J’aI voté pour François
Fillon notamment parce que je l’avais trouvé courageux. Or, voilà qu’au soir de
sa défaite il a perdu son panache. Que penser de son ralliement précipité à
celui dont il nous avait dit qu’il était l’auteur de son assassinat politique ?
Que penser de sa reddition à la pensée unique qu’il avait pourtant dénoncée
avec talent ?
Ce soir je me sens cocu, comme beaucoup d’entre nous.
Au-delà des problèmes posés
par la candidature socialiste d’Emmanuel Macron, le moindre des problèmes posés
par ce premier tour des élections présidentielles de 2017 n’est-il pas la nième
résurgence du front républicain ?
Ainsi, va-t-on encore une
fois vouloir nous priver du droit de voter en toute liberté pour des idées et
un programme qui, s’ils peuvent ne pas séduire, ne pas plaire ou faire naître
des craintes, n’en sont pas moins l’expression raisonnée d’une volonté populaire
largement partagée.
La seule fois de ma vie où
je me suis engagé en politique ce fut derrière Philippe de Villiers, avec l’espoir
que le cordon sanitaire que l’on avait placé autour des idées défendues par le
Front National pourrait sauter. C’était il y a 25 ans.... Depuis, rien n’a changé.
La peste brune nous menacerait
encore ! Le nationalisme nous guetterait ! La république serait en danger !
Nos valeurs seraient en péril !
Je suis loin d’être un
adhérent du Front National ou une égérie de Marine Le Pen. Mais, avec eux je
pense, comme d’ailleurs François Fillon l’avait proclamé, que nous devons
retrouver la fierté de notre culture et de notre civilisation pour relever le
défi de l’identité et de l’islamisme radical ; j’ai été très ému par les
dernières déclarations de Madame Malika Sorel, dimanche soir sur France 2. Avec le FN, Marine Le Pen,
Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et bien d’autres, je pense que l’Europe
telle qu’elle a été construite depuis 30 ans est un échec. Cet échec n’est pas
celui du projet européen mais de sa construction par des idéologues infestés de
constructivisme, d’ultralibéralisme et d’une idéologie fondamentalement
destructrice de ce qui fait notre identité. Une construction européenne que
Philippe Seguin, le maître de François Fillon, avait combattue avec tant de
talent et d’abnégation ! À l’époque où nous expliquions que l’euro serait le
cercueil de la construction européenne et qu’il fallait lui préférer la monnaie
commune chère à Valéry Giscard d’Estaing… Avons-nous oublié notre vote de 2005?
Depuis lors, la construction européenne nous a-t-elle donné des gages d’une
amélioration de son mode de fonctionnement et d’une prise en compte des
réalités nationales et des besoins des peuples ? N'-t-elle pas plutôt validé nos critiques de l'époque du référendum sur le Traité de Maastricht?
Cette Europe-là ne résistera
pas au vent de l’histoire. Ceux qui la défendent sont dans le court terme, le
clientélisme et l’intérêt immédiat. Avez-vous vu la réaction des marchés
financiers ?
Je suis autant français qu’européen
et je dénie à tous les donneurs de leçons de la République le droit de me
contester cette double appartenance dans laquelle se fonde toute ma personne, tout mon être de français et de chrétien.
Aussi, face aux défis et aux périls qui nous menacent, et même si je ne partage pas toutes les
solutions proposées par le Front National et sa candidate, dimanche 7 mai je
voterai pour Marine Le Pen.
Mon vote aura une quadruple
signification.
Je rejette le totalitarisme
du front républicain qui n’a pas d’autre sens que de protéger le système auquel
François Fillon a rendu les armes après l’avoir pourtant dénoncé.
Je conteste cette
insupportable suffisance d’une intelligentsia qui se trompe depuis 30 ans et
qui prétend encore nous donner des leçons d’économie, de politique, d’histoire
ou de démocratie !
Je refuse l’ambition du
candidat Emmanuel Macron qui se contente de nous proposer des solutions
managériales pour substituer une cuisine politique revisitée à celle qui a gangréné
nos institutions au point de les rendre totalement stériles.
Je nie les soi-disant
bienfaits du projet politique d’Emmanuel Macron qui se réduit au
multiculturalisme et à l’ultralibéralisme ; car ces derniers sont l’un et
l’autre le cercueil culturel et économique à venir du peuple de France et la
voie assurée vers l’explosion des nationalismes dont « on » prétend
nous préserver.
Je sais malheureusement que
nous nous préparons des lendemains difficiles. Je suis triste pour mon pays et
pour mes enfants ainsi que pour la jeunesse de France, dont je constate qu’avec
préscience elle a en grande majorité voté pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon...
Ce n’est pas en se voilant la face, ou en refusant de regarder les
réalités dans ce qu’elles ont de plus cruel et de plus difficile, que l’on
résout les problèmes d’un pays.
Et ce n’est pas parce qu’on
est lucide et clairvoyant que l’on est pessimiste; je suis convaincu qu’au bout
du tunnel, notre peuple sera capable de faire surgir les voies du renouveau. La désespérance n'est ni française ni chrétienne!
S’il ne doit pas se traduire
par une élection, ce vote manifestera au moins de manière claire, que rien ne sera
possible sans que soient pris en compte, traités et résolus, les problèmes qu’un dernier coup de balai idéologique aussi affolé qu'empressé, tente d’enfouir sous le tapis élimé de la démocratie.
Cocu et mécontent, je serai lucide
et fidèle à mes convictions profondes dont je n’accepte pas qu’on les traite
avec autant de suffisance, d’intolérance et de mépris.
entièrement d'accord avec ton analyse, sauf que je savais que nous serions cocu pour la xième fois et que j'ai donc voté Dupont-Aignan au 1° tour, comme ça je ne regrette rien.
RépondreSupprimerCocue ? cela fait hélas un moment que j'ai ce sentiment et en ai fait part à mon entourage en employant précisément cet adjectif, pour d'autres raisons cependant.
RépondreSupprimerJe m'en explique.
J'étais prête à voter François FILLON car, bien que n'appréciant pas particulièrement le personnage, son programme était globalement dans ma ligne de pensée et il avait, du moins le pensais-je alors, la stature d'un homme d'état.
Un premier obstacle s'est dressé : le soutien qui lui a été apporté (à sa demande semble-t-il) par Sens Commun dont les positions ultra conservatrices et la pression que ce mouvement entendait exercer sont, pour moi, attachée à la laïcité , profondément dérangeantes.
Je respecte toutes les croyances pour autant qu'elles restent dans la sphère privée et ne cherchent pas à imposer leur dictature de pensée et au delà. (J'ai apprécié Alain JUPPE pour avoir déclaré que l'entrée dans un futur gouvernement de membres de Sens Commun le conduirait dans l'opposition).
Un second obstacle et non des moindres s'est ensuite dressé: "Les Affaires"; il n'est pas question de juger ou de préjuger du devenir judiciaire desdites affaires, celui-ci est incertain et nous nous devons de respecter les principes en la matière.
En revanche, ce qui est certain, c'est que nous avons eu en face de nous un menteur.
Un menteur lorsqu'il a déclaré livrer un "scoop" au JT de 20 heures en révélant avoir employé ses deux enfants " parce qu'ils étaient avocats, en raison de leurs compétences "...on sait de qu'il en est !
Un homme sans parole pour s'être maintenu après avoir déclaré que s'il était mis en examen, il se retirerait...(qui imaginerait le général de Gaulle..?)
Quel est le sens moral d'un homme qui n'a cessé de proclamer alors qu'il était Premier Ministre, être à la tête d'un état en faillite tandis que dans le même temps il piochait allègrement dans les fonds publics, même si c'était légal, à la condition bien entendu qu'il ne se soit pas agi d'emplois fictifs, ce que l'avenir nous dira ?
Quel est le sens moral d'un homme qui, c'est du moins la version officielle qu'il a donnée, s'est vu rétrocéder par ses enfants la majeure partie de leurs salaires en remboursement des frais de mariage pour l'un, du coût de ses études pour l'autre ?
Je suis mère de famille et écœurée par "les Thénardier de la Sarthe" !
Bref, en toute conscience j'ai voté Emmanuel MACRON (socialiste lui??!!!) sans plus aucune hésitation et je m'apprête évidemment à en faire de même le 7 mai.
Je ne suis pas d'accord sur tout et n'ai pas la naïveté d'en attendre grand chose mais comment peut-on choisir pour un malade le pire des traitements ? un programme économique qu, mis en oeuvre, serait cataclysmique pour le pays, sans même parler du reste qui se passe de commentaire...
Je terminerai ce billet d'humeur en reconnaissant qu'à beaucoup d'égards vos critiques sur la construction européenne telle qu'elle a été faite depuis 30 ans sont fondées; Est-ce une raison pour nous précipiter vers ce qui serait le pire ? certainement pas !
Sur FILLON je n'ai pas accepté la manière dont il fut exécuté avec la scandaleuse complicité de la Justice. Ceci étant à l'honnêteté de reconnaître que vos critiques reprenant les reproches qu'ils lui ont été faits étaient fondées. Mais son projet me semblait moins mauvais que celui de votre favori dont notre profession a eu à subir les projets..... à cet égard j'ai beaucoup de mal à comprendre comment le peuple français qui rejette ses visions peut envisager d'en faire son président...
SupprimerSi vous êtes d'accord avec moi sur l'Europe la question se pose de savoir comment nous allons en sortir en poursuivant et en accentuant encore notre politique suicidaire. C'est ainsi que nous allons provoquer le pire. Car les peuples finiront par se révolter et ce sera incontrôlable. La seule solution est d'arrêter ce processus. Ce sera très difficile -la situation est dramatique- mais moins pire que le scénario qui consiste à aller dans le mur.... MLP a au moins le mérite de nous proposer d'essayer de construire une Europe des peuples. C'est la seule solution. Entre deux mots il faut choisir le moins pire...
Franchement nous ne pouvons pas adhérer au projet de l'ultra libéralisme et du communautarisme, à quelqu'un qui veut tout sacrifier aux lois implacables du marché. L'humanisme européen et français nous l'interdit. Quelle société voulons-nous ?
Les procès en sorcellerie contre les idéaux fondamentalement conformes à notre identité sont insupportables. Les reproches faits à MLP invoquent une conception dévoyée de l'histoire. Non je ne suis pas fasciste ni acidité ni antisemite et je ne vois pas que cette candidate le soit quels que soient ses défauts car elle en a. Ceux qui l'accusent ont tous lamentablement échoué. Comment leur faire encore confiance. Regardez l'entourage de EM, Colomb, Bayrou, Attali, Minc, Berge et j'en passe....
Je vous avoue que je suis révolté par cet oukase. Je n'accepte pas d'être traîné dans la fange idéologique imposée par ces ennemis de ce à quoi nous sommes attachés.
EM sera sans doute élu et ce sera une catastrophe pour notre peuple. On nous prépare une révolution qui sera beaucoup plus douloureuse que la remise en cause des délires dans lesquels on nous enferme de manière artificielle
Et les valeurs de la République alors ?
RépondreSupprimerle 29 avril 1903 : expulsion des chartreux de la Grande Chartreuse.
http://petrus.angel.over-blog.com/2017/04/le-29-avril-1903-expulsion-des-chartreux-de-la-grande-chartreuse.html
Petrus Angel
la république n'a aucune valeur. Vive le ROI, vive la FRANCE.
RépondreSupprimerBonjour Cher Maître,
RépondreSupprimerDès la première fois où je vous ai rencontré, j'ai su intuitivement que vous ne pouviez qu’être, outre un excellent avocat, un patriote convaincu et ce, malgré vos réticences envers le FN.
Votre billet du 24 avril illustre mon sentiment premier, tant avec avec talent et clairvoyance que courage et détermination.
Il serait loisible qu’un grand nombre d’indécis puisse vous lire avant le 7 mai, et pas seulement sur votre blog, car je suis persuadé que votre propos emporterait toute hésitation d’une majorité d’entre-eux.
J’espère que vous ne verrez pas d’objection à ce que je fasse circuler votre message tant il est un hymne à l’opposition nécessaire au fascisme médiatique comme à la résistance patriotique.
Je vous adresse mes salutations les plus respectueuses.