Il y a un ver dans le fruit.
Il s'agit d'un processus semblant inéluctable qui déconstruit sous nos yeux impuissants tout ce qui constitua les fondements de la vie en commun ? Rien de ce qui fut vrai hier ne semble plus pouvoir l'être …
Une machine apparemment infernale déclenche des guerres
intestines, des conflits, des remises en question fondamentale. Au départ on a
tendance à ne pas les prendre au sérieux. Mais, petit à petit le vert fait son
nid et les processus deviennent incontrôlables, irréversibles. Les exemples
sont multiples : mariage pour tous, théorie du genre, écriture inclusive,
racismes anti blanc, attaques contre les policiers, intégrisme écologique, rejet
des identités etc.
Je continue de regarder même de manière irrégulière les
émissions d’Eric ZEMMOUR, particulièrement ses débats. La contradiction qui lui
est apportée m’intéresse. Celle de vendredi dernier du philosophe Raphael ENTHOVEN
fut significative[1].
Ce dernier lui opposa que ses adversaires se nourrissaient de son combat. Et c’est
vrai. D’ailleurs, plus le temps passe plus l’éditorialiste devient agressif, se
sentant assiégé, attaqué. Et il l’est…. Illustration de ce processus de
désintégration interne de notre société et de ce qui la structurait.
Le vers a un nom : la dialectique marxiste.
Nous avons cru que le marxisme était mort avec la chute
du mur de Berlin. Quelle erreur !
L’empire soviétique s’était effondré et avec lui une
dictature communiste. Rien de plus. Le marxisme s’en est d’ailleurs sorti vierge
de beaucoup de reproches tant il est vrai que ce furent les responsables
soviétiques qui durent assumer la responsabilité des horreurs et que, même
parmi eux, certains sont arrivés « post-mortem » à s’exonérer de leur
part de responsabilité ; je pense par exemple à Lénine. Staline a eu bon dos !
L’islamo gauchisme a fait noircir beaucoup de papier dans
la presse. Inutile de chercher à démontrer la réalité de cette alliance de
circonstance tant elle est évidente. Les marxistes se positionnent au cœur d’une
contradiction destructrice autour de la thématique du musulman islamiste
intégriste ou non. Ils le font de la même manière pour entretenir la
contradiction entre l’homme et la femme sous prétexte de recherche de l’égalité
entre les deux. Ils le font encore avec la thématique du racisme entre les
noirs et blancs, en faisant du racisme anti blanc un prétexte pour lutter
contre le racisme à l’égard des noirs. Les exemples abondent.
Le piège consiste à rentrer dans la logique destructrice
de la dialectique mise en place à chacune de ces occasions. C’est exactement le
cas d’Éric ZEMMOUR, à son grand damne, qui se positionne en tant qu’identitaire
face à ceux qui attaquent l’identité de la Nation. Lors de son dernier débat
(cf supra) il alla jusqu’à dire de ces derniers, comme pour se justifier :
« ils veulent ma mort » !!!
Afin de bien comprendre le processus qui se déroule il
faut en revenir aux origines du marxisme.
« Le vrai marxiste est un homme qui ne croit à la
vérité de rien, mais qu’intéresse uniquement la force, la transformation, la
mise en œuvre de tout »[2].
On se trompe gravement si on analyse les événements et
les actes des révolutionnaires de manière statique comme s’ils avaient une
valeur d’être, une éthique de vérité, alors que leur véritable sens, leur
cohérence sont d’ordre dynamique ; tout est dans la dialectique et la praxis.
Une pratique.
Pour Marx l’idée n’est qu’un produit des forces
matérielles au travail dans l’histoire. Il s’agit du matérialisme philosophique
et historique. Le marxisme est une pratique. Lénine qui fut l’un de ses
meilleurs élèves écrit « le tableau du monde est un tableau qui montre
comment la matière se meut, et comment la matière pense » (cité dans
Marxisme et Révolution de Jean OUSSET).
La dialectique qui est à l’œuvre c’est « l’étude de la
contradiction dans l’essence même des choses » (LENINE).
La dialectique se cache derrière une fausse conception du
mouvement, et donc du progrès, qu’elle travestit. Il est important de souligner
combien cette conception du mouvement est fausse car nous en sommes imprégnés à
travers l’idéologie du progrès qui est le cheval de Troie des révolutionnaires
de tous poils.
Sur le plan philosophique, depuis Aristote le mouvement c’est :
« être et n’être pas », en même temps. Les marxistes considèrent qu’il
y a là une contradiction à entretenir. Pour eux le mouvement nait de la contradiction ;
ce qui est à mettre en parallèle avec notre conception du progrès….
Mais, et c’est la conception traditionnelle, classique,
on peut à l’inverse considérer qu’il n’y a pas de contradiction entre « être »
et « n’être pas », mais des stades ou des étapes dans l’évolution et
que les choses en mouvement sont ce qu’elles ont déjà été et ne sont pas encore
ce qu’elles ne seront pas, c’est-à-dire ce vers quoi elles tendent.
En clair, on a le choix de rechercher et entretenir la
contradiction ou de dépasser son apparence en la rendant intelligible. Sauf que
pour cela il faut « penser » et rechercher l’être, le vrai, le juste,
le bien. Or, depuis Rousseau, on en revient toujours à lui…, nous pensons que «
l’état de réflexion est un état contre nature, et que l’homme qui médite est
un animal dépravé ». Le même Rousseau qui écrit par ailleurs dans l’Emile «
les idées générales et abstraites sont la source des plus grandes erreurs
des hommes, jamais le jargon de la métaphysique n’a fait découvrir une seule
vérité ». Et encore dans les œuvres et correspondances inédites « le
raisonnement, loin de nous éclairer, nous aveugle ; il n’élève point notre âme,
il énerve et corrompt le jugement qu’il devrait perfectionner ». Inféodés à
la pensée rousseauiste et à tous les penseurs qui l’ont suivi, accompagné et
précédé, nous nous sommes privés des moyens de rendre stérile la dialectique marxiste.
Dès lors, tout ce qui freine le mouvement, c’est-à-dire
tout ce qui procède de près ou de loin d’un enracinement, doit être combattu et
détruit car l’objectif est le mouvement, animé par la contradiction
dialectique.
Nous avons là les ingrédients de tous les processus auxquels
nous assistons depuis des décennies au sein de notre société.
Le processus révolutionnaire se perpétue, perdure sans
que nous ne nous en rendions plus compte. Il suffit de mettre une pièce dans la
machine de l’aliénation et d’entretenir la contradiction pour déclencher la
désagrégation progressive qui est l’objectif du processus révolutionnaire.
Le marxisme sait mettre au point des formules de
désagrégation adaptées à chaque peuple, à chaque religion, chaque nation, à
chaque corps intermédiaire, à chaque groupe, à chaque sexe etc. etc.
La force du révolutionnaire marxiste est de très souvent
avancer à visage caché et de faire monter au créneau des personnes qui ne sont
pas affidées à son mouvement mais qu’il utilise en raison de leurs liens, de
leurs affinités, de leurs tendances ou de leurs désirs. Tout est bon. Tout est
utilisable, tout est argument de dialectique. Tout est stratégie, tactique.
Notre société est profondément divisée, à de multiples
points de vue, autour des thématiques d’aliénations et il y a objectivement des
mouvements en œuvre pour entretenir et développer la dialectique de l’opposition
dans le seul objectif d’une course en avant, d’un perpétuel mouvement.
Comme le faisait observer Raphaël ENTHOVEN à Éric ZEMMOUR
tant que l’on répond à un dialecticien en se mettant en opposition avec lui on
joue son jeu. On a perdu d’avance.
Il n’y a en réalité que deux choses à faire.
Tout d’abord décortiquer à chaque fois la manœuvre
dialectique en cours et la contester. Dénoncer le révolutionnaire, même celui
qui s’ignore et qui est instrumentalisé.
Ensuite, reprenant la définition du mouvement donnée par
Aristote, proposer une lecture des événements et une interprétation qui aient
un sens et qui ne soient pas une proposition de solution par la contradiction
au cœur du mouvement mais la recherche de la réalité et de la vérité de chacun
des états constituant les étapes du mouvement en cours afin d’en démontrer le
caractère positif, fructueux et bénéfique.
Tant que nous n’aurons pas compris et que nous ne dénoncerons
pas avec des arguments forts et avec détermination ce processus en cours, il se
poursuivra. Et nos gouvernements, à l’image de notre actuel Président de la République
ne feront rien d’autre que de l’accompagner pour des raisons purement
politiciennes car il n’est pas leur intérêt de dénoncer ce processus dont ils
sont d’une certaine manière les bénéficiaires sachant qu’ils ne voient pas
combien ils sont manipulés et utilisés par un processus qui a pour lui la force
de l’anonymat et de cette puissance collective propre au fonctionnement des
sociétés humaines.
Ouf... Merci Maître... Il y a très longtemps que vous ne nous aviez pas sorti un discours de cette qualité... Mon père disait ""la décision jaillira de la dynamique de l'évolution"" ce qui pour moi ne voulait rien dire... J'avais 12 ans... Il avait parfaitement analysé la dialectique marxiste... A laquelle il s'était confronté en Indochine...reste à voir comment votre discours, remarquable, passera la barre... Ce sera notre ""indice de survie""
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