Il aurait été profitable d’écrire une chronique de cette pandémie. Que ne l’avons-nous fait !
Alors que j’ai décidé de vous proposer de vivre mon été avec Jean de La Fontaine, avant toute introduction – introduction que je vous dois – je vais ce soir, au débotté, vous proposer d’illustrer la chronique non-faite de cette pandémie avec des extraits de trois fables de notre cher poète.
Avant cela, tout d'abord, un rappel général:
Le désordre des opinions, des ordres et des contre
ordres, le jeu des marées montantes et descendantes – je préfère au « stop
and go » - liées à la recrudescence des différents variants du virus nous donnent le tournis. On ne sait plus à qui faire confiance. Qui
croire ? La tension liée à l'incertitude, la peur sont palpables.
Ensuite, le dernier acte du 12 juillet.
Dans ce contexte le discours de ce soir de notre Président
de la République illustre à merveille la difficulté de sa tâche et la si
délicate obligation dans laquelle il se trouve, alors qu’il est aux manettes d’un
bateau ivre sur lequel son pouvoir est extrêmement limité, d’arbitrer, de
trancher, de proposer une perspective. Nous sommes toujours dans la gestion de
l’instant, au mieux du lendemain. Nous n’en sortons pas… quels que soient les
efforts de notre Jupiter. Et il devient évident, ce fut évoqué à mots à peine couverts, que nous ne sommes effectivement pas prêts d'en sortir...
Il est urgent de prendre de la hauteur. Pour cela les fables sont très utiles dans leur simplicité...
Voici donc, en trois actes, la chronique inspirée de Jean de La Fontaine que je vous propose.
Tout d’abord, on ne peut que commencer par elle,
« les animaux malades de la peste »
« Le
lion tint conseil, et dit : mes chers amis,
Je
crois que le ciel a permis
Pour
nos péchés cette infortune ».
Car, nous devons nous poser la question de savoir
pourquoi. Un pourquoi qui se divise en deux autres :
· Pourquoi cette pandémie ?
· Pourquoi tous ces effets ?
Les maux dont nous souffrons ne sont-ils pas autant les
conséquences de la première que de la manière dont nous l’avons gérée…
Ensuite, celle-ci
« conseil tenu par les Rats »
« Ne
faut-il que délibérer,
La
cour en conseillers foisonne :
Est-il
besoin d’exécuter,
L’on
ne rencontre plus personne ».
Voilà pour les palabres, les débats permanents des
sachants, des savants et des croyants ou des désabusés. Voilà pour les Messieurs
et Mesdames « je sais tout » qui sont ensuite aux abonnés absents
lorsqu’il s’agit de passer à l’acte.
Et pour finir, je ne résiste pas…,
« le chêne et le roseau ».
« Je
lis et ne romps pas ; vous avez jusqu’ici
Contre
leurs coups épouvantables
Résisté
sans courber le dos : mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du
bout de l’horizon accourt avec furie le plus terrible des enfants
Que
le nord eut porté jusque-là dans ses flancs.
L’arbre
tient bon ; le roseau plie :
Le
vent redouble ses efforts
Et
fait si bien qu’il déracine
Celui
de qui la tête au ciel était voisine
Et
dont les pieds touchaient à l’empire des morts… »
Car, je crains que nous ne soyons chêne plutôt que roseau…
l’avenir le dira !
Tu lis beaucoup Bernard, mais en l’occurrence ne t’es pas plié à la relecture de ce billet…
RépondreSupprimerPoint n’est besoin de lire dans l’avenir, la réponse se trouve dans le passé. L’espèce humaine a survécu à toutes les pandémies, nous sommes un mélange de chênes et de roseaux!
RépondreSupprimer