Mon précédent billet sur la liberté d'expression mérite un codicille.
Il ne s'agit pas pour moi de faire marche arrière mais de
prolonger mes interrogations et de m'arrêter sur un point particulièrement
sensible et important que je n’avais pas abordé. La liberté d'expression est au
cœur de l'information et de l'exercice du métier de journaliste, de ce nouveau
pouvoir dont on a du mal à cerner les limites exactes et le véritable champ
d'influence qui s'agrandit de jour en jour.
Alors que je pense avoir montré que tout ne doit pas
pouvoir être dit dans cette Agora sans repères qu'est devenu notre société d'information
continue nous avons besoin d’une parole libre en opposition à la doxa imposée par
les médias officiels.
On ne nous dit pas tout ! La réalité est soit
cachée, soit dénaturée. Réalité tronquée, vérité cachée, débats escamotés.
Un exemple caricatural : le meurtre de la petite
Lola à propos duquel s’est posée la question de la récupération politique. Peut-on
tout dire ? En a-t-on le droit et la possibilité ?
J'ai été séduit par le témoignage de Christine Kelly. Cette journaliste courageuse fait
front face à la meute. Elle tient bon, escortée en permanence par deux gardes
du corps ! Les menaces de mort contre certains journalistes qui refusent de
courber l’échine devant les prêtres de la doxa sont de plus en plus fréquentes.
Christine Kelly en fait partie. Faire taire ceux qui osent parler de tout.https://www.bvoltaire.fr/linvitee-christine-kelly-tous-les-medias-ne-jouent-pas-le-role-de-la-liberte-dexpression/
Elle dénonce un monde d'inversion des valeurs. « On
n’entend plus la vérité » ... « quand on fait du bien on est décrié,
quand on fait du mal on est applaudi ».
Nous avons besoin d'une authentique liberté d'expression dans
le domaine de l'information. Celle-ci n'existe plus que de manière partielle ou
cantonnée dans certains médias. Ce qui ne veut pas dire que tout doive être
exprimé n'importe comment, sans rationalité, ni déontologie, ni exigences
professionnelles. C'est tout le contraire ! En matière d’information la liberté
d'expression se caractérise par le respect du réel, le souci de l'objectivité
et le refus du prêt à penser. À l'inverse elle n'est pas non plus le droit de
tout communiquer dans le seul but de fournir de l'information factuelle ce qui
est par exemple l’alibi déontologique d'un média comme Mediapart.
Or la liberté d'expression s’est automutilée afin de
manipuler.
L’intérêt du témoignage de Christine Kelly est
précisément de mettre en évidence que ce dont nous souffrons c'est d'une
absence de décorticage de l'information, de réflexion objective accompagnée de
l'expression de tous les points de vue afin de permettre à celui qui écoute de se
forger son point de vue. La règle de cette journaliste qui n’hésite pas à
dénoncer le fait que les écoles de journalisme sont sous l’influence
totalitaire de la gauche : « je vous donne à penser, je ne pense pas à votre
place ».
Prenons un autre exemple j'écoutais il y a quelques jours
une longue interview de François Asselineau. Ce dernier est considéré comme un marginal
; pas sérieux. Il est hors système... Il est pourtant intéressant de l'écouter.
L'homme est intelligent, cultivé. Certes, est-il anticonformiste mais il se
positionne précisément en récusant l'absence d'analyse véritable des points de
vue sur la base desquels notre politique se bâtit aujourd'hui. Il ose dénoncer
la totale incompétence de ceux qui nous gouvernent. Excessif ? Ecoutez-le.
Nous voyons bien qu'en ce qui concerne le conflit entre
la Russie et l'Ukraine nous sommes objectivement victimes d'un travestissement
permanent de la réalité et donc d'un obscurcissement de la vérité. Il en est
aussi de même pour la politique énergétique de la France. N'en est-il pas
également de même en ce qui concerne les questions écologiques ? Ainsi
lorsque l'on voit que l'État français soutient le développement des voitures
électriques ou hybrides dont le bilan carbone semble contestable.
Les décisions politiques sont prises sans débats
contradictoires réels. Et lorsqu'il y a débat, voire sanction du débat, je
pense à l'adoption de la Constitution européenne que le peuple a rejetée, le
débat est escamoté. Nos médias sont complices de ces manipulations. Il y a un
discours dominant, sorte de vérité officielle et des voix dissidentes,
suspectes.
L’authentique liberté d'information doit donc s'entendre
d'une expression argumentée autour du réel et non pas d’une logorrhée
autocentrée sur une vérité officielle que l'on cherche à tout prix à justifier
par l'entremise de médias qui sont aux mains d'une petite minorité agissante au
pouvoir.
Liberté dévoyée.
Liberté surveillée.
Liberté de propagande.
Liberté en trompe-l'œil.
Ainsi, de manière paradoxale le même système qui soutient
une liberté absolue d'expression pour ceux qui détruisent le tissu social de l'intérieur
accepte-t-il de se transformer en esclave du prêt à penser dominant…
Nous sommes aujourd’hui malheureusement sous un régime où la presse mainstream est devenue un auxiliaire de la police de la pensée
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