Le président a donc parlé. Après avoir demandé à ses ministres de faire la révolution, celle qu'il avait annoncée dans son livre au début de sa première campagne présidentielle, il devait faire des annonces tonitruantes, dixit les journalistes bien informés ...
Nous en avons été pour notre temps passé à attendre de 20
h 15 à 22 h 45 ! Vous aurez remarqué que cela fait de longs mois qu’il use
de l’annonce de quelque chose qui ne vient jamais et qui est remis à plus tard ;
comme pour le référendum encore repoussé à plus tard.
Le discours introductif: D'où venons-nous, où allons-nous ?
Le programme est ambitieux. L'homme analyse finalement assez bien la situation dramatique
dans laquelle il a mis le pays. Il n’y a pas de meilleure analyse de ses
erreurs… C'est beau comme dans un livre ; mais tant qu’à être lucide au
lieu d’un satisfecit appuyé par une technicité digne des meilleures promotions
de l’ENA on aurait plutôt voulu entendre un mea culpa…
On va refaire l'école comme avant. On se croirait à la
rentrée scolaire du temps de Charles Péguy ou dans « la gloire de mon père »
de Marcel Pagnol… Tout y est… L'ordre, le mérite, la France, la culture, l’uniforme,
la morale… tout ce qu'on avait oublié et qui jusqu'alors n'existait pas
selon EM ou était superfétatoire et sans intérêt ! Il découvre les vertus de
cette France rance montrée du doigt jusqu’à il n’y a pas longtemps encore. Vous
me répondrez qu'il n'est jamais trop tard et qu'il ne faut pas bouder son
plaisir… certes. Mais pour lui qu’est-ce que la France ? Et puis nos
écoles peuvent-elles encore être l’écrin de cette réforme tant souhaitée alors
que les minorités sous influence extérieures y sont souvent trop importantes ?
Il en a été un peu ainsi de la méthode Macron sur tous
les sujets. À tel point que l'on pourrait légitimement se demander comment cet
homme-là a-t-il pu échouer à ce point même s'il tente par moments de renvoyer
la balle sur ses prédécesseurs, ce en quoi il n'a pas non plus totalement tort.
Mais, malgré sa logorrhée immodeste, il ne peut faire oublier qu’il n’a rien entrepris
depuis 2017 pour s'attaquer aux racines du mal qu’il dénonce et qui ronge le
pays depuis effectivement au moins quatre décennies.
Ceci est tellement vrai que le constat lui éclata
brutalement à la figure avec la question de Benjamin Duhamel sur sa
responsabilité par rapport à l'éventuelle future élection de Marine Le Pen à la
présidence de la République lorsqu'il lui faudra quitter le château ; lui
qui avait claironné que son défi était que l’extrême droite n’arrive pas au
pouvoir.
Survirent alors, faisant place à la posture techniciste
et moralisatrice, la colère, l'indignation, la dénonciation du mal absolu, le « fascisme »,
pour nier sa faute et sa responsabilité qu’il est hors de question d’admettre.
On en revient toujours à Bossuet « Dieu se rit des
hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » ;
mais il n’y a pas eu de journalistes pour le lui opposer…
Il faudrait évoquer les autres sujets et surtout ceux qui
n'ont pas été abordés comme les plus brûlants c'est-à-dire ceux de l’immigration
légale qui perdure et continue de s’amplifier, du séparatisme, ou de l’ensauvagement,
et des causes de la violence qu’il a tendancieusement marginalisées ou mensongèrement
déniées là encore sans contradiction. Quant à l’une des causes, l’absence de familles
structurées et solides, elle ne fait pas l’objet de réponses à la mesure du
problème, s’attaquant à sa racine, c’est-à-dire à leur fragilisation ; on
ne va quand même pas imaginer une politique qui aide à ce qu’il y ait moins de
naissances dans des familles monoparentales ou moins de séparations des
couples !
Lorsqu’il aborda la chute de la natalité, je me pris à
espérer. Las, que proposa-t-il ? Une modification du congé parental et la
lutte contre l'infertilité des femmes. Ne s'agit pas d'emplâtres sur une jambe
de bois ? Lorsque l'on constate que la France n'assure plus le
renouvellement de sa population y compris en prenant en considération la forte
natalité des familles issues de l'immigration ? Lorsque l'on constate que
les femmes auraient le désir d'avoir 2,4 enfants chacune et qu'en réalité elles
n'en ont plus que 1,8 ? Question gravissime laissée sans réponse véritable
car s’il tient un discours de droite il ne s’agit quand même pas de proposer
une politique nataliste !
J'espérais encore que des questions gênantes viendraient dans
le domaine de la politique internationale. Que nenni ! Pas une question
sur la politique africaine et sur le fait que nous y soyons partout rejetés
! Personne pour mettre en cause la disproportion ahurissante entre l'aide
militaire qu'il propose d'apporter à l'Ukraine et la réalité de ses besoins
pour lutter à armes égales avec la Russie ni pour lui répliquer que l'issue du
conflit est inéluctable et qu’il est lâche et irresponsable de continuer d’y entretenir
l’Ukraine et sa population martyrisée !
Décidément ce président-là ne changera pas. Il a sa
feuille de route. Il la suit. Contre vents et marées parce que tels sont les
intérêts de ceux qui l'ont porté au pouvoir. Nous ne comptons pas. Il nous
enfume. Sa logique n’est pas la nôtre. Il ne cesse de changer de cap, mais
uniquement dans les mots. C’est un manipulateur, un prestidigitateur ! La France
est un jouet entre ses mains…
Cette longue conférence de presse aura eu au moins pour moi le mérite de démontrer une fois de plus que rien ne sera réglé dans notre pays tant que les fondements du système dans lequel les politiques actuelles, passées et à venir s'inscrivent n'aura pas été remis en cause. Ces fondements sont culturels, idéologiques, infestés d’un marxisme latent et fondamental que nous ne savons plus identifier au prétexte de l’effondrement du l’URSS, laïcards, européistes, idéalistes, imprégnés d’une culture de mort qui s’attaque à la vie à son commencement comme à sa fin etc... En réalité les valeurs, je préfère parler de vertus, d'un authentique redressement ont une consistance chrétienne indépendamment de toute question de foi qui relève de la liberté de conscience de chacun. Nos élites ont rejeté toute notion d'ordre social civilisé et structurant fondé sur la charité seul susceptible de permettre d'atteindre le bien commun et à travers lui le bien de chacun. Toute l'agitation d'Emmanuel Macron autour des valeurs dont il ressent pourtant inconsciemment la nécessité du fait de sa confrontation avec le mal qui gagne autour de nous ne resteront que paroles en l'air sans un retour à d'autres fondamentaux que ceux qui structurent nos élites gouvernantes, à commencer par l'humilité dont il ne semble pas être l'incarnation vivante.
Le discours macroniste est en trompe l'œil. Emmanuel Macron nous a berné une nouvelle fois ; il avait promis une révolution. Elle n’aura pas lieu. Je crains qu'il en faille une mais ce n'est pas celle qu'il annonce comme dans un jeu de bonneteau. Elle sera beaucoup plus douloureuse le jour où malheureusement elle surviendra ; car on ne voit pas comment en s'y prenant ainsi notre pays pourrait sortir des ornières dans lesquelles il s'est irrémédiablement enlisé.
Tout est dit, et bien dit !
RépondreSupprimerMais entre nous Bernard, comment ce petit président pourrait-il s’attaquer aux racines du mal, lui qui nie toutes racines, qu’elles soient familiales, culturelles, géographiques ; lui qui aspire à un gouvernement davocratico-europeiste ; lui qui croit à l’interchangeabilité des hommes ; lui, Jupiter ! Lui qui, relayé par le planning familial, aspire à raccourcir la pyramide des âges par les deux bouts : 250 000 avortembrs d’un côté et euthanasie « en marche » de l’autre !
CR
Tout est dit et bien dit... OUI, et ça fait des années que Marine et Éric le serinent sur tous les tons, et on a l'air de faire une découverte !!!
RépondreSupprimerBernard Pillaud
Parfaite analyse
RépondreSupprimerIl nous a encore raconté des histoires ,et nie toujours l'existence de la Culture et de l'Histoire de France
Encore trois ans de ce diktat et le pays sera effondré !