L’histoire du pompier pyromane est un grand classique !
Philippe de Villiers nous en apporte une preuve avec son dernier livre Le jour d’après.
Il y souligne un triple paradoxe.
Premier paradoxe. La crise sanitaire n’est sans doute pas
imputable à la main directe et volontaire de l’homme, ce qui serait céder aux
délires complotistes, mais elle n’aurait pas été possible, dans toute son
ampleur, si l’homme n’avait pas créé un monde sans frontière, sans limites,
sans contrôle et si vulnérable aux attaques de ce virus. L’une des images fortes
de ce livre est incontestablement celle de la simulation d’une pandémie de
coronavirus qui eut lieu à New York le 18 octobre 2019 avec « tout le
gratin » de l’Etat profond mondial. Tout était prévisible et envisagé,
alors que nous avons semblé désemparés et surpris.
Deuxième paradoxe. La crise sanitaire constitue une
opportunité historique pour ceux-là mêmes qui ont rendu notre monde vulnérable ;
il n’y a qu’à se référer aux déclarations du patron du forum de Davos selon
lesquelles la crise du coronavirus constitue une opportunité à saisir. Par qui
? Par les décideurs ; les vrais ! Opportunité d’installer définitivement leur soft
power fait de bigdata, bigpharma, bigfinances etc et l’émergence du « stakeholder
capitalism » de Klaus Schwab le maître de Davos qui entend
réinitialiser le monde ! Le « great reset » ! Une fenêtre de tir
que guettait notamment Jacques Attali … le père spirituel d’Emmanuel Macron. Cette
opportunité est offerte à ceux qui veulent nous faire avancer à marche forcée
vers un monde digitalisé, programmé, déraciné, déshumanisé. Le dire n’est pas
jouer à se faire peur. Il faut ouvrir les yeux. Le risque du transhumanisme
existe. Cela fait des décennies que la littérature prospective et de la
science-fiction le mettent en scène et le rendent crédibles. Les évolutions de
ces dernières années le confirment. Notre mode de vie le démontre. Or, les
solutions mises en œuvre pour combattre le virus ont précisément consisté à
accélérer ce processus et à le rendre encore plus vrai et réel. La conjonction
est aveuglante…
Troisième paradoxe. Philippe de Villiers l’énonce de la
manière suivante : « nous nous sommes exercés à ne plus vivre pour ne pas
mourir » ; ce qui vient en écho à la phrase du Président de la République citée
dans son livre : « il n’y a rien au-dessus de la vie ». C’est le
paradoxe des temps modernes, du progrès tant de fois dénoncé… C’est le paradoxe
de la laïcité – athée. L’affirmation - négation ainsi formulée est un
empêchement à toute vie spirituelle. Elle enferme l’espace vital géré par le
politique. C’est tout sauf neutre…. Fonder une politique sur le postulat de l’inexistence
de l’au-delà revient à édifier un monde rendant impossible toute vie
spirituelle, comme en écho à ce que dénonçait Bernanos lorsqu’il écrivait que
notre monde moderne était une conspiration contre toute vie intérieure… Qu’y
a-t-il à voir avec la crise sanitaire, me direz-vous ? La vie, la mort…. Notre
vie physique, notre santé, sont devenus nos biens suprêmes, ultimes, définitifs.
Il n’est plus question pour nous d’offrir notre vie, de la risquer, de la
mettre en jeu. Il est insupportable qu’il puisse y être porté atteinte. Le
virus boucle la boucle. C’est le tout sanitaire…. La politique sanitaire nous replie
définitivement sur nous-mêmes ; paradoxe ultime, suprême révélateur de nos
contradictions et de nos limites sous les yeux gourmands de ceux qui tissent
leur toile technologique, virtuelle, algorithmique, déracinée, déshumanisée ;
de ceux qui installent leur pouvoir sans
s’émouvoir de la détresse du peuple qui nourrit leurs projets… Avec ce que de
Villiers identifie comme le renversement du principe schumpétérien : « de
la destruction créatrice » on est passé à la « création destructrice » !
Tout en nous disant que la vie est le bien ultime, indépassable, nos dirigeants
la fragilisent, la rendent artificielle, dépendante. Les puissants dues GAFA s’enrichissent
en réduisant le peuple au rôle de simple acteur ; ce que les gilets jaunes
ont bien perçu.
Diagnostic implacable… tragique, comme l’histoire….
Face à cette tragédie, il y a deux attitudes possibles :
le pessimisme et son opposé, qui n’est pas l’optimisme mais une lucide
détermination nourrie d’espérance soutenue par la certitude qu’il y a quelque
chose au-dessus de la vie. L’exact inverse de la vision de Davos, Schwab,
Attali, Minc et Macron.
Une anecdote. Je viens de regarder en partie les obsèques
du Prince Philippe d’Edimbourg. L’un des commentateurs a justement souligné que
c’était la première fois depuis plus de 70 ans QUE LE Prince Philippe précédait
la Reine. Il en faut quand même beaucoup pour passer devant la Reine d’Angleterre !
La vie n’a jamais été une fin en soi… Il a fallu attendre ce Président adolescent
« pas fini » (sic de Villiers !) pour oser dire le contraire et
tenir un discours pleurnichard devant la mort plutôt que de donner courage à
son peuple : « Nous avons tous une pensée pour leurs familles,
leurs proches, pour les enfants qui ont perdu un parent ou un grand-parent, les
fratries endeuillées, les amitiés fauchées. » et le retweet : « Et si
toute notre énergie est aujourd’hui tournée vers la sortie de cette épreuve,
nous n’oublierons aucun visage, aucun nom. » ! Un président n’est pas là
pour pleurer avec son peuple, sauf bien sûr s’il a démissionné et que pour lui …
« il n’y a rien au-dessus de la vie » !...….
L’espérance s’enracine dans
la certitude que nos vies ne sont pas un absolu, qu’elles ne sont pas une fin
en soi ! Toute l’histoire nous le crie. L’espérance s’appuie sur ce que
jamais aucun transhumaniste ne pourra coder : la conscience. La conscience
place l’homme face à son destin, au-delà de l’horizon de sa vie terrestre. La petite fille espérance chère à Charles Péguy...
Cette dualité des attitudes possibles face au tragique de
l’histoire et au risque de la chute d’une civilisation, à celui de la mort, de notre mort..., a été illustrée par le
débat entre Éric Zemmour et Philippe de Villiers sur CNEWS vendredi dernier. Il
y avait d’un côté un homme étriqué dans ses analyses, enfermé dans ses
certitudes et dans l’histoire même s’il en a une grande connaissance au risque
de ne voir que le danger, le péril, la catastrophe. Révélateur fut son papier dans
le Figaro sur le livre de de Villiers qu'il a intitulé « demain sera pire qu’aujourd’hui »! De quoi se mettre une balle dans la tête!...
Face à lui : un chevalier
entreprenant, lucide, qui se trompe peut-être sur certains points mais qui analyse
et essaie de voir au-delà de l’horizon des événements. Il croit. Il
espère. Ses certitudes ont nourri son action. De tous nos hommes politiques qui
ont démoli la France depuis 50 ans, lui au moins il aura construit une œuvre de
civilisation avec le Puy du Fou… Capable de dire NON avec sa vie,
dans sa vie, de manière incarnée, il affiche la belle certitude de la sérénité et de la confiance en un destin qui le dépasse.
Face aux événements et à l’utilisation qui en est faite par certains dans une exclusive logique d’intérêt il nous appartient d’être et d’agir en conscience.
Après avoir lu ce livre il m’est revenu à l’esprit un autre
livre déjà commenté ici « Small is beautiful ». Oui repartons avec ce
qui est petit, à notre échelle, à notre portée et qui n’est pas détectable par
les radars des legaltech. Face aux géants des GAFA, aux puissants de DAVOS, aux
bureaucrates de toutes nationalités il nous revient de vivre pleinement, de refuser de tomber dans le piège que nous tendent ceux qui veulent "saisir des opportunités" pour nous asservir. Nous gagnerons, car ceux-là ignorent que les opportunistes
n’ont pu que se remplir les poches et qu’ils n’ont jamais fait l’histoire !!!
A nous de faire le « jour d’après » avec
nos vies, dans nos vies, au-delà de nos vies !
Et qui sait ?, peut-être qu’après la glaciation
politique que nous vivons (belle image de P. de Villiers), et à la suite des
avalanches qui ne manqueront pas de se produire, nous verrons surgir un
mouvement national prônant une politique de civilisation à la hauteur de nos espérances et de la France.
Je peux difficilement être en désaccord avec ce billet, Bernard, mais j’ajouterai quand même, concernant le premier paradoxe, que dès 2005, une étude prospective de la CIA avait décrit par le menu le déroulement de la crise sanitaire que nous subissons depuis plus d’un an.
RépondreSupprimerGeorge W. Bush avait d’ailleurs fait un discours dont la précision des « prévisions » apparaît aujourd’hui assez bluffante... Je rappelle aussi une nouvelle fois que le Livre blanc de La Défense nationale (2008 et 2013) avait repris ce scénario et en avait fait une des menaces auxquelles il fallait se préparer... on sait ce qu’il est advenu des structures de coordination et des moyens et prévus à cet effet depuis...
Pour le reste, je suis peut-être un peu plus zemourien que toi... mais je pense réellement que le mondialisme totalitaire est une bien plus grande menace que la pandémie, laquelle n’atteint somme toute que la vie biologique, l’essentiel étant d’une autre dimension, selon moi...