Churchill avait en son temps prédit du sang, du labeur, des larmes et de la sueur.
Illustration. A regarder la télé, écouter la radio ou
lire les journaux les français pensent apparemment à leurs futures vacances ;
leurs préoccupations estivales reviennent comme un leitmotiv, la question n’étant
pas de savoir s’ils pourront en prendre mais comment et où ils partiront.
Ne sortons-nous pourtant pas non sans mal d’une pandémie meurtrière
? Ne sommes-nous pas confrontés à une crise économique sans précédent ? Les
français seraient-ils inconscients ou insouciants ou les deux à la fois ?
Une telle situation relève d’un surprenant paradoxe qui,
cher ami lecteur, me laisse aussi pantois que perplexe. Le même paradoxe que
celui de l’incivilité de nos concitoyens capables de jeter leurs masques dans
la rue ou dans la mer alors qu’ils ont suivi avec scrupule les prescriptions pourtant
souvent illisibles du pouvoir.
Sans doute la période de confinement a été dure, exigeante
et fatigante ; elle nous a mis à l’épreuve. Elle a sollicité nos réserves
psychiques et physiques. Le besoin de repos est compréhensible, de même que les
besoins de décompression, de coupure et les rêves qui accompagnèrent le
confinement …
Cependant peut-on, doit-on, s’écouter et céder à ses envies
et ses désirs quand le péril économique menace ? Réalisons-nous que l’Etat
nous soutient comme jamais, que nous vivons sous perfusion d’un argent public
que nous n’avons pas et qui semble tomber du ciel avec une facilité qui n’a d’égal
que l’ampleur de nos maux ? …
Le rêve ne risque-t-il pas de tourner au cauchemar quand
la facilité avec laquelle nous surfons de manière provisoire sur la vague des
effets du confinement cédera la place à la nécessité du colossal effort collectif
et individuel ?
Aussi est-il raisonnable et décent de partir en vacances ou
d’en entretenir l’illusion plutôt que de nous préparer à la guerre économique
et financière à venir ? Le réflexe du livret A et du bas de laine n’est-il
pas plus sain que celui de la dépense ?
Il est vrai, et c’est l’un ses aspects du paradoxe, que
nous devons trouver le moyen de relancer le tourisme…. La France a perdu son
industrie ; elle n’est pas près de la retrouver malgré la remise en cause de
circonstance du modèle mondialiste et chinois. Sa richesse ne lui vient
dorénavant plus principalement que du tourisme. Dès lors que la clientèle
étrangère est perdue, au moins pour cet été, il ne reste plus que les
ressources de la clientèle hexagonale… Nous avons donc besoin que les français
partent à l’hôtel, en camping-car, sous la tente, à vélo ou à pied afin de
dépenser l’argent qu’ils n’ont pas gagné et qu’ils ont déposé sur leurs livrets
A.
Mais les français qui n’ont pas pu faire les fourmis depuis
le mois de mars vont-ils pouvoir jouer les cigales bien longtemps ?
J’avoue être subjugué par le caractère « hors sol »
du buzz médiatique et l’état d’esprit d’une Nation qui devant se préparer à l’une
des épreuves les plus dures des dernières décennies semble ne penser qu’à ses
loisirs et à son bien-être …
Cette période est surprenante. La France souffrait de l’assistanat
et de la prise en charge la déresponsabilisant d’une social-démocratie à bout de
souffle. Et voilà que le virus du COVID19 la place sous perfusion de l’argent
public.
Nous sommes groggy, perdus, affolés et dépendants. Afin de retrouver les chemins de la croissance nos
gouvernants vont devoir imaginer une synthèse en forme de sortie par le haut,
conciliant l’effort et l’interventionnisme d’Etat, le dépassement individuel de
soi en même temps que de la collectivité. Un nouveau modèle est-il possible ?
Saurons-nous concilier les différentes branches des multiples paradoxes que la
crise fait surgir ?
Est-ce la quadrature du cercle ?
Au fond la question cruciale me semble être de savoir si avec
l’aide de l’Etat, sous son impulsion , nous saurons renoncer à l’assistanat
au cœur de la tempête et si nous serons capables de faire le choix de l’effort
et des sacrifices. La réponse est dans la subsidiarité et le sens du bien
commun. CQFD.
Semper idem ! ....
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