la curiosité malsaine de la population, sont jugées de manière prématurée par les médias avec
la complicité active des différents auxiliaires de justice qui violent à longueur
de temps le secret de l’instruction indispensable au déroulement objectif des
enquêtes et des instructions, sans que l’Etat ne prenne les mesures pourtant
simples qui permettraient de le faire respecter. Il en va ainsi de la médiatisation
contre nature mais entretenue de nos procédures pénales…
De manière plus générale le déroulement des procédures
judiciaires devient une partie de billard à tant de bandes que nul ne peut
prétendre sérieusement que, dans la forêt des textes applicables et la complexité
qui en résulte, le principe de justice soit toujours au cœur des débats et que
l’égalité des armes y soit préservée. Petit à petit la jungle judiciaire préserve ceux qui
ont les moyens de s’offrir une défense couteuse ; et ce n’est pas l’immixtion
de l’intelligence artificielle qui y changera quelque chose, bien au contraire.
Il en va ainsi de la justice au quotidien…
Ainsi dans un monde qui en a pourtant plus que jamais
besoin - les injustices sont criantes - l’insécurité infeste la vie sociale - constate-t-on
que notre Justice est instrumentalisée, dévoyée et détournée de son objet…
Ce tableau non exhaustif est à l’image du fonctionnement
de notre démocratie. Jeux de rôle. Hypocrisie. Perte de sens de l’intérêt
général. Puissance de l’argent. Pression médiatique. Dévoiement des institutions.
Et pendant ce temps les seuls qui pourraient - qui
devraient - être la voie qui crie le besoin de justice et œuvre à sa
satisfaction légitime, je veux parler des avocats, sont discrédités, jalousés,
fragilisés, instrumentalisés et affaiblis par un recrutement et une formation
en totale perte de vitesse !
A par ça tout va bien… Pauvre justice !
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