Le nouveau Jean-Luc Mélenchon est arrivé, d’abord chez BFMTV https://www.youtube.com/watch?v=KfVaVXHnn1M, où un Alain Duhamel en grande tenue de salon lui déroula le tapis rouge de la complaisance bcbg. Puis hier, samedi, devant la commission parlementaire de l’Assemblée nationale, laquelle n’a pas su se défaire des griffes du tribun-bonimenteur : seules des questions précises — qui ne lui furent jamais posées — auraient pu troubler la limpidité de son numéro.
(Image humoristique créée par l'IA)Le voilà, le nouveau Mélenchon, millésime de saison, soigneusement élevé en cuve trotskiste, puis passé en barrique islamo-gauchiste. Fraîchement tiré, embouteillé, on nous le sert désormais avec la componction des grandes révélations ; comme si le verbe haut de son producteur possédait le pouvoir d'un enchanteur.
Sa robe est douce, presque sirupeuse : difficile de reconnaître la vigueur tannique des cuvées des années 70, 80, 90, 2000, 2017 ou 2022 — il y en eut tant ! Le voilà mielleux, sucré juste ce qu’il faut pour flatter le palais du « goûteur-électeur » distrait.
Le premier nez offre un parfum de sagesse apprêtée, une morale en spray vaporisée à coups de formules que nul sophisme n’effraie, afin de créer l’illusion d’un grand cru politique.
Le deuxième nez explose en arômes de République, de laïcité, d’égalité — parfois difficiles à distinguer tant ils semblent artificiellement assemblés.
Le troisième nez vous transporte dans des éthers de paix civile, de concorde, d’humanisme.
On croit rêver.
Mais en bouche… patatras.
La structure, qui se veut dense et intellectualisée, cède aussitôt ; l’habillage se déchire et laisse paraître la vieille trame. Sous les notes prétentieuses, affleure le goût frelaté d’un raisin trafiqué, dénaturé, chargé d’additifs et d’exhausteurs. Les esters, les terpènes, les pyrazines et les thiols trahissent sans tarder l’origine véritable de ce vin abusivement présenté comme « nouveau ».
Les arômes primaires, loin d’exprimer un cépage régénéré, ne sont qu’un socialisme des années 20 revisité au goût trotskiste.
Les arômes secondaires de fermentation ne sont qu’un recyclage mitterrandien savamment repackagé.
Les arômes tertiaires relèvent d’un improbable cocktail : gauchisme réchauffé,
islamo-gauchisme grimé en islam républicain, le tout nimbé d’un opportunisme
électoraliste.
L’homme, il
faut le reconnaître, a encore berné son monde. Sa maîtrise de la rhétorique
domine ses interlocuteurs comme un vieux briscard face à une troupe d’enfants
de chœur : réparties rapides, assurance inébranlable, autorité naturelle, charme, tours de passe-passe
argumentatifs dont il a le secret.
Hier, devant
la commission de l’Assemblée nationale, son millésime du jour a livré son apparent nectar : ronds de jambe, envolées grandiloquentes, fausse modestie, dialectique
marxiste de marbre, humour malicieux, références historiques soigneusement
recontextualisées, et cette autorité autoproclamée dans tous les domaines, servie
avec un inégalable parfum de sincérité feinte.
Il s’est
présenté comme un breuvage apaisé, presque spirituel — souvenir d’ancien enfant
de chœur ?—, mais la fermentation interne n’était qu’à demi contenue, mal maîtrisée. On croyait
déguster un vin sage et pacifié ; on retrouvait l’âpreté d’un vieux tonneau qu’on connaît
trop bien.
le nouveau Mélenchon tente de faire croire qu’il n’est plus celui qu’il fut et qu'il n'a rien de commun avec ses sulfureux amis de LFI dont il ne se désolidarise pas. Il prétend avoir changé de cépage, avoir renoncé aux tanins rugueux de l’ancien temps. Mais chacun sait qu’un vin ne se métamorphose pas par simple proclamation.
L’étiquette est neuve, brillante, publicitaire. Le contenu, lui, demeure conforme à sa nature profonde et dans la ligne de la stratégie adoptée depuis plusieurs années.
Ainsi va ce
millésime : annoncé comme un renouveau, sa dégustation vigilante révèle sa nature profonde.
Le nouveau
Mélenchon est arrivé — mais c’est l’ancien qui reste en bouche.

Taqîya !
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