lundi 15 septembre 2025

LA DEMOCRATIE EN CRISE !

La Ve République vacille sous les coups de boutoir de nos crises. La tempête fait rage.


(Image créée par l'IA)
La complexité des difficultés économiques et financières et le mur de la dette, les sacrifices prévisibles, l'insécurité, l'immigration, l'islamisation, l'antisémitisme, les risques de guerre, la recomposition du monde. Après les secousses provoquées par le choc du réel dénoncé tardivement mais justement par François Bayrou ou par la guerre qui semble fasciner notre Président ou des mouvements sociaux ou…., un moment viendra où le redressement s’imposera par la force des événements ainsi que la clairvoyance et la détermination d’un élite retrouvée. Comment ? Quand ? Le problème a tout de la quadrature d’un cercle…

Décontenancés et collectivement désemparés, nous attendons encore tout des urnes en même temps que d’un chef d’état providentiel, ou mieux encore d’un miracle ! Car nous continuons de nous persuader derrière Churchill, cité de tous bords et à l’envi, que “La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”. Phrase trompeuse s’il en est puisqu’elle présuppose d’être d’accord sur ce que l’on entend par démocratie. Or la religiosité qui l’entoure nous aveugle à son sujet. Il y a la démocratie classique héritée des Grecs, ordonnée au bien commun, exigeant vertu civique, séparation des pouvoirs, primat de la vérité sur l’émotion. Il y a la nôtre, la « moderne » devenue religion d’Etat avec son absolutisation de la procédure (calcul des voix), de l’instant médiatique et de l’émotion ; la finalité (le bien commun) s’y efface derrière l’agrément du moment. Je vous renvoie à ce sujet pour approfondissement à l’excellent petit livre de Jean Madiran.



Notre démocratie fétichisée est malmenée, détournée et dévoyée !

Pie XII avait diagnostiqué le mal qui la ronge dès 1944 : « Par opposition à ce tableau de l'idéal démocratique de liberté et d'égalité dans un peuple gouverné par des mains honnêtes et prévoyantes, quel spectacle offre un État démocratique laissé au caprice arbitraire de la masse ! La liberté, en tant que devoir moral de la personne, se transforme en une prétention tyrannique de donner libre essor aux impulsions et aux appétits humains aux dépens d'autrui. L'égalité dégénère en un nivellement mécanique, en une uniformité sans nuance aucune : sentiment de l'honneur vrai, activité personnelle, respect de la tradition, dignité, tout ce qui, en un mot, donne à la vie sa valeur, s'effondre peu à peu et disparaît. Il y survit seulement, d'une part, les victimes trompées par la fascina­tion apparente de la démocratie, confondue ingénument avec l'esprit même de la démocratie, avec la liberté et l'égalité, et, d'autre part, des profiteurs plus ou moins nombreux qui ont su, grâce à la puissance de l'argent ou de l'organisation, s'assurer par-dessus les autres une condition privilégiée et le pouvoir lui-même ».https://urls.fr/XY-Gg2 Quelle actualité ! 80 ans ont passé…

Nous sommes plongés dans une sorte de brouillard démocratique, piégés par l’idéal, hypnotisés par le mal du fascisme, déchirés par les déchainements de la libre expression, désarmés par le wokisme, tyrannisés par l’égalité dévoyée, terrorisés par les difficultés en même temps que privés de tout pouvoir réel sur notre destin par des institutions nationales et européennes qui se le sont appropriés. C’est dire que nous sommes loin du projet démocratique que l’on continue de nous vanter !

Tels sont les ingrédients de cette crise dont toutes nos élites en faillite prétendent nous sortir tout en nous y enfonçant chaque jour un peu plus. Il en va ainsi de ce nouveau premier ministre qui ose parler de rupture alors qu’il participe au gouvernement depuis 8 ans, comme si les mots pouvaient encore faire illusion !

J’ignore ce qu’il adviendra à court ou moyen terme. Je suis simplement certain que s’il doit se produire un jour le redressement ne résultera pas d’un processus démocratique normal. De ce point de vue Jean-Luc Mélenchon voit juste… Il suffit de regarder notre histoire depuis 1789 pour constater que jamais aucune crise ne s’est solutionnée par la voie démocratique : 1848, 1870, 1945, 1956.

Il va toutefois de soi qu’une nation moderne ne pourra pas s’affranchir d’institutions démocratiques, au moins en partie. Mais la démocratie devra revenir à ses sources classiques, nécessairement couplée au rôle moteur des élites sans lesquelles rien ne sera possible. Pie XII que la justesse de son diagnostic doit nous inciter à écouter propose trois axes: 

  • Le premier est que l’action de l’Etat fasse vivre un peuple et ne manipule pas une masse, ce que Simone Weil a notamment développé dans « l’enracinement ». 
  • La deuxième est de susciter une élite d'hommes spirituellement éminents et au caractère ferme, qui se considèrent comme les représentants du peuple tout entier et non pas comme les mandataires d'une foule, aux intérêts particuliers de laquelle sont souvent, hélas ! sacrifiés les vrais besoins et les vraies exigences du bien commun. 
  • Et enfin : « Une saine démocratie fondée sur les principes immuables de la loi naturelle et des vérités révélées sera résolument contraire à cette corruption qui attribue à la législation de l'État un pouvoir sans frein ni limites, et qui, malgré de vaines apparences contraires, fait aussi du régime démocratique un pur et simple système d'abso­lutisme » ; voilà qui est autrement fondateur et sécurisant que le contrôle exercé par des juges qui en réalité détournent le pouvoir à l’aune de leur appréciation personnelle sous couvert des fameuses valeurs républicaines.
Voilà pourquoi il nous appartient de nous élever au-dessus de cette actualité anxiogène et conflictuelle dont le système nous saoule 24h sur 24, 7 jours sur 7, 12 mois sur 12, comme pour nous faire croire qu'en dehors de lui il n'y aura pas de salut.

Sans nous désintéresser des échéances électorales même si elles ne semblent pas susceptibles de porter au pouvoir des hommes et des femmes capables des nécessaires ruptures, il est plus que jamais nécessaire de soigner nos proximités, d’identifier autour de nous celles et ceux qui restent animés par le sens du bien commun, de soutenir les actions qui agissent encore au service de l’homme dans sa dimension sociale, en renonçant à attendre la solution du théâtre vaudevillesque que sont devenues nos institutions. Il ne s’agit pas de jouer la carte du désordre avec ceux qui ne cherchent qu’à démolir. Il faut démasquer les fossoyeurs. Il faut s’accrocher à la vérité toujours et partout sans jamais céder à la panique. Tenir le réel et ne pas en démordre, sans concessions. La seule boussole est et doit rester le bien commun en gardant à l’esprit qu’ « Une parole de vérité pèse plus que le monde entier. »  (A. Soljenitsyne), que « Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles. » (C. Péguy) et que " Nous courons sans souci dans le précipice après que nous avons mis  quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir". (B. Pascal)

Semper idem!


Addendum en forme de retour en arrière….

Dussé-je manquer à la modestie qui sied au modeste bloggeur que je suis…. Je ne résiste pas…. à la tentation de reproduire les termes du billet que je mis en ligne au lendemain de la première élection d'Emmanuel Macron (Si vous ne voulez pas tout lire allez au moins à la conclusion…):

https://leblogdebernardhawadier.blogspot.com/2017/05/les-lecons-de-lelection-demmanuel-macron.html

Quelles leçons devons-nous tirer de l’élection à la présidence de la république de Monsieur Emmanuel MACRON?


De nouvelles méthodes électorales.

La politique et les campagnes électorales sont devenues un marché. Le candidat qui a triomphé a mis en œuvre des techniques qui relèvent du pur marketing. Il est même allé jusqu’à utiliser, comme son glorieux prédécesseur Barack Obama, les Big data et les algorithmes pour identifier les éléments de langage déterminés à partir des Verbatim récoltés par ses marcheurs. D’où ce discours attrape-tout, parfois contradictoire mais en réalité ciblé sur différentes « clientèles électorales ». Nous avons choisi un président parce qu’il a su nous dire ce que nous voulions entendre…

Le renouvellement de la classe politique.

Il répond à une attente, un désir, un besoin des Français. Le président élu nous promet des visages nouveaux à la tête de l’État comme au sein du Parlement. Avec un bémol, car il y a quand même beaucoup de recyclage et énormément de marchandages politiciens dans le choix de ces nouveaux élus… mais, il y a en réalité beaucoup plus grave. Nous sommes séduits par le choix de personnes issues de la société civile qui n’ont aucune expérience politique comme si cela était une garantie. Ainsi l’incompétence serait-elle la garantie du succès sous le seul prétexte que la compétence de ceux qui nous ont gouvernés ne s’est traduite que par des échecs. Mais ce n’est pas parce qu’une ou deux générations ont failli que nous devons pour autant tomber ainsi dans les bras de la crédulité.

Le discrédit des dirigeants actuels ne suffit pas à justifier ce qui est une véritable folie. Ou alors c’est-à-dire, et telle est sans doute la réalité…, que nos élus et nos gouvernants ne sont en réalité appelés qu’à jouer le rôle de potiches parce que le pouvoir est ailleurs, dans l’administration française et à Bruxelles, où sont hébergés et choyés nos brillants technocrates…

L’exclusion du Front National.

Le pacte républicain et l’idéologie du cordon sanitaire permettent encore la marginalisation persistante de la défense de la Nation et d’un certain nombre de valeurs dites traditionnelles et leur exclusion des cercles du pouvoir; avec cette caractéristique que dorénavant ils vont jusqu’à s’appliquer à la politique économique et à la préconisation de l’abandon de l’euro, quels que soient par ailleurs l’inanité des arguments qui ont été développés à ce sujet par Marine Le Pen notamment à l’occasion de son débat de l’entre-deux tours.

L’art de faire du neuf avec de l’ancien.

C’est sans doute le point le plus révélateur, le plus intéressant et le plus important pour l’avenir. Avec cette élection nous constatons que la France a porté à sa tête un homme qui a pour ambition de conduire une politique guidée par des principes qui sont très exactement l’inverse de ce dont elle a besoin et de ce qu’elle attend. 


  •          Nous ne voulons plus de la politique économique conduite depuis 40 ans eu égard à ses échecs répétés ; or ce sera celle de Monsieur MACRON.
  •          Nous ne voulons plus de la poursuite de la politique d’immigration conduite depuis 40 ans en raison de ses conséquences ; or ce sera celle de Monsieur MACRON.
  •          Nous ne voulons pas du communautarisme et de ses conséquences ; or ce sera l’objectif de la politique conduite par Monsieur MACRON.
  •          Nous sommes attachés à la France, à son identité, à sa culture que nous voulons voir se développer et irradier l’Europe ; or Monsieur MACRON va développer une politique qui a pour objet de dissoudre la nation et ses caractéristiques dans l’ensemble européen.

Emmanuel MACRON est le produit du système ancien.

Il y a une caractéristique transversale dans cette dégradation de notre vie individuelle et collective au cœur de la Nation française. La classe politique qui nous dirige depuis 40 ans parvient à nous convaincre que  ce qui échoue doit malgré tout être poursuivi …. parce qu’il ne serait pas possible de faire autrement.

Il en va ainsi de l’économie et de la compétitivité avec la financiarisation de l’économie dont l’explosion est plus ou moins imminente ; avec la disparition du dieu euro avec lequel nous avons diabolisé les propositions du Front National.

Il en va de même avec la politique de l’aide à l’immigration et au développement des communautés islamisées en France, dont on nous explique que nous devons les accueillir telles qu’elles sont, en mettant sous l’éteignoir tout ce qui constitue notre identité propre.

Il en va encore ainsi avec l’Europe dont on nous a imposé les traités que nous avions refusés et dont on nous explique malgré les échecs persistants qu’il est de notre intérêt d’en poursuivre la construction, toujours sur les mêmes bases.

Enfin, s’agissant d’un sujet sur lequel nos vies personnelles nous conduisent à beaucoup moins de lucidité et d’objectivité, je veux parler des valeurs familiales et de l’attachement à la conception traditionnelle de la famille, au rejet du mariage homosexuel, de l’avortement, du développement de la pornographie etc., on continue de nous pousser dans la voie d’une déstructuration persistante.

Nos politiques, légitimés par le rejet et la diabolisation de tout ce qu’incarne si maladroitement le FN – il faudra s’interroger sur le sabordage auquel nous assistons de la part de JM LE PEN et de sa fille- nous font adhérer à une politique qui est en contradiction avec nos intérêts et avec les exigences du bien commun. Et pour cela, cette classe politique lisse, intelligente, faussement culturée, ne manque jamais d’arguments comme Emmanuel MACRON en a fait la démonstration à l’occasion du débat avec Marine Le Pen….

La technique ou le politique.

En réalité, et c’est le fil conducteur de cette évolution depuis quatre décennies, sous couvert de la technique qui supplante progressivement la politique, on nous impose la mise en place de super structures économiques, sociales, politiques, culturelles et spirituelles dont l’essence est de priver l’individu de ses protections naturelles (la nation, son identité, sa famille, ses entreprises, son école). C’est une construction artificielle. Elle procède d’une déstructuration et répond à une exigence du pouvoir en place ; pour se maintenir, pour exister. Les hommes et femmes politiques du système ont besoin de nous entretenir dans ce monde artificiel, déstructuré, technique, nébuleux, mystérieux et éloigné de nos préoccupations immédiates comme de nos besoins vitaux, tout en nous gavant de consommation, de sexe, d’hédonisme, d’un humanisme frelaté et d’une générosité suicidaire.

Un pouvoir religieux.

Ce pouvoir a enfin une nature religieuse. Son laïcisme est religieux. Sa volonté d’imposer des structures qui empêchent les citoyens de croire et de mettre leur religion en pratique, est religieuse ; car c’est de cela qu’il s’agit, à l’inverse de la civilisation chrétienne qui avait pour vocation de permettre aux hommes et aux femmes de croire ans jamais les y contraindre contrairement à ce qu’on nous rabâche à loisir. Comment ne pas voir dans le choix du jour du dimanche pour la passation de pouvoir entre les deux présidents, le signe de cette volonté et de cette nature profonde ? La première et le seule fois depuis 1906 !

L’élection de notre nouveau président de la république n’est qu’une étape de plus d’une évolution logique et cohérente que nous n’enrayerons, Semper idem !, qu’à la seule et unique condition de nous réaffirmer dans notre identité, dans nos communautés naturelles et dans les corps intermédiaires dont nous avons perdu la protection.

Telle est la gageure ! Mais, elle n’est pas si folle que cela car cette évolution débouchera peut-être plus vite que nous ne le pensons, sur des crises financières, économiques, sociales et sécuritaires qui emporteront ce système comme les feuilles dans le vent…


8 ans plus tard, nous en sommes exactement là!!!!!

 

 

2 commentaires:

  1. Prions pour que le « brouillard démocratique » ne cède pas la place au « brouillard de la guerre » sur notre sol de France.

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  2. Nous ne sommes plus en démocratie depuis que "l'offre" électorale présidentielle se résume au chantage : "votez pour moi sinon c'est le RN ". Pour maintenir en place une, soit disant élite éclairée qui saurait ce qui est bon pour nous .Cette manipulation mentale issue des tableurs de McKinsey a détruit notre Patrie.
    Le chemin des urnes semble donc bien fermé
    Reste le désespoir ou un renversement de l'Etat profond ,comme aus US ?

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