Les droits de l’homme sont à toutes les sauces…
L’idée de les invoquer pour nous défendre n’est pas à
rejeter. Elle est reprise dans un livre récent de mon confrère Saint-Pierre « Le droit contre les démons de la politique »[1]. Elle fait dorénavant
partie du quotidien de tout avocat notamment pénaliste. Oui le droit peut nous
protéger des folies des idéologues de la politique. Le problème est que les
droits de l’homme ont tellement évolué que la question se pose de savoir si le
remède ne pourrait pas à la longue être pire que le mal.
La déclaration des droits de l’homme a été adoptée en
1948 afin de nous préserver d’une répétition du drame nazi. Son principal
défaut fut d’avoir été signée par le pouvoir communiste soviétique auquel un
certain nombre de concessions avaient dû être faites, comme à Yalta… Gregor
Puppinck démontre dans son livre « Les
droits de l’homme dénaturés » [2] que l’inspiration de cette
déclaration était chrétienne et personnaliste mais que depuis lors la
conception de l’homme qui présidait à cette inspiration a fondamentalement
changé. Nous allons voir que cette évolution nous place face au problème de l’idéologisation
des droits de l’homme et du « droit de l’hommisme ».
La démonstration de ce spécialiste de la CEDH qui vient de
dénoncer le scandaleux lobbying de Georges Soros[3], est limpide. Les droits
de l’homme dépendent d’une conception de l’homme. Les inspirateurs de la
déclaration de 1948 concevaient l’homme comme un être vivant, social et
spirituel. L’homme était incarné dans son corps et dans ses milieux familial,
professionnel, national et religieux. Ils le concevaient comme une personne. La
conception qui préside aujourd’hui aux décisions de la CEDH voit l’homme comme
une puissance spirituelle qui s’arroge le droit de changer l’homme, de le
conformer à sa volonté. Son critère est l’individu tout puissant dont les
droits sont définis par rapport à ce qu’il veut, sans autre limite. Un « positivisme
individualiste qui fait de l’homme un objet malléable ». Elle procède
d’une sacralisation de la volonté passant par la domination du corps. « La
dignité ne consiste plus à vivre selon sa nature… mais à vivre contre la
nature, vivre en surhomme pour atteindre une dignité nouvelle ». Cette
analyse est illustrée et appuyée par l’analyse de la jurisprudence de la CJCE (le
droit de disposer de son corps, de mourir volontairement, la reconnaissance de
la GPA etc…). Ce courant rejoint la pensée de Marx pour qui « la
conscience que l’homme a de soi » serait « la dignité suprême ».
Comment ne pas avoir également à l’esprit la dérive eugéniste du nazisme quand
on évoque les pouvoir de l’esprit sur le corps dès lors qu’on évacue la synthèse rendue possible par la notion de personne humaine…
On le voit cette conception relativise les droits de l’homme.
Elle les fait dépendre de critères volontaristes et subjectifs qui étaient
malheureusement à la racine des principes qui ont conduit Hitler au pouvoir de
même que les communistes soviétiques pour rester en Europe. Gregor Puppinck constate que les droits de l'homme ont "acquis le pouvoir idéologique de définir l'homme". Matérialisme et
idéalisme se donnant la main pour construire des systèmes politiques d’extermination
de l’homme. L'idéologie progressiste a succédé à la théologie!...Notre auteur constate encore que l'individu dont la liberté est paradoxalement toujours plus proclamée devient ainsi dépendant de la collectivité dont il fait partie, laquelle collectivité va contrôler l'exercice de son pouvoir par l'individu et lui donner les moyens de l'exercer ou de ne pas l'exercer. Paradoxe droit de l'hommiste d'une "liberté-aliénation". L’État "devient l'outil envahissant,bienfaisant et maternel par lequel l'individu se réalise". Son rôle n'est plus de rendre avec justice ce qui revient à chacun, il est aussi de veiller de veiller au respect par les États d'un ordre moral anti-naturel. Greogor Puppinck n'hésite dès lors pas à affirmer avec Bertrand Mathieu (le droit contre la démocratie?) par exemple que ce système est de nature totalitaire. Alors qu'avec la déclaration de 1948 la nature définissait les droits ce sont désormais les droits qui définissent l'homme. Il en va ainsi de la dénonciation de toutes les phobies et de la condamnation des stéréotypes...qui débouchent sur les atteintes à la liberté de conscience et à la liberté d'expression de ceux qui n'adhèrent pas à ce nouvel ordre moral.
Dès lors la garantie que certains croient avoir trouvée
dans la CEDH et le droit qui sur le plan national est tributaire de la même
conception, n’existe pas. L’arbitraire se cache au fond des prétoires. Le
gouvernement des juges se substitue à celui des politiques sans aucune garantie
comme l’affaire SOROS le démontre avec éclat…
Si la déclaration adoptée en 1948 pouvait constituer une
assise solide à la constitution d’un rempart juridique aux extrémismes force
est de constater qu’il n’en est plus ainsi à la lumière de ce qu’en a fait la
CJCE. Le vœu de mon confrère François Saint-Pierre pourrait bien un jour
tourner au cauchemar si nous n’y prenons pas garde !
[1]
https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/sciences-politiques/droit-contre-les-demons-de-la-politique_9782738146878.php
[2]
https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/18564/les-droits-de-l-homme-denature
[3]
https://www.valeursactuelles.com/societe/gregor-puppinck-le-combattant-lorigine-des-revelations-du-scandale-soros-116289
Qu'est-ce que c'est que ""l'affaire SORROS ???""
RépondreSupprimerje vous ai mis un lien vers un article qui l'explique.
SupprimerEntièrement d'accord avec toi Bernard... ne tombons pas dans les pièges des multiples ONG financées par Sorros dont la logique mondialiste perverse infiltre tout, et pas seulement les juges de la CEDH...
RépondreSupprimerCR