dimanche 6 juin 2021

IL Y A UN VER DANS LE FRUIT ...

Il y a un ver dans le fruit.

Il s'agit d'un processus semblant inéluctable qui déconstruit sous nos yeux impuissants tout ce qui constitua les fondements de la vie en commun ? Rien de ce qui fut vrai hier ne semble plus pouvoir l'être …


Une machine apparemment infernale déclenche des guerres intestines, des conflits, des remises en question fondamentale. Au départ on a tendance à ne pas les prendre au sérieux. Mais, petit à petit le vert fait son nid et les processus deviennent incontrôlables, irréversibles. Les exemples sont multiples : mariage pour tous, théorie du genre, écriture inclusive, racismes anti blanc, attaques contre les policiers, intégrisme écologique, rejet des identités etc.

Je continue de regarder même de manière irrégulière les émissions d’Eric ZEMMOUR, particulièrement ses débats. La contradiction qui lui est apportée m’intéresse. Celle de vendredi dernier du philosophe Raphael ENTHOVEN fut significative[1]. Ce dernier lui opposa que ses adversaires se nourrissaient de son combat. Et c’est vrai. D’ailleurs, plus le temps passe plus l’éditorialiste devient agressif, se sentant assiégé, attaqué. Et il l’est…. Illustration de ce processus de désintégration interne de notre société et de ce qui la structurait.

Le vers a un nom : la dialectique marxiste.

Nous avons cru que le marxisme était mort avec la chute du mur de Berlin. Quelle erreur !

L’empire soviétique s’était effondré et avec lui une dictature communiste. Rien de plus. Le marxisme s’en est d’ailleurs sorti vierge de beaucoup de reproches tant il est vrai que ce furent les responsables soviétiques qui durent assumer la responsabilité des horreurs et que, même parmi eux, certains sont arrivés « post-mortem » à s’exonérer de leur part de responsabilité ; je pense par exemple à Lénine. Staline a eu bon dos !

L’islamo gauchisme a fait noircir beaucoup de papier dans la presse. Inutile de chercher à démontrer la réalité de cette alliance de circonstance tant elle est évidente. Les marxistes se positionnent au cœur d’une contradiction destructrice autour de la thématique du musulman islamiste intégriste ou non. Ils le font de la même manière pour entretenir la contradiction entre l’homme et la femme sous prétexte de recherche de l’égalité entre les deux. Ils le font encore avec la thématique du racisme entre les noirs et blancs, en faisant du racisme anti blanc un prétexte pour lutter contre le racisme à l’égard des noirs. Les exemples abondent.

Le piège consiste à rentrer dans la logique destructrice de la dialectique mise en place à chacune de ces occasions. C’est exactement le cas d’Éric ZEMMOUR, à son grand damne, qui se positionne en tant qu’identitaire face à ceux qui attaquent l’identité de la Nation. Lors de son dernier débat (cf supra) il alla jusqu’à dire de ces derniers, comme pour se justifier : « ils veulent ma mort » !!!

Afin de bien comprendre le processus qui se déroule il faut en revenir aux origines du marxisme.

« Le vrai marxiste est un homme qui ne croit à la vérité de rien, mais qu’intéresse uniquement la force, la transformation, la mise en œuvre de tout »[2].

On se trompe gravement si on analyse les événements et les actes des révolutionnaires de manière statique comme s’ils avaient une valeur d’être, une éthique de vérité, alors que leur véritable sens, leur cohérence sont d’ordre dynamique ; tout est dans la dialectique et la praxis. Une pratique.

Pour Marx l’idée n’est qu’un produit des forces matérielles au travail dans l’histoire. Il s’agit du matérialisme philosophique et historique. Le marxisme est une pratique. Lénine qui fut l’un de ses meilleurs élèves écrit « le tableau du monde est un tableau qui montre comment la matière se meut, et comment la matière pense » (cité dans Marxisme et Révolution de Jean OUSSET).

La dialectique qui est à l’œuvre c’est « l’étude de la contradiction dans l’essence même des choses » (LENINE).

La dialectique se cache derrière une fausse conception du mouvement, et donc du progrès, qu’elle travestit. Il est important de souligner combien cette conception du mouvement est fausse car nous en sommes imprégnés à travers l’idéologie du progrès qui est le cheval de Troie des révolutionnaires de tous poils.

Sur le plan philosophique, depuis Aristote le mouvement c’est : « être et n’être pas », en même temps. Les marxistes considèrent qu’il y a là une contradiction à entretenir. Pour eux le mouvement nait de la contradiction ; ce qui est à mettre en parallèle avec notre conception du progrès….

Mais, et c’est la conception traditionnelle, classique, on peut à l’inverse considérer qu’il n’y a pas de contradiction entre « être » et « n’être pas », mais des stades ou des étapes dans l’évolution et que les choses en mouvement sont ce qu’elles ont déjà été et ne sont pas encore ce qu’elles ne seront pas, c’est-à-dire ce vers quoi elles tendent.

En clair, on a le choix de rechercher et entretenir la contradiction ou de dépasser son apparence en la rendant intelligible. Sauf que pour cela il faut « penser » et rechercher l’être, le vrai, le juste, le bien. Or, depuis Rousseau, on en revient toujours à lui…, nous pensons que « l’état de réflexion est un état contre nature, et que l’homme qui médite est un animal dépravé ». Le même Rousseau qui écrit par ailleurs dans l’Emile « les idées générales et abstraites sont la source des plus grandes erreurs des hommes, jamais le jargon de la métaphysique n’a fait découvrir une seule vérité ». Et encore dans les œuvres et correspondances inédites « le raisonnement, loin de nous éclairer, nous aveugle ; il n’élève point notre âme, il énerve et corrompt le jugement qu’il devrait perfectionner ». Inféodés à la pensée rousseauiste et à tous les penseurs qui l’ont suivi, accompagné et précédé, nous nous sommes privés des moyens de rendre stérile la dialectique marxiste.

Dès lors, tout ce qui freine le mouvement, c’est-à-dire tout ce qui procède de près ou de loin d’un enracinement, doit être combattu et détruit car l’objectif est le mouvement, animé par la contradiction dialectique.

Nous avons là les ingrédients de tous les processus auxquels nous assistons depuis des décennies au sein de notre société.

Le processus révolutionnaire se perpétue, perdure sans que nous ne nous en rendions plus compte. Il suffit de mettre une pièce dans la machine de l’aliénation et d’entretenir la contradiction pour déclencher la désagrégation progressive qui est l’objectif du processus révolutionnaire.

Le marxisme sait mettre au point des formules de désagrégation adaptées à chaque peuple, à chaque religion, chaque nation, à chaque corps intermédiaire, à chaque groupe, à chaque sexe etc. etc.

La force du révolutionnaire marxiste est de très souvent avancer à visage caché et de faire monter au créneau des personnes qui ne sont pas affidées à son mouvement mais qu’il utilise en raison de leurs liens, de leurs affinités, de leurs tendances ou de leurs désirs. Tout est bon. Tout est utilisable, tout est argument de dialectique. Tout est stratégie, tactique.

Notre société est profondément divisée, à de multiples points de vue, autour des thématiques d’aliénations et il y a objectivement des mouvements en œuvre pour entretenir et développer la dialectique de l’opposition dans le seul objectif d’une course en avant, d’un perpétuel mouvement.

Comme le faisait observer Raphaël ENTHOVEN à Éric ZEMMOUR tant que l’on répond à un dialecticien en se mettant en opposition avec lui on joue son jeu. On a perdu d’avance.

Il n’y a en réalité que deux choses à faire.

Tout d’abord décortiquer à chaque fois la manœuvre dialectique en cours et la contester. Dénoncer le révolutionnaire, même celui qui s’ignore et qui est instrumentalisé.

Ensuite, reprenant la définition du mouvement donnée par Aristote, proposer une lecture des événements et une interprétation qui aient un sens et qui ne soient pas une proposition de solution par la contradiction au cœur du mouvement mais la recherche de la réalité et de la vérité de chacun des états constituant les étapes du mouvement en cours afin d’en démontrer le caractère positif, fructueux et bénéfique.

Tant que nous n’aurons pas compris et que nous ne dénoncerons pas avec des arguments forts et avec détermination ce processus en cours, il se poursuivra. Et nos gouvernements, à l’image de notre actuel Président de la République ne feront rien d’autre que de l’accompagner pour des raisons purement politiciennes car il n’est pas leur intérêt de dénoncer ce processus dont ils sont d’une certaine manière les bénéficiaires sachant qu’ils ne voient pas combien ils sont manipulés et utilisés par un processus qui a pour lui la force de l’anonymat et de cette puissance collective propre au fonctionnement des sociétés humaines.

 



[1] https://www.dailymotion.com/video/x81r6zm

[2] https://www.amazon.fr/Marxisme-revolution-JEAN-OUSSET/dp/B003WWAILY

1 commentaire:

  1. Ouf... Merci Maître... Il y a très longtemps que vous ne nous aviez pas sorti un discours de cette qualité... Mon père disait ""la décision jaillira de la dynamique de l'évolution"" ce qui pour moi ne voulait rien dire... J'avais 12 ans... Il avait parfaitement analysé la dialectique marxiste... A laquelle il s'était confronté en Indochine...reste à voir comment votre discours, remarquable, passera la barre... Ce sera notre ""indice de survie""

    RépondreSupprimer

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.