Comme un fait exprès la journée des femmes a précédé la cérémonie des Césars à l’issue de laquelle les esprits se sont échauffés autour du cas Polansky. L’incompréhension, les haines et l’intolérance ont dressé leurs barrières idéologiques et culturelles. Après #MeToo nous sommes dans le « viens on se casse » !
Les violences sexuelles de personnages célèbres sont dénoncées et instrumentalisées au profit d’une cause que personne ne saurait contester. Comme celles de « Monsieur tout le monde » elles sont l’insupportable manifestation d’une relation dénaturée, dégradée, irrespectueuse et criminelle. A ce titre, elles fixent dramatiquement le débat dont elles sont une forme de catharsis.
L’aspect le plus significatif de ce mouvement aussi inexorable que puissant est qu’il se présente comme l’accouchement d’un processus ancien, remontant à l’origine des temps. Il y a un aspect authentiquement révolutionnaire dans cet ancrage historique qui donne au mouvement une forme de légitimité, comme si nous étions en train d’assister à la fin d’une injustice aussi vielle que l’humanité. Et il est vrai qu’il s’agit d’une lutte inédite contre la domination du genre masculin. Véritable rupture anthropologique et culturelle. Sa matrice en est le sexe. Ce mouvement est centré sur le sexe. Le sexe qui domine.
Le mouvement de libération de la femme passe-t-il nécessairement par cette radicalisation autour de la relation sexuelle ? La libération de la femme a été contemporaine de la libération sexuelle. Conjonction sur laquelle on ne s’arrête pas suffisamment et qui fait naître bien des confusions que l’on retrouve à propos de #MeToo. Simone de Beauvoir le révèle par son œuvre, sa vie et ses combats... Il y a un lien consubstantiel entre les deux. Ce constat est incontournable.
Il est symptomatique que les derniers coups d’éclats se soient produits dans le monde du septième art. Celui dans lequel tout est devenu permis, possible, sans tabous. Le sexe y a été mis à nu. La violence aussi. Comment s’étonner que les cinéastes qui ont mis en scène sous toutes ses coutures vivent comme ils filment ou qu’ils en aient le phantasme ? Quoi d’étonnant à ce que les metteurs en scène deviennent des obsédés sexuels ? A qui fera-t-on croire que le tournage d’une scène de sexe ne bouscule pas à la fois la vie de celle et de celui qui s’y soumet, de celle et celui qui filme et enfin de celle et celui qui regarde ? Nous ne sommes ni des héros, ni des Dieux ! Nous ne sommes que des femmes et des hommes.
L’art nourrit les fantasmes, les illusions, les désirs. Le cinéma fait naître une proximité entre le spectateur et le film, mais aussi entre celui qui tourne et ce qu’il filme. Il en est de même de l’acteur.
Qu’y a-t-il de surprenant à ce que les actrices qui s’exposent ainsi et se soumettent à des tournages au-delà de la décence deviennent des objets de désir ; et pire que leurs ébats soi-disant fictifs donnent des idées à ceux qui les filment puis à ceux qui les regardent, ne serait-ce que pour jouer aussi ?
Il me sera répondu que l’inverse n’est pas vrai. Exact. Voilà qui nous amène au point central de notre analyse.
Les femmes s’imaginent et se persuadent qu’elles peuvent sortir du schéma de domination masculine qu’elles dénoncent sans remettre en cause la conception qui préside à la culture pornographique qui a accompagné comme un frère siamois le mouvement de libération sexuelle. Elles veulent la libération sexuelle et refusent la domination qu’elles espèrent même inverser...
Or la domination est au cœur de la relation sexuelle. La violence n’en est jamais très loin non plus... L’accouplement de deux êtres qui s’aiment n’a-t-il pas des tendances animales ?...
Les femmes veulent renverser le rapport de force du genre. Elles s’engouffrent, sans armes et sans protection dans le domaine du sexe affranchi de toutes limites et de la relation personnelle et amoureuse. Elles sont piégées par le mouvement de libération en ce qu’il s’est accompagné d’un déchainement pornographique lorsqu’elles n’y voyaient qu’un moyen de s’épanouir en toute liberté. Le mal vient du fait que livrés à leur nature, aveuglés par l’illusion de la maîtriser, la femme et l’homme s’abandonnent à leur animalité et au rapport de domination dont la première pense s’affranchir ou qu’elle croit pouvoir inverser.
Que les choses soient très claires : tout ceci n’excuse en rien, ni ne justifie la culpabilité des hommes qui se croient autorisés à profiter de cette dénaturation. Mais cette condamnation ne nous affranchit pas de la nécessité d’identifier et de combattre les deux erreurs que nous avons identifiées :
· La fausse conception de la relation sexuelle dès lors qu’on la dissocie de la relation d’amour entre deux êtres qui se respectent et qui vivent cette si exigeante mais si belle synthèse entre « l’amour-Eros », « l’amour-Philéo » et « l’amour-Agapé ». Mystère et merveille du dépassement qui nous permet, à deux, de toucher à l’infini et au divin.
· L’erreur de la domination acceptée, voulue et subie. La femme et l’homme sont appelés à surmonter le piège naturel tendu par la volonté de domination. Accepter les différences à deux, les aimer, les surmonter et permettre au couple d’y puiser sa force.
Pour cela il faut refuser l’avilissement de la relation sexuelle déconnectée de l’amour entre deux PERSONNES. Il faut réfuter la fausse bonne idée de la libération qui est le lit de la servitude. Il faut savoir retrouver le goût de la pureté, de la douceur, de la fécondité, en un mot de tout ce qui permet de transcender la nature pour resplendir et goûter au bonheur que notre cinéma serait inspiré de magnifier.
CQFD !
Malheureusement Bernard, cet appel à la Fidélité restera lettre morte... et j'ai bien peur que cela aille de mal en pis dans le domaine des moeurs !
RépondreSupprimerAu fait, de quoi est mort l'Empire romain ?
Pour ma part, je crois que cette exacerbation des actions soi-disant féministes, appliquées en l'occurrence à ce que d'aucuns appellent le 7ème art, procède de la même logique que celle des révisionnoistes de notre Histoire, prompts à la repentance et à la l'auto-flagellation, et aveugles face à la réalité.
Je crois aussi que ceux qui se régalent sont les islamistes, qu'ils soient "quiétistes" ou déjà engagés dans le Jihad: cela plaide pour leur barbarisme !
Je pense en effet que ces féministes outrancières et leurs idiots utiles d'acteurs engagés feraient bien mieux, en matière de droits des femmes, d'aller voir ce qui se passe dans les "quartiers", comme on dit... Mais cela ce serait aller contre le choix de ces pauvres femmes encagées, n'est-ce pas ?
CR