dimanche 9 juin 2019

FOOT MASCULIN ET FEMININ, QUELLE DIFFERENCE?


Alain Finkielkraut a provoqué un nouveau scandale ! Sachant sa passion pour le football la journaliste de CNEWS qui l’interviewait lui a demandé ce qu’il pensait de la coupe du monde de football féminin. Il a eu le malheur de répondre que « ce n’était pas ainsi qu’il avait envie de voir les femmes » ! Déclaration éminemment maladroite et déplacée provoquant des réactions qui illustrent les enjeux sociétaux de la publicité autour de la coupe du monde de foot féminin organisée par la France. 
 
 

Alain Finkelkraut a eu le tort d’aborder la question sous l’angle de sa perception de la femme. Il mettait ainsi en avant son intérêt personnel, son utilité personnelle, son plaisir, de manière très machiste. Inacceptable ! La question n’est pas de savoir comment l’homme a envie de voir la femme. Les critères subjectifs et utilitaristes sont irrecevables même si nous pouvons concevoir, les hommes comme les femmes d’ailleurs, notre désir de voir nos alter egos d’une certaine manière plutôt que d’une autre. Certains peuvent préférer les femmes intellectuelles plutôt que sportives, danseuses plutôt que joueuses de football ou encore de rugby. Inversement les femmes peuvent préférer les hommes intellectuels ou sportifs avertis, chasseurs ou pêcheurs….

La question n’est pas non plus de savoir si les femmes ont ou n’ont pas le droit de s’adonner à la pratique d’un sport, en l’espèce le football, même si cela pourra déboucher sur ce que je pense pour le coup être de véritables aberrations telles que la pratique des sports de combat voir encore du rugby. Dans une société où la pratique du sport est devenue un élément de l’épanouissement individuel, ou le sport est une compétition qui exacerbe et excite les identifications, les nationalismes, les régionalismes voire les communautarismes pourquoi les femmes n’auraient-elles pas elles aussi le droit de jouer, de se montrer en compétition, de s’offrir en spectacle comme les hommes et d’être l’enjeu de passions, de soutiens voire même de paris ou d’intérêts économiques et financiers ?

Par contre la question est de savoir si la reconnaissance de cette pratique du sport par les femmes, et de la compétition sportive dans quelque spécialité que ce soit, sont une conquête au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes. La publicité faite autour de la coupe du monde de football est incontestablement l’occasion d’un battage sous cet étendard. Il y a de la théorie du genre derrière cela.

La publicité et l’engouement provoqué par cette compétition nous donne l’occasion de voir des matchs de foot féminin. Ces derniers démontrent qu'il n'y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes, loin s’en faut. Le sport est même la preuve de l’inégalité foncière entre hommes et femmes. C’est le contre-exemple parfait. Il n’y a guère qu’en équitation que les femmes arrivent à rivaliser au plus haut niveau avec les hommes. Il se dit que s’agissant du marathon un jour peut-être les femmes pourraient rivaliser avec les hommes. Mais dans tous les autres sports sans exception, les femmes ne sont pas les égales des hommes.

Point d’égalité donc, au moins au sens littéral du terme. Par contre cette coupe du monde est l’illustration d’un triomphe du droit à la pratique d’un sport qui jusqu’alors était réservé aux hommes. Nous assistons à la fin d’un stéréotype, soit. Mais les propos de Rokhaya Diallo, icône du combat féministe, entendus sur RTL contestant la différence de l’impact physique entre hommes et femmes !, sont significatifs de ce qu’en réalité le féminisme revendique l'égalité entre les femmes et les hommes même contre l’évidence de la nature, malgré les différences. Nous touchons là le fond du sujet. Derrière la revendication du droit à la pratique du foot dans les mêmes conditions que les hommes, notamment en termes de rémunération, en refusant de prendre en compte les données économiques évidentes même si elles sont critiquables qui expliquent les salaires faramineux des hommes, se cache en réalité le refus fondamental des différences naturelles entre l’homme et la femme, au cœur de la théorie du genre.

Les femmes aiment de moins en moins leur condition, cet état de nature qui fait d’elles des mères en puissance, réalité naturelle pourtant incontournable même si son affirmation provoque des réactions que celles subies par Alain Finkielkraut …. Leur maternité doit être gommée le plus possible des aspérités de leur existence. Nous n’acceptons plus les différences. Cela est vrai dans tous les domaines. Notre époque est celle de l’indifférenciation, conséquence d’une révolution culturelle.
Nous avons quitté un monde culturel familial dans lequel l’homme et la femme étaient considérés et traités comme pères et mères, pour basculer dans un monde profondément individualiste dans lequel ils sont parents au nom d’un choix de vie parmi tant d’autres, et où leur situation sociale ne doit pas être altérée par leur maternité ou leur paternité. Le monde maintenant ancien était inégalitaire et assumé comme tel au nom des différences acceptées et vécues avec amour dans une perspective transcendée par un destin. Le monde nouveau, libéré des stéréotypes est égalitaire et indifférencié ; les hommes et les femmes y vivent en citoyens égaux. D’une inégalité assumée sur la base des différences naturelles, on passe à une inégalité refusée au nom de la récusation des différences. Le risque me semble grand pour les femmes que leur égalité ne protège pas et expose au contraire alors que leur statut passé leur reconnaissait une place particulière nourrie de supériorité sur l'homme au nom de leur vocation particulière….

Il reste que j’ai pris du plaisir à regarder le match de nos « bleues » et beaucoup de frustration face à celui des hommes ; plus de spontanéité, d’adresse, meilleur état d’esprit, vraie sportivité, même si je ne suis pas certain que l’engouement durera dans le long terme…. 

Où est la différence ?...

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