dimanche 9 février 2025

LE DEBAT SUR L'IDENTITE FRANCAISE RESSURGIT. DES MOTS AUX ACTES ?

L’immigration continue d’affoler un monde politique qui redécouvre enfin le débat sur l'identité nationale. Mais de la parole va-t-on enfin passer aux actes ? Et quels actes ?


François Bayrou a jugé vendredi « trop étroit » un débat sur le seul droit du sol, comme suggéré par son ministre de la Justice Gérald Darmanin, et a souhaité un débat « plus large », qui intégrerait cette question sensible sur ce que « c’est qu’être Français ». « Ce débat public est trop étroit », a affirmé le Premier ministre, qui répondait depuis Matignon à la radio RMC installée dans la ville de Pau. « Vous voyez bien ce qui fermente depuis des années. Ce qui fermente, c’est qu’est-ce que c’est qu’être Français ? Qu’est-ce que ça donne comme droit ? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs ? Qu’est-ce que ça procure comme avantages ? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale ? A quoi croit-on quand on est Français ? », a ajouté François Bayrou, qui a fait récemment polémique en évoquant un « sentiment de submersion » migratoire.

Débat récurrent. A chaque fois nous nous sommes contentés de mots, sans suites… ! 1986 avec Jacques Chirac et sa réforme avortée du code de la nationalité. 2007 avec Nicolas Sarkozy et son ministère de l’identité nationale très vite disparu. Nous y revoilà avec 40 ans de retard.  Bis repetita ?

Qu’est-ce qu’être français ? Comment devient-on français ?

Ces deux questions lancinantes, différentes mais intimement liées, surgissent une nouvelle fois dans le débat politique alors qu’en même temps le droit des étrangers s’impose au droit national comme en sont l’illustration la décision du Tribunal administratif de Melun dans l’affaire de l’influenceur Doualem et les poursuites contre Robert Menard pour avoir refusé de marier un OQTF. Ne nous laissons pas abuser par les effets d'annonce.

Il y a un préalable: rétablir la souveraineté.

Les questions posées par François Bayrou ne cherchent qu’à gagner du temps et à faire croire qu’il serait capable de gouverner dans le bon sens. Les mots ne servent plus à rien. Il faut agir en restaurant notre pouvoir de légiférer sur le sol de France dans l’intérêt de notre communauté nationale.

Indépendamment de ce débat provoqué de manière opportuniste et politicienne la question préalable est de savoir si notre Etat va prendre les initiatives nécessaires pour imposer les exigences de l’ordre public aux droits de ceux qui le troublent et ne le respectent pas. Car la décision des juges administratifs de Melun n’est que l’expression de la suprématie réelle et effective des droits de l’homme érigés en règle supra nationale qui fondent aussi l’infraction reprochée au Maire de Béziers.

Le préalable est que l’Etat fasse régner la souveraineté française sur son sol. Il ne peut plus y avoir de Français si la souveraineté française ne s’exerce plus. La nationalité repose sur la souveraineté. La nation n'existe que souveraine.

Si l’on doit se satisfaire de ce que le chef du gouvernement ouvre les yeux après avoir souligné le problème migratoire, les Français sont en droit d’exiger un minimum de cohérence légale, politique et institutionnelle et que l’on cesse de se moquer d’eux en transformant l’exercice du pouvoir en ministère de la parole.

La souveraineté d'un État réunit - sur son sol et pour son peuple - des compétences exclusives, à la fois législatives, exécutives et judiciaires. Elle sous-entend l’indépendance de l’État afin qu'il ait le contrôle exclusif de son territoire.

Nous l’avons perdue. Nos gouvernants l'ont abandonnée.

C'est précisément le 3 mai 1974 que la France a ratifié la CEDH qu’avait toujours refusée le Général de Gaulle. C'était alors Alain Poher qui assurait l'intérim à la présidence de la République après le décès de Georges Pompidou et avant l'élection de Valéry Giscard d'Estaing. Un président par intérim !!!!

Depuis lors la CEDH s’est installée dans le bloc de constitutionnalité qui est devenu le cadre de la déconstruction de notre souveraineté ; sans parler de la disparition des frontières qui interdit le contrôle du territoire.

La nécessaire remise à l’endroit de notre système législatif qui passe par un renversement et une redéfinition de la hiérarchie des normes est la condition nécessaire pour que nous retrouvions notre souveraineté. Il est temps de revenir à ce « b.a. ba » politique et institutionnel. Les droits individuels doivent céder face aux exigences du tout, de la société, du bien public. La tâche est ardue car il s'agit d'inverser la logique de ce qui a été construit depuis deux siècles avec en arrière-plan le principe rousseauiste du mal social corrupteur de la personne individuelle.

Monsieur Bayrou aura-t-il le courage d'ouvrir également ce débat que son ministre de l’Intérieur pose de manière implicite en prenant des décisions dont il sait qu’elles seront annulées par les juges administratifs ? En effet, Bruno Retailleau l’explique ce jour dans le JDD:  «Tel qu’il est appliqué, le droit met en échec la volonté de l’État».

On ne peut pas éternellement exercer le ministère de la parole tout en entérinant une situation institutionnelle et juridique qui rend impossible la transformation des mots en actes. Il faut régler son compte à la soumission de notre droit au préambule de la déclaration des droits de l’homme et à la CEDH.

Ce préalable étant posé, reprenons les deux questions afin d’essayer de voir de quoi il retourne.


Qu’est-ce qu’être français ?

La nationalité est un fait. Elle ne résulte ni de la physiologie, ni de la volonté. La nationalité est une modalité d'un état naturel : la vie en société. C'est un fait social. Elle répond à un besoin. Elle signe l'appartenance à une communauté qui s'est constituée sur un sol, avec une culture, à travers une histoire et avec un peuple. Elle correspond à une masse de désirs, de passions de besoins, d'aspirations, de coutumes, de mœurs, de manières d'être, de penser, de parler. Elle modèle les individus qui la partagent. Elle ne se définit pas. Elle se vit. Elle se partage sociablement.

Quand un peuple ou une communauté nationale en viennent à se poser ces interrogations c’est que la Nation n’insuffle plus le principe de vie sociale qui la sous-tend.

Les mots sont impuissants. Seul le réel compte.

L’Etat doit aider à revivifier tout ce qui permet à chaque citoyen de s’identifier et de se reconnaître. Pas de lois. Pas de décrets. Pas de grand débat. Pas de commissions. Pas de symposium. Faire vivre la France qui nous réunit en récusant tous les esprits de chapelle et les définitions qui ne font que diviser. La dialectique détruit. Seule la vie réunit.


Comment devient-on français ?

L‘acquisition de la nationalité relève de la responsabilité du pouvoir politique, de l’Etat, afin qu’elle ne contribue pas à dissoudre la nation comme c’est le cas aujourd’hui. Nous n’avons pas toujours appliqué le droit du sol. D’autres nations ne l’appliquent pas. Rien ne peut ni ne doit être figé. La code de la nationalité n'est pas un sanctuaire.

Marine Le Pen a eu raison : « on arrête de blablater » ; il faut agir. Et la restauration pour l’avenir du droit du sol semble incontournable eu égard au volume pris pas l’immigration.

Mais je ne suis pas certain que le vote d’un référendum pour l’abandon de l’acquisition de la nationalité par la naissance sur notre sol soit suffisant pour résoudre les problèmes posés par la dissolution de l’identité française.

Il y aussi notamment le problème des binationaux particulièrement algériens ; ce dont personne ne parle. Or il peut être réglé et résolu par clarification. Les binationaux doivent choisir. L’appartenance effective à la communauté nationale de tous ceux qui depuis trois ou quatre générations jouent sur deux tableaux passe par ce choix. C'est essentiel, vital pour la nation.

A cette double condition un premier pas serait alors fait dans la bonne direction.

Pour l'heure le compte n’y est pas…

2 commentaires:

  1. Il serait temps de VOIR et de DIRE que la RIPOUblique ANTI-Française et tous ses dirigeants #CriminelsSataniques ne VEUT PAS régler les problèmes de fond comme l'immigration et le droit du sol, pas plus que ceux de l'école, la justice (juges rouges du SM), les hôpitaux, la police, les agriculteurs, le prix "européen" de l'électricité, et tous les autres sujets qui démolissent la France et ruinent autant le pays que les citoyens... Ne pas CRIER cette vérité tous les jours, c'est s'en rendre complice...

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  2. Comme disait Einstein : on ne résout pas un problème avec le raisonnement qui l'a créé... Il faut, en toute lucidité faire le point de l'état du droit afin de rebâtir un Etat de droit qui protège notre société et notre civilisation face à l'offensive des agents qui exploitent notre incroyable naïveté, comme disait en substance très récemment Pierre Brochand, ancien patron de la DGSE, qui sait de quoi il parle...
    CR

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