J'étais en panne d'inspiration... et Patrick Bruel a surgi!
Vous vous demandez peut-être si je ne me moque pas de vous! D'autant plus que "chanteur-citoyen" il est plutôt dans le politiquement correct.
Et bien non, je suis sérieux.
Je regarde souvent le dimanche l'émission de Laurent Delahousse à 20h30. Ce soir son invité principal c'était P. Bruel le champion de monde de poker; le joli cœur. Pour tout vous dire, j'ai même failli éteindre la télé!
Voici le texte de la chanson qu'il a chanté et dont j'ai décidé de faire le thème du billet de ce soir:
"L'instit"
Elle enseignait les numéros
Et les couleurs de l'arc-en-ciel
Comme autant de petits barreaux
Pour se construire une grande échelle
Elle leur a donné l'ABC
Leur offrait des récitations
À tous ces enfants mal armés
En guise de petites munitions
Elle leur parlait de tous les livres
Elle leur a appris toutes les lettres
Pour devenir des hommes libres
Et se fabriquer des fenêtres
Et même le dernier des cancres
Écoutait la chartreuse de Parme
Elle disait qu'une main tachée d'encre
Est une main qui n'tiendra pas d'arme
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
Elle avait le rêve un peu fou
Qu'un livre peut changer une vie
Et qu'il n'y a de voyous
Que des gens qui n'ont rien appris
Aujourd'hui, je repense à elle
À toutes les vies qu'elle a changé
Avec ses consonnes et voyelles
Et toutes les phrases qu'elle a semé
Je la revois à son bureau
La tête penchée sur le côté
En train de réparer leurs mots
Comme on soignerait des blessés
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
Elle avait le rêve un peu fou
Qu'un livre peut changer une vie
Et qu'il n'y a de voyous
Que des gens qui n'ont rien appris
Cette maîtresse, c'était ma mère
De l'avoir un peu partagée
Je me sens riche de sœurs et frères
Que je n'ai jamais rencontrés
Fleurs libres et fleurs sauvages
Que la vie puisse les arroser
D'amour, de savoir et d'ouvrage
Autant qu'un jardin
De pensées
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle avait ce rêve un peu fou
Qu'un livre peut être un ami
Peut être un ami
Peut être un ami
Peut être un ami
Cette chanson n'est pas prétentieuse. Elle est juste.
Elle contient de beaux mots et des images dont nous avons tant besoin qu'elles habitent l'imaginaire de nos enfants.
A sa manière, modestement elle m'a fait penser à Albert Camus et à sa lettre à M. Germain après qu'il eut reçu son prix Nobel:
19 novembre 1957
Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.
Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus
Puissent les enfants de notre "diversité", puissent nos enfants, entendre et méditer ces paroles.
Peut-être même pourrait-on les leur faire apprendre par cœur, et même chanter "l'instit" de Bruel!
Nous avons tant besoin que leurs esprits soient occupés, habités et embarqués par des paroles célébrant les maîtres, ainsi que la transmission du savoir, des lettres et des livres!
Merci Monsieur Bruel!
Cher Maître, sans être assidu à vos publications j’apprécie le verbe, toujours bien choisi, et surtout l’émotion chaque fois procurée
RépondreSupprimerBruno Percepied
Cher Bernard,
RépondreSupprimersans doute peut-on espérer cela... et souhaiter que ce vœu ne soit pas que pieux...
CR
Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que les Instits de France vous entendent et sèment la graine, la vraie pas celle de la haine de la France... pour ça il y a déjà l'école coranique.
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