ESSAYONS DE TIRER DES ECONS DE LA VICTOIRE DE D. TRUMP ...

La victoire triomphale de Donald Trump n’a pas été applaudie en France. Peut-elle y servir de leçon, si ce n’est d’exemple ?

Je ne suis pas d'un pro américanisme béat. Nous avons perdu de vue depuis trop longtemps que nos cousins d'outre atlantique ont une vision assez unilatérale de nos relations et qu'ils ont diffusé dans le monde une sorte de millénarisme politique nourri d'impérialisme idéaliste qui n'est pas fait sans m'inquiéter et dont nous avons depuis plusieurs décennies constaté les effets dévastateurs sur bien des fronts. Quant à l'élection de Donald Trump elle nous réserve dans l'immédiat des jours difficiles tant sur le plan économique ne serait-ce qu'en Ukraine… 

Pour autant il y a depuis la fondation des EU entre les États-Unis et la France une longue et vieille histoire faite d'influences réciproques. Je ne peux m’empêcher de penser au célèbre : « La Fayette nous voilà !». La France a toujours été très écoutée et présente dans le nouveau continent et ce dernier lui en a été reconnaissant au point de sacrifier à deux reprises nombre de ses enfants à la libération de notre territoire et de notre nation. Nous n’avons pas le droit de l’oublier.

A l’inverse nous ne pouvons pas ignorer que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la politique américaine a cherché à nous arrimer à elle en tentant de nous aligner à la défense de ses seuls intérêts, à commencer malheureusement par notre construction européenne dont nous voyons aujourd'hui qu'elle se retourne contre nos intérêts vitaux.

Est-ce malgré tout raisonnable d’imaginer qu’un mouvement identique à celui qui contre toute attente et contre l'apparente logique  a tout renversé chez l’oncle Sam puisse triompher chez nous ?

Je ne pense pas que l'on doive calquer le modèle américain sur le nôtre. L'élection qui vient d'avoir lieu outre-Atlantique n’est pas annonciatrice d'une réaction de même nature de la part de la France et du peuple français. Nous sommes trop différents à bien des égards.

Il reste qu’il y a des leçons à tirer de cette élection historique. J’en retiendrai une qui me semble essentielle.

J’ai été marqué par le fait que Donald Trump développe un discours d’empathie vis-à-vis de ses concitoyens et de leur nation. Il stigmatise violemment ce qui est leur est contraire. Il désigne leurs ennemis ou ceux qui jouent contre les intérêts américains. Il ne stigmatise pas les Américains. Tout ceci sans idéologie. Ils ont voté pour lui, malgré sa personne, malgré son précédent mandat, malgré certains événements comme l’invasion du Capitole, parce qu’ils ont cru qu’il les aime et qu’il aime leur Nation. Et comment, avec quelle majorité; il a même et largement remporté le vote populaire ce qui est historique pour un républicain !

Ceci est logique et cohérent puisque la politique est un service. Elle n’est qu’un service. Saint Augustin écrivit : « Chaque personne est définie par ce qu’elle aime. Toute société est animée par ce qu’elle aime ». Une nation n’est en fait rien d’autre, pour le citer « qu’une multitude de créatures rationnelles associées par un commun accord quant aux choses qu’elles aiment ». Et SS Pie XI : « L’action politique est une expression supérieure de la charité ». Et on sait que la réflexion catholique est très présente dans l’entourage de président élu sans s’en tenir à son vice-Président Vance.

La même chose est-elle possible en France ?

J’en doute, au moins dans l’immédiat.

J’en veux pour preuve la tournure du débat politique, l’inconstance des responsables politiques, l’évolution de leurs programmes, les clivages idéologiques fermés et stériles si ce n’est destructeurs ; la censure générale de la culture politique chrétienne imposée par la gauche et acceptée de tous bords.

Au-delà, quel est la femme ou l’homme politique français dont le discours est empathique à l’égard des Français et de la France ? Quel est celle ou celui qui en même temps montre et manifeste concrètement aux électeurs sa volonté de faire triompher la France à travers Elle ses intérêts vitaux ?

Tout est négatif, décourageant, clivant, consternant d’enfermement idéologique et de stérilité politique.

Peut-on espérer que la manière de Michel Barnier et de nombre de ses ministres, de faire de la politique à l’ancienne, en traitant les problèmes de manière pragmatique, sans slogans, sans volonté d’opposer ou de cliver, mais simplement avec l’ambition de résoudre les difficultés, sera une voie française de nature à répondre dans le temps et avec efficacité aux drames auxquels nous sommes confrontés ?

Il ne ressemble pas à Donald Trump; mais derrière les oppositions de style peut-on espérer qu’il y ait le même souci de vérité, de pragmatisme, de charité politique au sens noble du terme, d’aider les nationaux et de soigner le pays en tant qu’il est le point de passage obligé du bien commun ?

L’avenir nous le dira avant de voir s’installer à l’Elysée un Trump à la française !