QUEL "CON" CE GRIVEAUX!

Serge July a résumé l’affaire Benjamin Griveaux de manière lapidaire : « Il faut être un con pour faire ça. Benjamin Griveaux est un con »!

D’autres s’interrogent sur les raisons véritables d’une renonciation aussi brutale pour si peu. Aucune infraction ne peut lui être reprochée. Ne récusons-nous pas tout retour à un ordre moral qui mettait les pratiques solitaires du feu candidat au rang des péchés contre la chair… Nous ne savons peut-être pas tout....

Néanmoins nous en savons suffisamment pour faire un certain nombre d'observations:

a.    L'exposition de nos vies sur les réseaux sociaux ouvre à tous dangers. Les corbeaux glanent et les esprits mal intentionnés en tous genres y chassent tels des chacals. La classe politique joue avec le feu en donnant le change aux corbeaux avec lesquels elle joue en permanence…Y aura-t-il un jour une limite?

b.    Benjamin Griveaux a été victime d’un corbeau pervers, utilisant des moyens à vomir avec la complicité d’un pseudo avocat qui viole le secret professionnel dans des déclarations aussi inquiétantes que condamnables. Abject.

c.    Notre homme est un politique averti, rompu à l’usage des médias et des réseaux sociaux. Bras droit d’Emmanuel Macron pendant sa campagne, porte-parole du gouvernement, ministre, appelé à conquérir la mairie de Paris. C’est du lourd. Or voilà qu’il se fait « gauler » comme un adolescent immature ! Un homme de confiance du Président de la République ! Ahurissant

d.    Recevant le soutien de la classe politique quasi unanime il a fait une déclaration pour annoncer, la mort dans l’âme, les trémolos dans la voix, qu’il voulait protéger sa famille. Mais enfin, pour protéger sa famille n’y avait-il pas mieux à faire en amont ? Ces échanges de vidéos sexuelles avec d’autres femmes que la mère de ses enfants étaient-ils compatibles avec le souci qu’il affiche ? Hypocrisie.

e.    Cette affaire nous fait sombrer une fois de plus dans un puritanisme très américain si étranger à la culture française. Pour moi un responsable politique n’a pas de comptes à rendre sur sa vie personnelle dès lors qu’il est un bon homme ou femme d’État. On n’attend pas de lui ou d’elle qu’ils soient un père ou une mère de famille idéal… aussi, il m’importe peu que le maire de Paris, voir le Président de la République joue à des jeux sexuels que l’on peut considérer comme étant indignes de leur fonction mais qui en réalité ne nous intéressent pas. 

f.     Dans son éditorial du Figaro du 15 février Vincent Trémolet de Villers souligne justement que nos dirigeants ont fait un commerce volontaire avec l’indignation hypocrite stigmatisée par P. Roth dans « la tâche » au moment du scandale provoqué par les frasques, également sexuelles…, de Bill Clinton. Les « marcheurs » ont fait la leçon à tout le monde et voilà qu’ils révèlent qu’ils ne sont pas différents des autres… Il me revient une fois encore à l’esprit la phrase de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes » !...  

g.    L’exercice du pouvoir nécessite la pratique incessante de la vertu d’humilité et pas simplement de prétendre la mettre en œuvre…. La politique n’est pas un job comme un autre. En désacralisant l’exercice du pouvoir, en en faisant une pratique comme une autre notre classe politique s’expose et se met en péril. Oui il y a des vertus propres et une exigence attachées à l’exercice du pouvoir…

h.   Alors que nous célébrons le soixantième anniversaire de la mort d’Albert Camus Benjamin Griveaux aurait dû se rappeler « qu’un homme ça s’empêche ». Et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne s’est empêché de rien ni dans le registre de la sexualité ni dans celui de la « connerie » pour reprendre les termes de Serge July !

i.     En vantant l’amateurisme de ses « troupes » notre Président n’annonçait-il pas de manière prémonitoire l’inaptitude foncière d’En Marche à être à la hauteur de ses responsabilités ; ce dont la cacophonie et le fiasco à venir de la réforme des retraites ne sont sur un plan politique que la dramatique confirmation.

Que conclure ? Quelles leçons tirer de cette imprudente aventure onanique qui serait désopilante si elle ne révélait que l’avenir de la France est confié à des responsables aussi imprudents que des adolescents en mal d’identité ? Connerie? Bêtise? Les deux à la fois!

La promesse du nouveau monde fut une annonce prétentieuse. Elle cachait une ambition révolutionnaire. Le changement de monde n’est-il pas une révolution ? La révolution a fait flop. Rien n’a changé. Pire la dégringolade continue. L’Etat est entre les mains de personnes qui n’ont aucun sens de la charge qui leur est confiée. Car, je le répète mais il faut insister, c’est inouï, ce « con » pour reprendre le qualificatif de Serge July est l’un des personnages les plus proches du Président de la République. Et sa « connerie » ne résulte pas de ses travaux manuels..., mais de ce qu’il a été capable de s’exposer avec une pareille imprudence lui, sa famille à laquelle il tient tant… et le parti au pouvoir auquel il doit tant et qui lui doit tant...! Et dire qu’un type pareil aurait pu être ministre de la défense !!! Je m’arrête. Je crois que François Hollande avec son casque et ses croissants était « moins pire »… 

Il est grand temps de chercher un homme d’Etat ! 

Anna, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?

... J’ai lu sur les réseaux sociaux que certains appellent le Général Pierre de Villiers à se présenter en 2022…