Et c’est au tour de Nicolas Hulot ! L’opération
blanchissage continue. Jusqu’où irons-nous dans le mépris du droit de tout homme présumé innocent d'être défendu?
Notre système se donne des causes, légitimées
par le haut Tribunal de la bien-pensance ; le harcèlement sexuel, l’égalité
sont les dernières en vogue… Après ses mises en scènes, ou souvent en même
temps…, il désigne des coupables. Il faut des coupables, et vite ! Comme
la Justice est accusée, à tort et à raison, d’être lente, discréditée,
inégalitaire, inféodée à d’innombrables puissances avérées et occultes, la
presse instruit et juge avec ses règles propres, expéditives. Elle parvient
même à convaincre certains avocats de rentrer dans son jeu pervers….Les salauds
qui ont fait ça, ceux qu’on a désignés selon des critères secrets, doivent
avouer et être mis au banc médiatique de l’infamie…, sans vergogne, ni
précaution, ni procédures…
Dans un contexte social et politique mis sous
la pression de la violence et du terrorisme, l’opinion publique suit et
approuve ; elle a peur, elle a besoin de sécurité. Elle ne supporte plus
les lenteurs et les complexités des procédures judiciaires. Il lui faut des
certitudes… et des coupables ; illico !
L’opinion publique a toujours exercé une
pression sur les procès. Mais aujourd’hui ceux qui la fabriquent et la
manipulent, car elle est leur jouet, se substituent à la justice. Ils ont leurs
mises en examen, leurs procédures, leurs interrogatoires, leurs réquisitoires
et leurs jugements. Fillon, Hulot, Darmallin, Jonathan Daval etc…Demain ?
Et le pouvoir s’en mêle ! Madame Sciappa
s’érige en juge de ce qui peut se plaider pour la défense d’un encore présumé
innocent, au nom de la doxa féministe et de la lutte contre le harcèlement,
sans que son premier ministre, ni le Président de la République ne la
sanctionnent pour une ingérence insupportable, violant la séparation des
pouvoirs, et la libre défense. Et elle n’a pas fait l’objet du seul désaveu qui
vaille et qui devait se traduire par sa démission immédiate. Ce qui confirme
que ce gouvernement manie l’ambiguïté dans la contradiction des mots et des
actes qui constitue en réalité la mise en œuvre aux affaires du « en même
temps » de la campagne électorale.
Et pour clore le tout, le Président de la
République, surfant sur les transgressions meurtrières de l’attentat contre le
préfet Erignac, ose dire publiquement que cet attentat ne se plaide pas !
Déniant ainsi le droit pour ses auteurs d’être défendus, même s’il évoquait une
affaire déjà jugée…Comme sa ministre non démissionnée dans une affaire en
début d’instruction!
Derrière ce théâtre nauséabond se préparent
des lendemains inquiétants…. Le pouvoir lui aussi, bien que se gaussant par
ailleurs de défendre notre état de droit, joue le jeu de cette manipulation
médiatique et la cautionne dans les faits ; il la soutient. Il se nourrit
de ce jeu pervers et attentatoire des libertés fondamentales les plus
élémentaires. Car il est lui aussi le jouet des médias qui l’ont fait « roi » ;
un drôle de roi qui est plutôt un apprenti sorcier de pacotille…
Car, pour le coup, un Président n’aurait jamais
dû dire ça ! Et une ministre non plus !
Un Président et des ministres qui laissent
faire, qui acceptent que des magistrats et/ou des enquêteurs distribuent les
bonnes feuilles des procédures en violation du secret de l’instruction, qui
acceptent et tolèrent que des journalistes, le sont-ils encore ?, se
livrent à cette mise en pâture d’hommes et de femmes dont plus personne ne se
préoccupe du droit d’être défendus. Inutile, ils sont coupables !
La justice est expulsée de notre système
démocratique.
En même temps, sous la pression de ceux qui
la méprisent, elle se laisse instrumentaliser à l’occasion d’affaires mettant
en cause la liberté d’expression. Demandez à Eric Zemmour ce qu’il en est !
Ou encore aux catholiques qui ont poursuivi les femens qui avaient investi
Notre Dame de Paris et auxquels la Cour de Cassation vient de répondre qu’ils n’avaient
pas d’intérêt à agir parce qu’ils n’étaient pas l’Eglise Catholique alors que « ces
dames » les avaient « fakés » sur leurs poitrines dénudées
et provocatrices!!!
Une justice que plus généralement on veut
rendre automatique et prédictive au mépris des droits du justiciable….
Tout cela a des relents qui nous rappellent
de bien mauvais souvenirs. Comme l’évoquaient Maîtres Jakubowicz,
Dupont-Moretti et Sureau il y a quelques jours chez F. Taddei sur Europe 1, ces
mises en scène font penser au procès de Ceausescu lorsque son avocat commis d’office
demandait à ce qu’il soit condamné !
Triste démocratie qui se gargarise de mots
mais ne sait plus garantir et protéger la première des libertés fondamentales :
le droit pour tout homme, y compris le pire des salauds, d’être défendu et de bénéficier
d’un procès équitable.
tourne manège, affreuse diversion pendant que des êtres humains dorment dans la rue ou migrent dans la neige au péril de leur vie
RépondreSupprimerce n'est pas un manège mais un train qui fonce , équipé pour défoncer les barrières de protection qui soutiennent notre société. tous nos acquis, nos réserves, nos revenus sont absorbé dans des mécanismes sans fond et ce train vas bientôt arrivé en gare, mais seras t'elle le terminus ?
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