mercredi 15 janvier 2025

LIBERTE D'EXPRESSION CHERIE QUE DE CRIMES ON S'APPRETE A COMMETTRE EN TON NOM...

Chers amis,

mon seul usage régulier de Facebook consiste à y partager les blogs que je mets en ligne et que vous me faîtes l'honneur de lire régulièrement. Alors que le débat fait rage autour des initiatives d'Elon Musk et dans son sillage de Mark Zuckerberg voilà que je viens de subir la censure bienpensante sous la forme de la fameuse "modération" que nos grands esprits libéraux et démocrates leur reprochent de vouloir supprimer! La liberté d'expression est sur la sellette!


En effet, le partage de mon dernier billet à propos du décès de JM Le Pen a été supprimé au motif qu'il contiendrait des éléments contraires à la charte.

Il m'est bien sûr impossible d'obtenir des précisions…

Je n'ai ni l'intention ni les moyens de m'offrir une action en justice en Irlande…

Dois-je faire ce que nos admirables écologistes brandissent sans passer à l'acte pour "X"; c'est à dire renoncer à utiliser dorénavant ce réseau social?

Je pense qu’Elon Musk pour qui je n’ai cependant aucune sympathie s'est engagé dans un juste combat nonobstant les cris d’orfraie des dirigeants écolo et de M. Thierry Breton. Nous vivons un moment de vérité. Vive la liberté d’expression !

Les masques tombent. Il est facile d'être pour la liberté d'expression quand on musèle ceux qui s'opposent à vous.

Illustration. Dans une émission diffusée sur France 5 ce dimanche, Clara Chappaz, la ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, a affirmé que les Français étaient dotés "d'outils qui permettent de s'assurer que les fausses opinions soient sorties des plateformes numériques" avant de se reprendre et de parler de "fausses informations".

Opinions et informations! Ne pas confondre…

Il demeure, et c'est pourquoi le sujet est aussi passionnant qu'essentiel, tout ne peut pas être exprimé n'importe comment sans un minimum de discernement et de responsabilité…

Il me revient à l'esprit le jugement de Simone Weil parfaitement éclairant sur ce débat.

Je cite à ce sujet volontiers le texte suivant extrait de https://urlz.fr/tMBd:

Où est le juste milieu? On peut trouver dans l'Enracinement de Simone Weil une réponse claire à cette question : « La liberté d'expression totale, illimitée, pour toute opinion quelle qu'elle soit, sans aucune restriction ni réserve, est un besoin absolu pour l'intelligence. Par suite c'est un besoin de l'âme, car quand l'intelligence est mal à l'aise, l'âme entière est malade ». Tout est donc permis? Simone Weil s'empresse d'ajouter qu'il faut distinguer le monde de l'action, dont le journalisme fait partie, du monde de la pensée pure où l'on ne désire que comprendre, où l'on ne cherche pas à persuader. C'est seulement dans ce second monde que la liberté d'expression totale est légitime. Où la ligne de démarcation se trouve-t-elle? Réponse de Simone Weil : « La distinction des deux domaines, celui qui est hors de l'action et celui qui en fait partie, est impossible à formuler sur le papier en langage juridique. Mais cela n'empêche pas qu'elle soit parfaitement claire. La séparation de ces domaines est facile à établir en fait, si seulement la volonté d'y parvenir est assez forte ».

Si une telle volonté existait, on créerait, ajoute-t-elle, un tribunal spécial pour les crimes contre la vérité :


« Ne serait-il pas temps de proclamer que tout crime discernable est punissable, et qu'on est résolu, si on a en l'occasion, à punir tous les crimes? Quelques mesures faciles de salubrité publique protégeraient la population contre les atteintes à la vérité. La première serait l'institution, pour cette protection, de tribunaux spéciaux, hautement honorés, composés de magistrats spécialement choisis et formés. Ils seraient tenus de punir de réprobation publique toute erreur évitable, et pourraient infliger la prison et le bagne en cas de récidive fréquente, aggravée par une mauvaise foi démontrée ». Dans un livre paru au moment où elle-même écrivait ces lignes, Jacques Maritain affirmait : « Les plus grands intellectuels de l'antiquité n'avaient pas songé à condamner l'esclave ». Ce qui est manifestement faux. On hésite toutefois à ajouter que, selon Simone Weil, Maritain aurait mérité de comparaître devant son tribunal pour avoir ainsi jeté le discrédit sur toute la pensée grecque. À ce compte en effet, le tribunal de la vérité aurait été bien occupé

Par cet exemple, Simone Weil ajoute une nuance importante à sa position : la distinction entre les faits et les opinions. On tremble tout de même en réfléchissant à l'usage que les pouvoirs publics seraient tentés de faire de son tribunal. Les régimes totalitaires n'ont-ils pas recours à des tribunaux semblables, institutionnalisés à des degrés divers. Ne devraient-ils pas être internationaux, comme le tribunal de La Haye et comporter des sections correspondant aux grandes disciplines : physique, mathématique, histoire, etc? C'est déjà un peu le rôle que jouent les société savantes internationales, mais avec une efficacité si limitée, en philosophie par exemple, qu'on ne sait pas à quoi s'en tenir au sujet de Heidegger. Il a été condamné sans procès et en partie réhabilité également sans procès, de sorte qu'il demeure entouré d'un flou malsain.

Hélas! en attendant dans ce domaine des institutions jouissant d'une grande autorité morale, on peut discréditer de façon peut-être irrémédiable des œuvres qui, traitées avec justice, auraient pu être de précieuses sources d'inspiration pour l'humanité et inversement, on peut laisser dans la plus blanche immunité des œuvres et des carrières entachées de bien des ''crimes pires'' que celui que Simone Weil reprochait à Jacques Maritain. En France, le cas du poète Aragon est exemplaire : il a cautionné les crimes de Staline en toute connaissance de cause, et peut-être faudrait-il à cause de cela interdire la publication de ses écrits politiques ou les réserver à des chercheurs dont on serait certain qu'ils en feraient bon usage; en revanche, ce serait priver l'humanité d'un bien infiniment précieux que de frapper des poèmes comme Il n'y a pas d'amour heureux du même interdit. Toujours en France, le cas analogue de Charles Maurras est tout aussi éclairant. Sa fidélité à Pétain fut-elle plus lourde de conséquences négatives que la fidélité d'Aragon à Staline? L'une des tâches du tribunal préconisé par Simone Weil serait de faire la lumière sur une telle question, ce qui en l'état actuel des passions en France, ne serait possible que dans un cadre international. En attendant que justice lui soit ainsi rendue, Maurras est victime d'une vindicte intellectuelle qui, sans frapper ses œuvres d'interdit, les relègue dans des oubliettes d'où elles ne sortiront peut-être jamais plus. Or, Charles Maurras a lui aussi écrit de très beaux poèmes dont on regrette qu'ils ne soient pas connus de tous.

D'une manière générale en France, il existe deux poids deux mesures, selon que les auteurs traduits devant la justice informelle sont de gauche ou de droite; un appui à Staline est moins grave qu'un appui à Pétain, même dans les cas où un appui à Pétain n'était en aucune manière un appui à Hitler. L'une des grandes responsabilités du tribunal de Simone Weil serait d'éclairer cette situation d'une lumière plus juste.

Une autre grande responsabilité du même tribunal serait d'instituer, tantôt des procès de réhabilitation totale ou partielle des auteurs et des œuvres condamnés sans procès, tantôt des procès d'accusation pour des auteurs et des œuvres dont les mensonges n'ont pas encore été mis en lumière. Si, comme beaucoup le pensent, on est en droit de reprocher à Aristote d'avoir été trop tolérant à l'égard de l'esclavage, que penser et que dire de la position de Hegel sur l'Afrique noire?


1 commentaire:

  1. Qui sont ils pour juger ?
    Ils n'ont fait que créer un outil technique de communication, et veulent en faire un moyen de manipulation des esprits , au service de leur idéologie ( à moins que ce ne soit l'inverse ?)
    Celui qui a fabriqué le marteau n'a pas à m'imposer comment planter mon clou !

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