J'écoute et je lis Michel Onfray avec intérêt. Dois-je m'exprimer au passé depuis la publication de son livre sur Jésus dans lequel il s'évertue à démontrer que notre seigneur Jésus-Christ ne serait qu'un mythe ? Il le faudra peut-être… bien que je ne pratique pas l'amalgame et que j’entende persister à reconnaître la justesse de certaines de ses analyses dans la mesure où elles le méritent. Aussi alors que nous allons fêter Noël il me semble opportun de nous pencher sur cette thèse.
Ce livre est une provocation ! Je ne l'ai pas lu et je ne le lirai pas. Il me fait trop de mal ! Je me suis par ailleurs convaincu de l'inutilité de le lire pour en combattre la thèse. Comment ? En l’écoutant lors de deux débats. Le premier avec un Dominicain ami, soigneusement choisi, qui avait décidé de ne pas l'affronter ni le contredire et qui lui servit de faire-valoir. https://www.youtube.com/watch?v=ZnienRFDfS0
Le deuxième récent, sous l'autorité de Frédéric Taddeï sur Cnews avec
Jean Staune d'une part et Jean-Christian Petitfils - un très grand historien
qui a énormément travaillé sur l'histoire du Christ - d'autre part. Ils lui ont
fait face et lui ont apporté une contradiction argumentée qui l’a mis en
difficulté malgré sa verve. Son arrogance, sa morgue, ses attaques déloyales et
déplacées - comme le fait de les inviter à cesser de lire leurs notes ! - témoignent
de la faiblesse de son argumentaire.https://www.cnews.fr/les-replays/les-visiteurs-du-soir ( A partir de la 57° minute)
Il est vrai qu’il s’est aventuré sur le terrain de l’histoire
qui n’est pas sa science malgré sa grande intelligence. Jeran-Christian
Petitfils a montré que son livre n’est pas un travail d’historien.
Le contenu même de leur controverse a révélé que le fond
du problème de Michel Onfray réside dans le verrou par lequel sa raison
rationaliste interdit toute velléité à son esprit de faire acte de foi. Sa
raison raisonnante refuse de lâcher-prise face au mystère ; ce qui est le
problème de la majorité des athées.
Bien sûr que d'un point de vue rationnel il est
inconcevable que le Christ ait pu naître d'une vierge ! Et donc pour notre
philosophe athée ce fait ne doit pas avoir existé ; et le mieux est même
que le Christ ne soit qu’un mythe. Dès lors tous les arguments sont bons pour
contester la réalité historique de ce fait empli du mystère divin - pierre de
touche de la foi des chrétiens - qui est précisément un démenti apporté au
raisonnement qui affirme son impossibilité. Le mystère étant inacceptable pour
le rationaliste un fait qui atteste du mystère est nécessairement impossible. Argument
circulaire très bien dénoncé par Jean Staune.
Continuons avec l'exemple du Saint Suaire. Alors que son
contradicteur lui oppose les raisons scientifiques pour lesquelles la datation
au carbone 14 doit nécessairement être écartée et est écartée par la quasi-totalité
des scientifiques, Michel Onfray, le sourire aux lèvres, le mépris dans la
bouche, ignorant l’argument qui lui est opposé continue de se référer à cette
analyse scientifique aujourd'hui démentie. Il ne faut pas que le suaire
contienne cette image inouïe de notre seigneur Jésus-Christ crucifié et mort
puis ressuscité ! Et il va même jusqu’à reprendre la thèse écartée par
tous les experts sérieux de la possibilité d’une falsification du suaire par un
faussaire, tant l’imprégnation de l’image dans le tissu qui relève de la photo
ne peut avoir été créée de main d’homme au moyen âge. Il est dans le déni !
Que dire encore de sa réplique à propos du Talmud dans
lequel Jésus est insulté ce qui confirme donc son existence ? Confondu par
un écrit incontestable parlant d’un Jésus réel sous la plume de ses adversaires
il reproche à ses interlocuteurs d’insulter Jésus lui qui reproche aux
textes anciens parlant de Jésus d’avoir tous été écrits par des chrétiens !!!
Drôle de rhétorique de la part de quelqu’un qui met en avant la rigueur de son
travail.
L'intérêt de cette controverse fut de mettre en évidence jusqu'où
la raison humaine peut aller pour contester la réalité du fait historique de la
venue sur terre du verbe incarné. Le Christ historique est un coin enfoncé dans
l’édifice de l’athéisme construit par une raison qui par ailleurs refuse le
degré d’abstraction métaphysique.
L'existence de NSJC est la manifestation de l'existence
de Dieu, du Dieu créateur, du Dieu infini, du Dieu incompréhensible pour notre
seule intelligence, du Dieu se rendant miraculeusement présent auprès des
hommes pour les aimer et les sauver.
Cette confirmation de la nature singulière parce que
divine et donc mystérieuse de la révélation est la clé de la controverse
entretenue sur de multiples registres par ceux qui ne parviennent pas à croire
pour des raisons personnelles que nous n’avons par ailleurs pas le droit de condamner
mais que ces derniers refusent d’avouer. Michel Onfray est l’incarnation de l’athéisme
contemporain d’une humanité qui se nourrit consciemment et inconsciemment de la
pensée et de la culture chrétienne, mais d’une humanité rebelle, humanité
imbue de son intelligence et de sa science personnelle, refusant de courber l’échine
et de se mettre à genoux ; une humanité qui veut bien de Dieu mais à la
condition qu’il soit à sa main....
Je comprends que l’on ne parvienne pas à suivre le chemin
de Blaise Pascal qui répond de manière si profonde pourtant à la dialectique de
la raison et de la foi au cœur de l’homme. Mais je n’accepte pas qu’une
mauvaise foi raisonnante s’arque boute sur des obstacles inventés par des
hommes qui se regimbent et qui n’ont ni la simplicité ni l’humilité d’admettre qu’ils
ne croient pas et tentent d’habiller leur incroyance des atours de la vérité
rationnelle.
Voilà qui est d'une particulière actualité à la veille de
ce jour Saint où nous célébrons l'incarnation de Dieu. Car le 25 décembre UN
SAUVEUR NOUS EST NE. L’humanité ne peut être sauvée que par un Dieu qui la
transcende et qui puisse rectifier dans l’amour et le pardon les faiblesses de
l’homme blessé par le péché originel dont la prétention athée est le signe le
plus évident.
Joyeux et saint Noël à tous !
Sans doute Michel Onfray est-il parfois de mauvaise foi… si je puis dire…
RépondreSupprimerEn matière de foi, il n’accepte en effet que les arguments - même de l’ordre logique pour ne pas dire positif ou scientifique - qui vont dans le sens de son courant de pensée. J’en connais d’autres…
Pour autant, je crois que nombreux sont ses écrits qui participent de la morale universelle et donc chrétienne, ce qui m’incite à admirer cet écrivain à rebours de la doxa wokiste et nihiliste actuelle…
Joyeux Noël Bernard !
CR