L’épidémie du COVID19 nous a rendu à juste titre très sensibles au
combat pour la vie. Nous avons collectivement accepté de faire des sacrifices
oh combien justifiés afin de nous protéger et de préserver les plus démunis d’entre
nous. La vie vaut la peine d’être défendue. Toutes les vies se valent. C’est
admirable. On ne le dira jamais assez. La vie notre bien le plus précieux... Et pourtant...
Au risque de choquer nombre d’entre vous ce constat est pour
moi l’occasion de revenir sur le sujet si difficile et douloureux de l’avortement
et de toutes ces vies innocentes sacrifiées dans l’indifférence.
Mais comment Bernard tu n’as pas le droit de faire un
pareil amalgame ! Tu parles d’un droit chèrement conquis. De la liberté
des femmes ! De leur droit à disposer de leur corps…Droit que l’on va un
de ces jours prochains inscrire dans la Constitution. Cela n'a rien à voir!
Que nenni... je ne parviens pas à m’enlever de l’esprit
les plus de 9 500 000 avortements commis depuis 1976, les plus de 80 000
avortements commis depuis le début de l’année 2020, les plus de 200 000 avortements
commis en moyenne chaque année. Des vies sacrifiées en toute légalité au nom de
la liberté…. Quand j’y pense cela me hante. Pas vous ? J’ai peur que devant
Dieu et plus simplement devant l’histoire notre époque, notre Nation ne s’en
remettent pas…. Qu’un jour des comptes nous soient demandés alors que par
ailleurs nous sommes capables d’être exemplaires… Comment un tel paradoxe est-il
possible ?
Je viens de lire l’excellente biographie du Professeur
Jérôme Lejeune écrite par Aude Dugast qui cite avec justesse ses écrits et ses
déclarations contre l’avortement mais toujours pleines de respect pour les
personnes. Comprenez-moi bien, il ne s’agit pas ici de faire le procès de quiconque.
Je veux m’interroger sur un acte - l’IVG - à la lumière de l’actualité. Je ne
condamne personne, surtout pas celles qui sont entrainées avec leurs
souffrances et leur malheur dans un drame qu’on leur fait croire inéluctable et normal.
Nous devons réfléchir à notre bien le plus précieux :
la vie. La vie que nous recevons. La vie que la nature permet aux femmes de
donner. Cette vie pour laquelle nos professionnels de la santé se sont engagés
pleinement, au risque de la leur. Car ce qu’il y a d’extraordinaire avec la vie
humaine c’est que celui qui la détient est prêt à la sacrifier pour la sauver
chez les autres. Grandeur de l’héroïsme social nourri par l’amour de l’autre !
Or avec l’avortement légalisé, la société pousse des
femmes vivant un drame – envisager de tuer l'enfant qu’elles portent !
- au crime le plus lâche et le plus épouvantable, celui d’un être humain sans
défense et dépendant, niché dans le ventre sacré de sa mère. Total renversement
de l’héroïsme pourtant si naturel et partagé que nous saluons avec une belle unanimité. Quel paradoxe!
Et cela parce que ce petit d’homme pourtant conçu n’est
pas désiré, pas accepté; il est rejeté alors que nous refusons toutes les solutions
alternatives, certes difficiles, qui permettraient d’éviter cette lâcheté et de plonger
des mères et des familles dans le drame qui dure et ne peut jamais s’oublier.
Je sais : la femme est libre et elle doit le rester.
Elle doit pouvoir disposer d’elle-même comme elle l’entend… Mais excusez-moi il
y a quelque chose qui cloche… Serait-ce qu’en réalité, comme certains
professeurs d’éthiques (?) tentent de nous l’expliquer, ce petit d’homme ne
vivrait pas encore vraiment lorsqu’on l’élimine ?
C’est sur ce point que s’est ancrée la conviction du Professeur
Lejeune. Il alla de congrès en conférences et en débats pour expliquer le
contraire avec la rigueur du scientifique qu’il était…Il faisait la
démonstration simple et évidente du mensonge qui soutenait la campagne pour la
légalisation de l’IVG, ce mensonge sur la nature criminelle de l’avortement
lui-même. Notre grand savant racontait
la vie du bébé à peine conçu dans son sac amniotique avec humour et délicatesse,
montrant à ses auditoires le processus merveilleux enclenché dès la rencontre hasardeuse
de l’ovule et du spermatozoïde. Il avait l’autorité du professeur de médecine
dont la science aurait lui donner d’être nobélisé s’il ne s’était pas « grillé »
pour ne pas renier son engagement au service de la vérité de la loi naturelle :
la vie commence à la conception ; pas après. Plus rien de « créateur »
ne se produit dans le sein maternel au-delà de ce moment magique et mystérieux de
la conception qui contient toute la détermination de l’être de l’enfant qui
naîtra 9 mois plus tard ; rien qui puisse constituer un autre moment 0 de
la vie naissante. Il n’y a qu’un moment « origine ». Et d’ailleurs nos
doctes professeurs sont incapables de nous dire quand se situerait le vrai
début de la vie ! La science et l'éthique ne supportent pas l'approximation.
Est-ce à dire qu’il y aurait des vies qui
compteraient moins que d’autres, dont la valeur serait compensée – j’avoue ne
pas trouver le mot qu’il faudrait employer tant c’est innommable - par la
liberté de celles qui doivent la donner….
Mais alors comment est-il possible qu’au même moment,
dans les mêmes hôpitaux, de simples infirmières mettent la leur en danger pour
sauver une personne de plus de 80 ans ou l’enfant d’une autre femme, atteints
par le COVID 19 ?
Pourquoi certains seraient-ils prêts à sacrifier leur vie
pour sauver celle des autres et pourquoi d’autres seraient autorisés à tuer,
poussés à tuer, en étant entretenus dans la fausse croyance que leur « IVG »
serait un acte médical anodin que la Sécurité Sociale leur rembourse…
Il y a une vérité scientifique, celle au nom de laquelle
Jérôme Lejeune fut prêt à tout sacrifier. Et il y a l’entêtement de l’humain
à n’en faire qu’à son idée et à devenir autiste quand il s’agit pour lui de se
justifier alors qu’il enfreint la loi la plus fondamentale de l’humanité que
chacun respecte pourtant de manière naturelle en étant capable d’envisager son
propre sacrifice….
Pourquoi ces différences ? Nous qui sommes contre
les discriminations !
Alors que cette démonstration est IMPOSSIBLE à combattre
je sais qu’une majorité de françaises et de français la jugeront insupportable,
indigne, scandaleuse au nom du progrès et de la liberté….
Et pourtant…. Plus de 9 500 000 petits d’hommes,
sans compter ceux d’avant, constituent la grande cohorte des innocents
sacrifiés qui assisteront sans doute impuissants à notre condamnation pour
avoir laissé perpétrer leur crime alors que nous sommes pourtant capables d’être
des héros pour sauver d’autres vies qui n’étaient pas supérieures à celle de ces chérubins !
De profondis…
Cher Bernard,
RépondreSupprimerCe sujet est évidemment d'une sensibilité extrême, et je partage ton point de vue concernant le caractère sacré de la vie humaine, quel que soit le moment de l'existence, y compris avant la naissance.
L'avortement, outil de "confort" de l'individu post 68 est inacceptable, et à cet égard, j'admire beaucoup le travail du défunt professeur Lejeune.
Toutes les vies sont en soi respectables et méritent d'être protégées, quelle que soit leur "potentiel".
Mais, cela étant posé, que penser des conceptions issues d'un viol, que penser d'une conception mettant en grave danger la vie de la maman, que penser de déformations congénitales gravissimes promettant une vie de souffrance pour le futur enfant, sans parler de la souffrance des parents ?
Permets-moi une ou deux métaphores guerrières (c'est la mode en ce moment).
Au combat, le service de santé des armées est bien évidemment sur le terrain, et le premier niveau de son action est celui du tri. C'est sans doute horrible, mais il faut bien optimiser l'action de la santé en classifiant les blessés, ceux qui peuvent attendre et ceux qui doivent être évacués d'urgence, ceux qui peuvent survivre et ceux qui ne le pourront pas... Les vies de ces blessés se valent-elles ? Bien sûr qu'elles sont toutes dignes et sacrées, mais il faut bien trancher !
Seconde métaphore : lorsque l’ennemi nous attaque, qu'il franchit nos frontières, qu'il agresse notre territoire, qu'il le viole, le devoir de notre armée est de le repousser, de le combattre par tous les moyens disponibles, de le rejeter hors de nos frontières, et de lui imposer des réparations une fois la victoire acquise.
Le viol d'une femme n'est-il pas une agression caractérisée, un crime dont il faut condamner le coupable et obtenir réparation ? La semence de ce sauvage est-elle respectable, son résultat potentiel ne risque-t-il pas de détruire la vie de sa maman, de détruire sa famille ?
Encore une fois, ce sujet douloureux est difficile à traiter, surtout dans le confort de nos bureaux respectifs et de surcroît alors que nous ne sommes pas concernés directement par le problème.
Lorsqu'il se pose, sans doute est-ce différent... Combien de couples partisans de la défense de la vie quoi qu'il en coûte, confrontés au problème, ont-ils changé d'avis et se sont résolus à refuser cette vie non voulue, imposée par la force ou détériorée à un point tel qu'elle en détruise d'autres ?
Ces femmes, ces couples sont-ils moralement condamnables en refusant cette perspective de souffrance, en acceptant cette IVG au demeurant légale et légitime ?
Je ne le crois pas.
Bien à toi.
CR
Cher Christian, j'ai pris le soin d'écrire qu'il n'était pas question de juger les personnes confrontées à des drames tels que tu les évoques. Mais ces drames ne justifient pas la légalisation surtout telle que nous l'avons pratiquée. Car sur les plus de 9 000 000 d'enfants supprimés combien étaient-ils à être concernés?
RépondreSupprimerUne société qui tue et qui pousse à tuer est barbare. Face aux injustices l faut proposer l'amour et le soutien pas le meurtre.
Ta première métaphore ne me semble pas adaptée; c'est le problème du moindre mal qui n'est pas transposable à l'IVG où il y a d'autres solutions hormis l'hypothèse où la vie de la mère est en danger. La seconde non plus pour moi. Que la "semence" soit celle d'un violeur, que pour le coup cet enfant ne soit pas désiré, il existe, il est imposé mais il est.... je ne dis pas que c'est facile.... mais sur un plan éthique a-t-on un autre choix? Et le sourire de cet enfant ne transformera-t-il pas tout? (je rappelle que les hypothèses à la suite d'un viol sont très exceptionnelles). Voilà..... mais j'insiste il faut à tout prix distinguer la question deu permis légal de tuer assimilé à un acte médical (!) et les personnes qui ont toutes droit à mansuétude, amour et respect... comme les chérubins qui ont été éliminés
l'article de Bernard Hawadier, dont je prends connaissance avec retard, et en tous points admirable. Il n'y a rien au-dessus de la vie humaine et il nous appartient de défendre avec vigueur le plus faible et le plus innocent d'entre nous. Merci pour ce blog si riche
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