dimanche 5 mai 2024

POURQUOI ET COMMENT SE PREMUNIR DES FAKES NEWS DANS LA GUERRE DE L'INFORMATION ?

Les « fake news » pleuvent. Bien que stigmatisées elles ne sont pas toujours dénoncées, notamment lorsqu’elles nourrissent les « narratifs » des conflits internationaux diffusés par les nations occidentales en fonction de leur parti dans la belligérance. Pourquoi ? Quel impact ? Que faire ? Semper idem….


Je voudrais commencer par évoquer un vieux souvenir. Un ami me rapporta un jour avoir reçu un syndicaliste polonais en visite en France du temps de Solidarnosc. Au petit déjeuner, son invité l'interpella au sujet de la manière dont il lisait le journal. Mon ami ne comprenant pas la raison de cette interrogation le syndicaliste polonais lui répondit qu’en Pologne lorsqu'avec ses camarades ils lisaient le journal ils prenaient le temps de la réflexion et de s'interroger sur ce que les nouvelles  annoncées pouvaient cacher de vrai. Rien n'a changé.

Nous lisons vite, de plus en plus vite, n'importe comment, nous écoutons avec précipitation et frénésie les nouvelles sur le monde, notre pays, la politique, l'économie, l'éducation, d’où qu’elles viennent, sans distinction ni précaution, sur toutes sortes de médias et de réseaux sociaux. Sans prudence. Quel est notre degré de discernement ? Nous interrogeons-nous systématiquement sur l'objectivité des annonces comme des commentaires ? Cherchons-nous à les recouper avec d'autres sources ? Nous méfions-nous du parti pris des initiateurs de ces informations, y compris les plus officiels?

Or la problématique de l’utilisation de l’information à des fins offensives est au cœur du fait militaire et guerrier; les conflits militaires se jouent aussi au niveau de l’information et ce n’est pas pour rien que les pays belligérants font de la propagande et de la désinformation… Nos démocraties occidentales ont-elles-mêmes le plus grand besoin du soutien de leurs opinions publiques. A cette fin elles se font les relais des narratifs des deux camps. Même si des chevauchements se produisent, le narratif, nouvelle version des armes informationnelles utilisées dans un conflit, ne s’assimile pas aux catégories traditionnelles, puisqu’anodin il ne fait « que » raconter une histoire. Sauf que cela renvoie justement à une autre notion consacrée : le storytelling, ou l’art de filer, avec ce qu’il faut de partialité, un récit avantageux au service d’une cause, qu’elle soit personnelle, économique ou politique.

Nous sommes l'enjeu de cette bataille qui se déroule à l'extérieur des terrains de combat. Nos avis ont de l’influence sur le cours des événements militaires. Il est donc important de nous en préoccuper… Ce que nous pensons a de l'influence. D'où la nécessité de ne pas être naïfs, de ne pas subir et d'être les acteurs de notre propre information.

Je vais prendre trois exemples pour illustrer l’importance de cette question dans le conflit russo-ukrainien.

Contrairement à ce qu’on nous a fait croire :

Vraies ou pas (?), surtout la troisième, les deux premières étant acquises, les informations auxquelles je me réfère témoignent a minima du fait que nous avons pris comme argent comptant des présentations d'événements forgées pour soutenir un narratif idéologique imaginé afin de soutenir l’un des belligérants, sans qu’elles n’aient été passées au crible du sérum de vérité. L'impact de ces fausses informations a été important alors que celui de la découvertes de la vérité a quasiment été nul; le mal était fait; le but était atteint.

A l'inverse les géopolitologues ne sont plus écoutés tant leurs analyses intelligentes, sourcées et nourries par l'expérience et leur formation sont incompatibles avec le système de l'information mainstream officielle et sa confrontation de narratifs opposés sur fond de désinformation et de propagande, basé sur l'instantanéité et l'impression.

Alors, que faire?

Qui détient la vérité ? Personne. Elle ne peut que sortir de la confrontation entre les produits divergents de différentes sources. La prudence est de mise sur ces questions extrêmement délicates mais essentielles. A cet effet je vais vous dire ce que je tente personnellement et très modestement de faire : ne pas fonder mes avis et mes jugements - lorsqu’ils sont possibles ce qui n’est pas toujours le cas…- sur les médias mainstream ni sur les réseaux sociaux. Je cherche ailleurs et en plusieurs lieux médiatiques en essayant de ne pas tomber dans le piège du complotisme.

Je me réfère en particulier à :

J’écoute les avis de :

tous très peu invités sur les chaînes officielles mais dont il est facile de trouver les interventions sur YouTube; trois d’entre eux ayant créé des chaînes dont je vous ai mentionné les liens et auxquelles vous pouvez vous abonner.

Ils sont géopoliticiens ou hommes et femmes de grande expérience internationale.

La liste n'est pas exhaustive.

Une dernière remarque. Terminant l'écriture de ce billet je suis tombé sur une interview passionnante de Frederic Taddei dans le Figaro https://www.lefigaro.fr/vox/societe/frederic-taddei-l-age-est-l-angle-mort-de-l-histoire-20240503 au sujet de son livre - 50 ans. Tout ce que les gens célèbres ont fait, ou pas, à toutes les époques et dans tous les domaines, à votre âge - dans laquelle revenant sur son émission "ce soir ou jamais" que vous avez dû apprécier comme moi, il dit: "Chacun parle tout seul dans son coin pour des gens convaincus d’avance". C'est le récif sur lequel nous envoient les médias mainstream et le formatage des narratifs ! Evitons-le!

De recoupements en recoupements nous parviendrons peut-être à nous doter de moyens de juger et à échapper aux manipulations, propagandes, désinformations et narratifs idéologiques. Nous pourrons ainsi nous déterminer en fonction des enjeux géopolitiques stratégiques comme des rapports de puissance qui se jouent à notre insu derrière les écrans avec lesquels on nous aveugle et on nous influence. Pragmatique. Méfiant. Suspicieux. Bien informé mais pas influençable.

Si un homme averti en vaut deux; il en est de même pour le citoyen!

CQFD.

 

5 commentaires:

  1. Voilà de bonne sources..., propres à se forger un avis éclairé, et pas ébloui jusqu'à l'aveuglement par des chaînes telles que Radio-Kiev, comme dit Michel Onfray...
    CR

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  2. Effectivement deux hypothèses sautent aux yeux à propos de Navalny: 1/ il est mort de chagrin. 2/ il s’est suicidé pour emmerder Poutine.

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  3. Voilà une réaction émanant d’un courageux anonyme qui oublie les possibilités des services secrets sur lesquelles l’histoire récente est eclairante

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  4. Je n’ai pas réussi à signer Darwin

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  5. Darwin est un doux rêveur bien naïf. Il confond la responsabilité de la Russie et son éventuelle culpabilité. Ce n’est pas parce que Poutine a fait emprisonner Navalny que le Kremlin est coupable de l’avoir éliminé, tout est possible.

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