samedi 21 janvier 2012

A PROPOS DU "KIT FAMILIAL"...

La crise est générale. Elle touche tous les domaines, notamment la famille. Notre Etat technocratique vient de réagir en proposant le « kit mariage », dernière innovation gouvernementale en période pré-électorale. Significatif, « LE PROGRES » titrait: « un kit pour ne plus se quitter » !
La situation est paradoxale.

Le taux de divorces ne cesse d’augmenter, un sur deux mariages. Le modèle monoparental s’impose dans les faits avec celui de la famille recomposée. Mais il ne s’agit que de modèles de substitution, de pis-aller, pour la simple raison que chacun éprouve la nécessité du modèle monogamique « pour la vie ». L’amour, les serments amoureux restent empreints d’éternité. Or si on se marie c’est pour s’aimer !...Cela ne changera jamais…Bien qu’en grande difficulté la famille reste un besoin fondamental, ressenti comme tel par la majorité des jeunes générations. Les sondages le rappellent avec constance. Nos jeunes savent que leur projet de vie doit s’inscrire dans la pérennité. Paradoxe dont le projet gouvernemental n'a pas tenu compte.

Le rêve technocratique a la vie dure….

En soi, en tant que main tendue vers des êtres  en difficulté l’idée du kit n’est pas critiquable. Le problème vient de ce qu’elle ne s’attaque au problème que de manière artificielle. Le rapport du gouvernement ne se demande pas quelles sont les causes des divorces. On veut sensibiliser les candidats au mariage, leur faire prendre conscience de la difficulté de la vie à deux et en famille, de ses contraintes , sans pour autant se demander comment on pourrait faciliter la vie des familles, la durabilité des unions !...comment on pourrait créer les conditions d’un épanouissement des couples et des familles.


Les mêmes ne s’interrogent par exemple pas sur une évidence douloureuse révélatrice de nos contradictions et de nos ambiguïtés.

Il existe une corrélation historique entre la généralisation du travail des femmes et la celle des divorces. Il est par ailleurs admis que ce sont les femmes qui demandent le divorce le plus souvent, parce qu’elles ont le sentiment de toujours supporter la charge des contraintes quotidiennes de la vie de la famille, en particulier dans les milieux modestes où les divorces sont malheureusement les plus nombreux. Il y a une évidente distorsion entre les exigences de la vie en couple et les aspirations individuelles des époux. Notre mode de vie moderne semble incompatible avec la vie de famille.
Voilà un sujet délicat...

Cette évolution est au cœur de la crise des familles. Personne n’ose plus l’analyser publiquement, sauf à être diabolisé ou marginalisé. Moi-même, en écrivant cet article, je me pose la question de savoir ce que je peux et ce que je ne peux pas écrire…. J’imagine avec crainte les réactions de certaines de mes amies ou cousines proches à la lecture de ces lignes. Tu ne vas quand même pas remettre en cause le travail des femmes !


La question n’est pas de savoir si on est pour ou contre le travail des femmes.

Elle est de définir des objectifs, des priorités. Est-ce la famille ? Choisir…Assumer les conséquences de ses choix ; se rappeler, comme on l’apprend aux enfants, qu’on ne peut pas toujours tout faire. Choisir, éliminer, …Le problème est dans la possible contradiction existant entre les intérêts des membres de ce tout qu’est une famille. On ne veut plus accepter que le bien commun de la famille passe par des sacrifices d’intérêts individuels.

Dans cette optique la difficulté actuelle pour les couples est de parvenir à assumer et à maîtriser les conséquences de l’évolution de la condition féminine qu’il ne s’agit pas de réfuter ou de refuser.

Il y a donc tout d’abord un piège idéologique à récuser ; on a le droit de poser cette question, précisément en raison de la gravité des conséquences financières, éducatives, humaines, affectives désastreuses de la généralisation du divorce. Et poser la question ce n’est pas refuser toute évolution… ; c’est aussi refuser tout interdit, quel qu’il soit.


A partir du moment où l’on accepte de s’interroger, il faut se rendre à l’évidence que la « libération » de la femme est d’abord réservée à une élite intellectuelle et sociale. Simone de Beauvoir n’a jamais trimé sang et eau pour élever une famille dans des conditions matérielles difficiles ! Allez donc demander, dans le monde ouvrier si le travail de la femme est une libération. Il est une nécessité imposée par un monde économique qui en étouffant la valeur travail ne rend pas possible l’organisation d’une vie de famille équilibrée dans laquelle les tâches familiales puissent être assumées dans la paix, la concorde et l’harmonie. L’épanouissement au travail est un luxe que seules quelques privilégiées peuvent s’offrir ! Oui la libération de la femme est un luxe ; oui il est réservé à une élite ! En développant ce modèle, en faisant miroiter ce mirage de la libération à une majorité pour laquelle il était matériellement inaccessible, on a petit à petit tué la famille, plutôt que de donner à une très grande majorité des moyens pour mieux s’organiser et mieux vivre . On a libéré les femmes d’une prétendue aliénation pour les plonger dans une autre, en entretenant un mythe inaccessible qui était le lit de l’échec des familles.


Alors que faut-il faire ?
Ne pas se contenter de substituts comme le kit familial qui ne sont imaginés que our se donner bonne conscience et ne pas traiter ce qui fait mal...


Refuser les a priori idéologiques. Regarder la réalité en face. Accepter les exigences de l’épanouissement des familles, et se demander comment on peut offrir un vrai choix aux plus modestes. Puisque la famille est au cœur du projet humain, refuser d’en faire une aliénation et dans le même temps que les êtres qui la composent y vivent en s’aliénant ou en ayant l’impression de s’aliéner. Exiger autour de nous que l’on aborde autrement la problématique des politiques familiales. Définir un vrai statut de la mère au foyer en intégrant la dimension nécessaire de son éanouissement professionnel. Réfléchir à la question du travail par rapport au fait que sa justification première, essentielle est de permettre aux hommes et aux femmes d’élever dignement leurs enfants. S’interroger en ce sens sur les actions à entreprendre au niveau des entreprises, comme à celui des collectivités locales et de la législation. Permettre l’organisation d’une vie des familles qui ne soit ni exclusive du droit de la femme à s’épanouir ni du besoin que chacun a de l’apport spécifique et propre de l’autre. Récuser un égalitarisme qui nie les différences naturelles et nécessaires à l’équilibre de tous, comme par exemple cette théorie du gender. Essayer d’adhérer à des modèles culturels qui ne façonnent pas en nous un état d’esprit favorable à tout ce qui détruit la famille, ou tout simplement à la fatalité de son échec.


Au fond il faut lancer un immense mouvement de la libération des familles comme on a lancé celui de la libération de la femme !

Une petite voix me dit qu'il devrait y avoir des réactions....

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