dimanche 2 août 2020

UN ETE AVEC GUSTAVE THIBON: A PROPOSE DE L'ECOLOGIE

A l’heure où les partis écologistes semblent en passe d’accéder enfin au pouvoir Gustave THIBON nous livre toujours dans L’EQUILIBRE ET L’HARMONIE des réflexions de nature à donner son sens à l’écologie et à éviter de tomber dans les pièges de la récupération politique.

Gustave THIBON s’interroge sur ce que l’on entend par la NATURE en proposant de désigner par ce nom :

1.  L'ensemble de la création antérieure à l’homme et indépendante de lui : les astres et leur cycle, les terres incultes et les mers inviolées, les plantes et les animaux sauvages.

2.  En ce qui concerne l'homme lui-même, l'ensemble des fonctions, des tendances et des appétits qui lui sont communs avec les animaux, tels que le sommeil, la nutrition, la sexualité en tant que phénomène biologique ….

Il écrit ensuite: « La nature à l'état pur n'existe jamais chez l'homme : il y a toujours intervention de l'esprit et le problème est de savoir si cette intervention s’opère vers le haut ou vers le bas - dans le sens d'un perfectionnement ou dans celui d'une dégradation de la nature. Et c'est ici qu'il convient de se défier de certaines théories qui cherchent, dans un soi-disant retour à la nature, un prétexte et une excuse au dérèglement des sens et de l'esprit ».

Poursuivant son raisonnement il fait ensuite référence à « cette tendance aussi ancienne que l'homme et que le péché, qui consiste à filtrer, dans l'immense complexe de la nature, ce qui est conforme à notre intérêt ou notre plaisir immédiat, sans égard à ses équilibres profonds et à ses finalités essentielles ».

Il approfondit et élève son analyse en faisant ressortir que « notre situation dans la nature est marquée par l'ambiguïté…. Le retour absolu à la nature est une chimère, car il équivaudrait à la résorption de l'homme dans l'animalité et à l'inverse, une séparation trop poussée d’avec la nature produit des effets aussi néfastes car elle entraîne l'esprit dans la ruine de l'équilibre animal, comme on le constate trop souvent dans les pensées utopiques et la conduite aberrante de tant intellectuels désincarnés...

Et pour lui « dans la conjoncture actuelle c'est le second (terme de l’ambiguïté) qui l'emporte : nous avons atteint et dépassé le seuil critique à partir duquel la domination de l'homme sur la nature tourne à la tyrannie et au jeu de massacre ; en d'autres termes, nous avons mutilé l’œuvre dont Dieu nous avait confié l'achèvement.

Et pour conclure il cite BACON : « on ne commande à la nature qu’en lui désobéissant » !

De quoi remettre l'écologie à l'endroit!

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