mercredi 7 octobre 2020

GASTON LES TROIS MOUSQUETAIRES SONT UN!

 

Changeons-nous un peu les idées en ce milieu de semaine. Parlons tennis et d'Hugo GASTON!

C’était dimanche après-midi. Il pleuvait. Je n’étais pas une forme olympique, plutôt dans l’état d’esprit de regarder les autres faire des efforts. La télé m’offrit la retransmission de LIÈGE BASTOGNE LIÈGE ainsi que du match à Roland Garros d’Hugo GASTON. Vélo, tennis, mes sports de prédilection ! Et deux français talentueux à supporter de mon fauteuil …

Lors du sprint d’arrivée Julian ALAPHILIPPE s’est malheureusement loupé en déséquilibrant l’un de ses compagnons d’échappée, le plus fort…, et de toute façon en se faisant passer sur la ligne pour avoir levé les bras trop tôt ! Il a ensuite dans ses déclarations à la presse été d’une grande correction et d’une élégance à souligner. En attendant moi le sportif du dimanche je fulminais ; un peu « fou de rage » tel celui qui ne fait rien dans son salon.

Et arriva GASTON.

Il est petit GASTON. Il ne fait pas d’esbroufe. Il est calme. Il détonne dans ce monde du sport et particulièrement du tennis où semblent ne plus pouvoir triompher que des géants, frappant comme des forcenés dans la balle afin de la rendre la plus lourde et la plus rapide possible. Des frappeurs.

Interrogé avant le match sur sa taille, il avait répondu : « ma petite taille est un avantage ».  J’étais perplexe… Fallait voir.

Le match commença comme prévu. Boum, boum… Son adversaire frappait, non sans talent car il en a, tel un numéro 3 mondial qui vient de gagner l’US OPEN… En face le petit Hugo découvrait. 239°joueur mondial il n’avait jamais eu à s’affronter à une formule 1 du tennis mondial, cochant toutes les cases de la typologie régnante. Il découvrait le « central » dans lequel il n’avait aucun repère. Mais il résistait, avant de plier deux fois, sans rompre. Les deux premiers sets furent perdus même si on ne le sentait pas désarmé. Imperturbable GASTON…. On allait voir ce qu’on allait voir….

Son problème majeur : retourner les services boomerang de THIEM l’autrichien. Le commentateur « sachant », ce devait être Sébastien GROSJEAN, eut alors « l’intelligence » de dire qu’il devrait essayer de déstabiliser THIEM en le faisant attendre ou en usant de petits trucs pour l’impatienter ou le perturber dans sa concentration. Mais il n’avait rien compris ! Il est idiot ce commentateur !

Hugo GASTON est français. Il est élégant et intelligent. Il respecte son sport et son adversaire. Il ne mange pas de ce pain-là ! Et il allait le montrer à partir du 3° set.

Il y a tout chez GASTON sauf l’inutile. Pas de tics au service. Il ne tape pas 50 fois la balle à terre avant de la servir. Regard fixe, concentré, il arrive, s’installe et frappe. Pas de cris ni de gestes. Pas de cinéma. Imperturbable, son visage ne montre rien. Et puis il y a son jeu. Il a tous les coups du tennis, et pour commencer cette fameuse amortie. L’un des coups les plus difficiles du tennis qu’il réussit presque à 100% et qu’il multiplie, presque toujours à bon escient.

Car en plus il est malin GASTON.

Il fatigue son adversaire avec ses amorties. Il l’énerve. Parce qu’il les multiple les amorties jusqu’à le rendre fou son adversaire, jusqu’à deux, coup sur coup, parfois trois dans le même jeu ; pas de problèmes, il n’en rate pas… Et puis il surprend. On pense que comme les autres il va taper un grand coup droit, et il glisse un slice du coup droit. L’autre lui envoie des boulets de canon… il lui renvoie des balles en cloche ! Il casse le rythme. Avec sa tête, son intelligence et son adresse. Pas besoin de la force GASTON, il est intelligent et il s’en sert. Et il est tellement agile ce diable de gaucher ; ah les gauchers ! Parce qu’en plus de faire déjouer son adversaire il parvient à lui rendre coup pour coup, et finit par les renvoyer ces satanés services…

Son adversaire a perdu deux sets à ce rythme-là. Et puis, au dernier set, on a vu que THIEM en grand champion s’est vidé la tête. Il est parvenu à sortir du cauchemar qu’il venait de vivre. Un vrai sportif, pas idiot non plus… Il a ainsi fini par reprendre le dessus et GASTON a mis ses premières amorties dans le filet.

Hugo GASTON a perdu. Je déteste la manie française de célébrer les défaites comme des victoires. Cette défaite est belle comme une promesse. Elle ne fut pas imméritée. Ce fut un lever du jour. Un lever du jour français ; cette France, puissance de second ordre qui a si souvent su jouer les premiers rôles ! Une incarnation sportive du génie français, comme l’essai de Dominici en coupe du Monde donnant la victoire à son pays face aux redoutables All Blacks.

Nous avions eu, il y a bien longtemps les trois mousquetaires qui étaient quatre, ceux qui gagnèrent tant de fois la Coupe Davis : Lacoste, Cochet, Borotra et Brugnon. Et bien GASTON le toulousain c’est Atos, Portos et Aramis réunis ! Les trois mousquetaires qui étaient un… Un concentré de cette France profonde, maline, talentueuse, adroite et intelligente.

Vive Hugo GASTON et que la vie lui sourit ! Cela nous donnera des forces et nous permettra de réaliser que rien n’est impossible à un français conscient de ses capacités et la force de son génie propre !

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