Seins nus et burkini...La confrontation avec l’islam et l’islamisme se poursuit.
L’éventualité d’une arrivée au pouvoir de partis
politiques dont certains leaders veulent mettre sur un pied d’égalité les
baigneuses aux seins nus et celles en burkini n’est pas de nature à nous aider
à avancer dans la direction d’une solution positive.
Il vaut mieux rechercher du côté du témoignage de celui
que l’Eglise catholique a béatifié en ce dimanche 15 mai à savoir Saint Charles
de Foucauld.
De manière singulière, mais la providence ne fait jamais
rien au hasard…, le premier ministre de la France a dû renoncer à participer à
la cérémonie de béatification de Charles de Foucauld pour permettre au Président
de la République Emmanuel Macron de se rendre dimanche à Abou Dhabi pour rendre
hommage au président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed
al-Nahyane, décédé vendredi à l'âge de 73 ans. Quel singulier chassé-croisé
diplomatique ! Décidément ...
Mais revenons à notre nouveau Saint.
Il est le témoignage vivant d’une coexistence lucide et
exigeante entre chrétiens et musulmans.
Charles de Foucauld n’hésitait pas à écrire à René Bazin quelques mois avant sa mort :
« Des musulmans peuvent-ils être
vraiment français ?
Exceptionnellement, oui. D’une manière
générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent .... ».
Or le même Charles de Foucauld a vécu en parfaite
intelligence avec ses voisins musulmans à Tamanrasset au cœur du Sahara; s’il
n’était donc pas aveugle sur la vraie nature de l’Islam, il était profondément
ami des musulmans. Il préconisait un dialogue fraternel avec eux et il était le
premier à dénoncer les injustices dont ils pouvaient être victimes.
Notre incapacité à résoudre l’impasse dans laquelle nous
sommes en train de nous enfoncer inexorablement a ses racines dans la laïcité
telle que nous la concevons c’est-à-dire notre laïcisme de combat des
religions.
Car enfin, sauf à nier les composantes fondamentales de
la nature humaine qui est matière et esprit, comment peut-on prétendre
administrer un Etat ayant autorité sur des êtres humains croyants en un Dieu
qui par définition doit régner sur toute leur vie sinon il ne serait pas
Dieu..., en leur imposant de se contenter de vivre leur religion in petto, dans
le secret ? C’est aberrant ! Cela revient, sans parler de prosélytisme, à
interdire toute pratique de la foi autrement que dans la clandestinité.
Les catholiques ont accepté les oukases de la laïcité
triomphante dans la mesure, et c’est toute l’ambiguïté française depuis deux
siècles ..., où ils avaient eux-mêmes été à l’origine de la summa divisio
entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. La cité des hommes et la
cité de Dieu ! Que n’a-t-on pas écrit à ce sujet !… Même si ce fut dans la
violence et parfois le martyre, les catholiques français ont accepté de se
soumettre au principe de cette séparation castratrice, de se réfugier dans leur
for intérieur et de renoncer à se soumettre publiquement à la seule loi de Dieu
dont il faut rappeler qu’elle rejoint la loi naturelle.
A l’inverse, il n’en va pas de même pour les musulmans. D’où le fait que face aux
femmes françaises se baignant les seins nus les femmes musulmanes entendent se
baigner en burkini et vivre voilées. Eu égard à l’absence de toute séparation
du spirituel et du temporel dans la religion musulmane il y a fort à parier qu’avec
ce genre de provocations la confrontation va se poursuivre et que le nombre de
voiles ou de burkini ne va pas diminuer.
La solution ne peut pas être dans des régimes d’interdiction
quels qu’ils soient, pas plus que dans une tentative d’émancipation des femmes
musulmanes. Le problème est beaucoup plus profond. C’est celui de la soumission
des êtres humains aux prescriptions de leur religion. Comment des régimes se
proclamant de la tolérance et du libéralisme peuvent-ils ne pas reconnaître ce
droit fondamental déjà proclamée par Antigone.
Seule une religion peut parler à une autre religion. L’exemple
de Saint Charles de Foucauld est essentiel. Ne nous y trompons pas ce n’est pas
en empêchant les hommes et les femmes de vivre selon leur religion que l’on
pourra apaiser les relations sociales. La question politique fondamentale est
de donner un espace à tous les citoyens sur la base des prescriptions de la loi
naturelle et de faire en sorte non pas que les religions soient mises au
rencart mais qu’elles puissent se pratiquer et s’exprimer autrement qu’en s’affrontant.
Seul le dialogue en vérité entre les religions et ceux qui les pratiquent peut
permettre d’apporter la paix sociale. La solution n’est pas la relégation de la
religion hors du champ public. Nier le religion dans la plénitude de sa
dimension ne fait qu’attiser la violence. Quant à l’impudicité du monokini elle
n’est qu’une provocation stérile inhérente à notre mode vie affranchi de tous les
principes liés à la dignité de l’homme et de la femme en tant qu’animaux
politiques et religieux...
Mettons un instant en parallèle le mode de dialogue
imaginé par Saint-Charles de Foucauld et celui qui est susceptible de s’instaurer
entre nos femmes occidentales dénudées et les baigneuses musulmanes engoncées
dans leur burkini , ou entre leurs maris respectifs ... CQFD !
Cherchez l’erreur...
Mettre sur le même plan les femmes seins nus et les femmes en Burkina procède de la part de M. Piolle d’une provocation peu commune ;
RépondreSupprimerQuant à faire du Burkini un signe de liberté constitue une insulte à ces femmes qui, manifestant contre cet enfermement en Afghanistan, risquent la mort.
Pour ce qui est enfin du libre exercice de sa religion, n’oublions pas que, si les racines de la France sont sans aucun doute chrétiennes, l’Islam est avant tout un système politco-religieux, et que plaider pour l’instauration d’une « équivalence » procède d’une lecture biaisée de la réalité d’une absorption culturelle « en marche »…
Si la loi de 1905 a été douloureuse, voire agressive dans ses prolégomènes, elle a abouti à un équilibre (fragile aujourd’hui) qu’il n’appartient ni à M. Piolle ni à qui que ce soit de remettre en cause.