dimanche 1 novembre 2020

L'OPINION AU COEUR DE LA TOURMENTE

Depuis le temps que nous disons que « ça va mal » … L'opinion est au cœur de la tourmente. Mais n'est-elle pas aussi une partie du problème qui semble sans solutions?...


La politique s’enlise dans la cacophonie démocratique sans que la république en marche n’ait rien changé. Les leçons du mouvement des gilets jaunes n’ont pas été tirées. Fragilisée, la France est chamboulée par le brutal surgissement d’un virus immaîtrisable dont on ne sait pas jusqu’où il la conduira. Et voilà de manière surabondante que notre pays subit l’attaque renouvelée, effrayante de l’islamisme et du salafisme les plus barbares.

La crise multiforme qui s’aggrave inéluctablement sous les coups de boutoir des événements pourrait tourner à la guerre civile tant les tensions et les souffrantes sont fortes ; sans parler du contexte international très inquiétant en particulier avec la Turquie.Nous sommes dans la difficulté...

Or le pouvoir semble incapable d’exercer l’autorité dont la nation a besoin.

Il est corseté par un état de droit mu en un système procédurier soumis au contrôle de Cours de Justice multiples, françaises et étrangères, qui n’ont pas de véritable légitimité démocratique ni républicaine. Il ne peut plus rien faire sans devoir se demander par qui, comment et devant qui ses décisions, ses règlements ou ses lois seront contestées…

Il est par ailleurs pieds et poings liés par l’obligation de suivre une opinion publique versatile, manipulée, apeurée et inquiète soumise à la tutelle des médias et de pseudos intellectuels ; une opinion souveraine constituée d’autant de sachants que de citoyens ; une opinion ingouvernable ….

Ce tableau m’a fait me souvenir d’une phrase d'un grand penseur maudit, Charles Maurras : " Plus l'opinion est maîtresse plus le gouvernement est faible devant les crises".

Puissante opinion…. fragile démocratie …

L’actualité brûlante en fournit une double illustration.

Face à la crise sanitaire, aux désaccords qui perdurent et nous divisent sur l'analyse scientifique de l’épidémie - plus personne n’y comprenant rien - nos gouvernants semblent hésiter et tergiverser… Après que le pouvoir ait décidé de mettre en place un nouveau confinement il est aussitôt contesté; la division règne. Les manifestations commencent. De multiples recours catégoriels sont exercés à cause des ruptures par rapport aux principes d’égalité et de non-discrimination. Le niveau d'acceptabilité semble dépassé. L'opinion se manifeste dans sa diversité et son ingérable pluralisme. Et le pouvoir hésite à décider clairement et à faire respecter les décisions qu’il prend, annonçant lui-même qu'elles pourront changer. Dernier exemple avec les ajustements sur la fermeture des commerces et l’ouverture des grandes surfaces… Opinion maîtresse, gouvernement affaibli ; pendant ce temps la crise s’aggrave, inéxorablement…

Qu’en est-il par rapport aux attentats islamistes ? Confronté aux laïcs aux diverses sensibilités, aux chrétiens modernistes ou traditionnels, aux musulmans modérés ou salafistes, aux imams de tous bords, aux censeurs gauchistes de l’islamophobie manipulés par les frères musulmans, aux intellectuels, aux médias donneurs de leçons, le pouvoir cherche à imaginer des décisions en forme de plus petit dénominateur commun. La mission n’est-elle pas impossible ? Il ne tranche pas, il compose. Pire, ses annonces se contredisent avec ses actes passés ou actuels. Quel meilleur exemple pourrions-nous en trouver que celui donné par Alexandre Del Valle qui explique que dans la ville de Nice, Christian Estrosi son maire, que l'on a entendu tenir des propos de grande fermeté…, tolère depuis des années dans sa ville une mosquée et une librairie musulmane dans laquelle sont diffusés les principes les plus violents du djihad ? Que dire du début de marche arrière du président de la République sur les caricatures dans son interview à destination du monde musulman international ? Par rapport à l’exemple précédent de la COVID l’opinion n’est pas directement celle du peuple. Il s’agit ici de celle des élites démocratiques, laïques et républicaines. Mais opinion quand même; celle-ci n’est pas univoque. Opinion « maîtresse » qui affaiblit un pouvoir incapable de faire valoir l’intérêt supérieur de la nation.

Résultat : de demi mesures et en demi mesures le pouvoir risque de faire le lit des extrémismes.

La nation a besoin d’ordre. Or d’ordre il n’y a plus… L’ordre est une justice supérieure sans laquelle la société des hommes ne remplit plus son objet. L’État nous doit d’abord la sécurité et la prospérité, premières justices. Nos valeurs républicaines ne sont pas l’alpha et l’oméga du gouvernement de la cité; elles n'en sont pas le but. Les principes démocratiques ne sont que des moyens dans la mise œuvre de l’action, au service de l’ordre, de la justice et du bien commun. Cette hiérarchie est oubliée… Si une réduction de notre niveau de liberté est nécessaire au regard des circonstances -ne sommes-nous pas en guerre ? - il faudra l’accepter. Cette petite musique commence à se faire entendre mais elle ne trouve pas de soutien au plus haut niveau. Il faut dire qu’elle se manifeste en réaction et sans fondement réfléchi. Les vigies de notre état de droit et de nos valeurs républicaines veillent au grain et nul doute que notre Garde des Sceaux sera intransigeant sur le sujet « quoi qu’il puisse en coûter » pour notre sécurité… Ce n’est par exemple pas demain la veille que les procédures protectrices des droits des étrangers en situation irrégulière seront allégées.

Le paradoxe actuel est d’ailleurs que nous acceptons – avec difficultés certes – de lourdes atteintes à nos libertés fondamentales dans la lutte contre le virus et que l’État tergiverse et hésite dans la lutte contre l’islamisme et le salafisme.Philippe de Villiers a publié ce soir un excellent papier sur ce thème dans les colonnes du Figaro.https://www.lefigaro.fr/vox/politique/philippe-de-villiers-c-est-au-virus-islamiste-qu-il-faut-faire-la-guerre-20201031

Pendant ce temps le désordre s’installe. Et avec lui l’instabilité, l’insécurité et la récession.

L’opinion divisée d’un peuple aux abois, en souffrance et apeuré s’avère bien être un obstacle à la politique du bien commun, de la sécurité et de la prospérité. Maîtresse du débat démocratique - elle est dans ses diverses expressions le seul référent d’une république déboussolée - elle paralyse le pouvoir empêtré dans sa défense d’idéaux devenus impraticables et secondaires.

Soumis au gouvernement des juges et à l’opinion le pouvoir n’est plus l’autorité qui décide et qui protège. Le mot "auctoritas" vient de "augere" qui signifie augmenter. L'autorité doit apporter un supplément au profit de chacun et du nous commun.

Nous apprenons à nos dépens les effets de la disparition de la véritable autorité. Quand en tirerons-nous les leçons ?

Y serons-nous contraints par l’engrenage de la violence terroriste ou de l’épidémie ? Ce serait pourtant le pire qui puisse nous arriver… Mais d’un autre côté comment l’opinion pourrait-elle imposer qu’il soit devenu urgent de penser d’abord à la sécurité et à l’avenir de chacun de nos concitoyens plutôt que passer son temps à prendre son pouls et sa température ou de se soumettre aux contrôles de juges déconnectés des exigences du gouvernement de la cité ?

L’opinion et la recherche de l’ordre juste ne font pas bons ménages bien que le second soit orienté vers le bien de ceux qui font la première…

La politique doit résoudre ce paradoxe... Art de décision exercé par des autorités dévouées au bien commun elle est un art bien difficile !Mais ne doutons pas que la France mère de la politique et fille ainée d'une Église catholique mère de notre civilisation nous offrira des solutions si nous l'écoutons à la lumière de son histoire et de sa culture...

 

 

 

1 commentaire:

  1. La Constitution, ça se change, et les traités ça se renégocie...
    Quant à la pandémie... Quel désastre en effet !
    A quand l'homme providentiel qui fera autre chose que prendre le vent pour "marcher" ?

    RépondreSupprimer

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