Tout s'accélère. Plus personne ne maîtrise le processus enclenché par la dissolution surprise d’Emmanuel Macron. Au-delà des incertitudes électorales et institutionnelles qui s'ensuivront la vraie question est celle de savoir ce qui est réellement en cours.
Les positionnements des différents partis politiques
relèvent de la caricature. Comment expliquer la nième renaissance du Front
républicain ? Comme moi vous avez sans doute constaté la brutale amnésie
du monde politique et médiatique à l'égard de la France insoumise et de ses
errements notamment antisémites de ces derniers mois. Tout le monde a oublié ce
qui semblait pourtant faire l'unanimité contre elle. Brutalement un grand reset
s'est produit. Une fois de plus l'acteur en a été Jean-Luc Mélenchon qui n'a
pas hésité à haranguer le peuple de France en ressortant quelqu'un qu’il avait
caché depuis la clôture des élections européennes, en la personne de Rima
Hassan qui pavanait de nouveau à ses côtés. Place de la République quelques
minutes plus tard dans l'indifférence générale on a vu à nouveau flotter les
drapeaux palestiniens dans le ciel républicain. Et ça marche ! Comme si la
classe politique dite républicaine, celle du fameux arc républicain, n'avait
pas d'autre solution pour survivre que de se ranger derrière la dialectique
trotskiste de LFI qui l’instrumentalise. Tout sauf le péril fasciste est
redevenu le leitmotiv ! "No pasaram" …
Sans doute ont-ils tous compris que la lame de fond du
mouvement enclenché devait les submerger et les emporter avec elle.
Comme je l'ai expliqué la semaine dernière le processus
en route est truffé de pièges pour ceux qui tenteront d'exercer le pouvoir dans
cette période inédite. De ce point de vue l'avènement à la tête de l'Etat d’un
parti comme le Rassemblement National ne pourra être qu'une nouvelle étape dans
le processus de désintégration du système. Quiconque tentera de gouverner le
pays dans ce contexte sera nécessairement emporté par le mouvement dont
l'enclenchement remonte bien avant la dissolution.
Personne ne maîtrise plus rien. L’histoire recèle bien des
illustrations de ces périodes au cours desquelles un mouvement puissant s’impose
aux hommes. Ces derniers en sont encore les acteurs sans pour autant en
avoir la maîtrise. Gustave Le Bon a analysé cela avec les foules. L'enclenchement des guerres en est une autre illustration.
De ce point de vue la réaction frileuse et conformiste
des partis politiques dits de gouvernement est compréhensible. Ils ont tous
compris que le système dans lequel ils ont forgé leur identité politique n'a
plus que quelques années voire quelques mois à vivre ou à survivre. Demain ou
après-demain sera un autre jour….
Henri Guaino l’analyse remarquablement dans son dernier livre.
De leur côté les Français espèrent encore quelques
réactions providentielles susceptibles de résoudre leurs problèmes immédiats de
pouvoir d'achat et de sécurité, comme on le leur promet. Mais le pays est
ingouvernable. Il le sera encore après le 8 juillet quelle que soit la majorité
à l'Assemblée nationale. Trop de blocages. Trop de privilèges. Trop de
prétention.
Ce n'est pas pour rien que Jean-Marie Le Pen, qui avec
Jean-Luc Mélenchon était certainement l'un des derniers hommes politiques à avoir
une culture politique comprenant le mal profond du pays, n'avait jamais voulu
du pouvoir. Jean-Luc Mélenchon n'en veut pas non plus.
Ce dernier sait parfaitement que la vérité ne sortira pas
des urnes, pas plus qu’une quelconque solution politique. L’épreuve réelle surgira
plus tard et délivrera seule le verdict final. Ce sera alors seulement l’heure
de l’écriture d’une page nouvelle qu’il est impossible d’écrire aujourd’hui.
L'un des rares analystes politiques à l'avoir compris et
souligné est Dominique Régnier dont je vous recommande d'écouter les dernières
prises de position et particulièrement son interview de ce matin sur Radio
classique. https://www.radioclassique.fr/podcasts-et-emissions/l-invite-politique/Les lendemains de ce processus électoral inédit ne pourront qu’être
violents. Telle est la réalité à laquelle il faut se résigner. Un ami m'a écrit
avec justesse ce matin : « Avec raison Dominique Reynier souligne
que Jean-Luc Mélenchon est en train de faire monter la violence comme on fait
monter une pâte. Son engagement dans la soirée hier a démontré qu’il était en
train d’asphyxier toutes les forces de gauche et de donner une coloration très
engagée, très militante, très violente au match qui va se dérouler. Rien
n’arrêtera vraisemblablement ce blocage du fonctionnement de la vie politique. Ce
n’est qu’après le chaos que les solutions pourront voir le jour ».
Il va falloir encore attendre et faire le gros dos avant
de pouvoir espérer une quelconque renaissance.
D’ici là la partition sera erratique, troublante et sans doute douloureuse.
Voilà qui demeure passionnant. L’histoire est en marche.
Tout s’accélère….
« La dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas un acte politique destiné à rendre la décision au peuple. C’est un caprice, celui d’un sale gosse qui, mécontent de son cadeau de Noël, met le feu au sapin ».
RépondreSupprimerJean-Frederic Poisson
CR
De fait, l’inconséquence de ce président jupitérien avait commencé dès la réception à l’hôtel de Brienne le 13 juillet 2017 lorsque ce « Sale gosse » avait fait sa première crise en rappelant que « le chef des armées, c’est moi ! »… ce qui avait conduit à la démission du chef d’état-major des armées…
RépondreSupprimerPauvre France !
CR