mardi 28 juillet 2020

UN ETE AVEC GUSTAVE THIBON: A PROPOS DU DECES DE GISELE HALIMI

Gisèle HALIMI est décédée. Comme il fallait s’y attendre elle est saluée de tous bords. Figure historique de la libération des femmes, de la légalisation de l’avortement. C’est l’occasion comme promis d’évoquer quelques réflexions de Gustave THIBON sur un sujet qu’il aborda souvent, notamment dans L’EQUILIBRE ET L’HARMONIE.

Libération ? Quelle liberté ? « La libération consiste pour chacun à s’affranchir d’une dépendance qu’il considère comme un obstacle à sa vocation et à son bonheur ». D’où la question du niveau auquel chacun place sa vocation et son bonheur…Et la question posée par NIETZSCHE « je ne te demande pas de quoi tu es libre, je te demande pour quoi tu es libre ». La libération sexuelle féministe en est-elle une ? Ne consiste-t-elle pas à se soumettre à la tyrannie de ce qu’il y a de moins humain en nous, celle de nos appétits intérieurs, de nos désirs, de nos pulsions ?

« Après le conformisme de la vertu nous avons le conformisme du vice…Le vent a tourné, mais les girouettes ne choisissent pas davantage leur direction ». Où est le progrès ?

En réponse à l’argument tiré de l’existence des avortement clandestins par ailleurs réservés aux femmes qui en avaient les moyens, notre philosophe répond : « Est-ce une conquête sociale que d’octroyer aux petits les honteuses facilités jadis réservées aux grands ? que de généraliser le mal au lieu d’essayer d’y porter remède ? »….  « Indice d’une mentalité générale qui consiste non à lutter contre le mal, mais à supprimer les tracas et les souffrances qu’il traine à sa suite ».

En réplique à la proclamation du droit des femmes de disposer de leur corps, il oppose « Puis-je faire ce que je veux de mon corps ? » et « N’y a-t-il pas un mépris infini de la vie dans ce néo-paganisme qui prétend exalter le corps et qui n’hésite pas à bouleverser l’un de ses rythmes primordiaux et à le mutiler dans ses profondeurs par l’avortement ? » et encore «je n’ai pas le droit de prendre avec mon corps des libertés qui seraient contraires à la liberté de l’esprit qui habite en lui » (car j’ai besoin de mon corps pour penser…).

Pour conclure :  « L’homme possède le terrible privilège de pouvoir user de sa liberté pour détruire en lui et autour de lui, cet ordre qui est le fondement de sa liberté. Autrement dit il a le pouvoir de se libérer de la faculté d’être libre ».

Il est certain que pour entendre ces réflexions il faut distinguer les ordres et les domaines, ne pas tout mélanger et tout subvertir, tant il est vrai que ces questions posent des problèmes, des drames humains auxquels il faut en même temps savoir répondre.

Le combat de Gisèle HALIMI a consisté à se laisser aveugler par ces tracas et ces souffrances et/ou à les utiliser au service d’une cause éminemment subversive qui se caractérise par la négation du mal, le refus de le voir et de le nommer à ce point que maintenant que la libération est intervenue plus aucune chance de repentir et de conversion ne sont offertes à celles qui usent de ce qui est devenu un droit comme à leurs complices masculins souvent plus responsables qu’elles….

5 commentaires:

  1. Décidément les cathos sont et restent incapables d'évoluer !!!

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    1. Ce qui m'étonne et m'amuse à chaque fois avec ce type de réflexion c'est justement que ce n'est jamais le fruit de la réflexion... Thibon a-t-il tort ou raison? "Pas besoin d'en débattre c'est un vieux fossile incapable d'évoluer". Le fait que des sommités intellectuelles (beaucoup de non catholiques et certains même athés) pensent comme lui est sans importance: après tout, nous ne sommes pas dans le domaine de la pensée (et encore moins du penser dirait-on!). Le spectacle de l'effondrement de la société n'alerte même plus: "c'est le progrès ma bonne dame! faut évoluer". Vers quoi? On s'en fout! Ce type de réflexion a certainement dû être fait par les habitants de l'Ile de Pâques ou de Nauru avant qu'ils ne s'aperçoivent que leur progrès les menaient à leur disparition... Quand au catholicisme il n'a rien à voir la-dedans, mais c'est tellement bon d'avoir un bouc émissaire. Sur l'ile de Pâques ou à Nauru aussi il y a bien dû y avoir un vieux shaman pour penser trop loin, mais bon! c'était un vieux fossile incapable d'évoluer...

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  2. Fabienne FIGUIERE-MAURIN29 juillet 2020 à 13:14

    Merci Madame, vous avez rejoint une autre grande Dame, Simone Veil. Merci pour votre courage, votre audace et vos combats.

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    1. On n'a pas la même conception de la grandeur. Permettre à des femmes d'éliminer leur progéniture ne fait pas de vous "une grande dame". On oublie que c'est un quart de million d'enfant en moins chaque année qu'on remplace allègrement par l'immigration. Si c'est un drame (en est-ce un pour vous?) on fait tout pour le favoriser.

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  3. Eh oui Bernard, là est effectivement le problème : il faut comme tu le dis "en même temps" savoir répondre (à) des drames humains.
    Comme j'ai déjà eu l'occasion de te le dire sur ce sujet, si je crois profondément au caractère sacré de la vie humaine et à sa place éminente au sommet de la pyramide de la "Création", je crois aussi qu'au nom de cette même dignité, on ne peut notamment pas imposer aux victimes de viols de mener à terme lees conséquences de cette violation de leur dignité.
    c'et en effet compliqué à gérer, mais c'était, je crois, le sens de la loi Weil.
    Le vrai problème est celui du dogmatisme de ceux qui se sont emparés du sujet au profit de l'hédonisme égoïste.
    Quant à Gustave Thibon, il était un ange, ou un "pape". Mais sa sagesse n'est pas de l'ordre de l'humain...
    Bien à toi.
    CR

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