samedi 17 décembre 2011

PRENONS DES RESOLUTIONS ...

DES RESOLUTIONS OU DES PREDICTIONS ?

Certains souhaiteraient que je donne des recettes, des astuces, des solutions à nos problèmes politiques. Ce n'est ni de mon ressort, ni de ma compétence. Et surtout, ce n'est pas ce qui m'intéresse ; ni ce qui me préoccupe. L'enjeu est ailleurs. Dans le numéro spécial « Le monde en 2012 » de The Economist le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi écrit « c’est généralement dans les conditions de crise que les initiatives individuelles émergent pour répondre aux défis d’une société ». Et elle poursuit qu’en ces temps troublés elle fait plus confiance aux résolutions plutôt qu’aux prédictions. Voilà de quoi réfléchir. Cela m’a renvoyé à l’un des paradoxes de la politique actuelle de Nicolas Sarkozy eu égard à son premier discours de Toulon. Sa dénonciation de la crise fut visionnaire, au moins par comparaison avec les autres chefs d’Etat…Il appelait alors, avec une certaine audace, à « une refondation du capitalisme » ; et il avait raison. Seulement voilà depuis la réalité l’a rattrapé ; ce sont plutôt les oligarques qui l’ont rattrapé ; et le voici transformé en pompier et en réanimateur du système qu’il appelait à refonder ! De quoi nous faire réfléchir à nouveau sur les lieux réels du pouvoir…Elle a raison Aung San Suu Kyi de faire plus confiance aux résolutions qu’aux prédictions…. Voilà pourquoi toute la tambouille politique me semble très secondaire, tant il est vrai qu'elle est devenue incapable de résoudre autre chose que ses propres problèmes et de proposer d'autres horizons que celui de ses prochains mandats et de sa survivance. Oui il nous faut des résolutions et des initiatives individuelles…J’espère qu’Aung San Suu Kyi sera entendue.

LES ENJEUX.

L'enjeu des années à venir est essentiel ; c'est nous, nos vies, nos enfants, notre avenir, notre destin d'hommes et de femmes. Nous en sommes arrivés à un stade où nos conditions de vies matérielles sont en péril. Le modèle de la croissance économique est dépassé ; ce qui quelque part est logique et même rassurant pour l’avenir de l’humanité ; mais pas vraiment dans le court terme !… La société dans laquelle nous vivons, l'État auquel nous sommes soumis sont incapables de nous donner les moyens de réaliser nos projets de vie, quels qu’ils soient, sur tous les plans, pas seulement par rapport à notre aptitude à produire ou à consommer, mais pour ce qui touche à l'être. L’avoir comme l’être sont atteints par la crise.
Où en sommes-nous? Quelles résolutions faut-il prendre? La crise, économique, financière et sociale, morale et bientôt politique est là, inévitable, sous nos yeux, déjà en train de produire ses premiers effets. Nous n'y échapperons pas. Quel que soit le nouveau Président de la République, nous la subirons; plus ou moins selon l’élu. Et nous n'en sortirons que si la providence veille sur nous et si nous prenons notre destin en mains ; ceci est au demeurant la seule chose que nous puissions faire concrètement et cela ne dépend de nous qu’à travers la prière…

LES EFFETS DE LA CRISE.

Aussi avant toute chose, plutôt que de refaire le monde dans nos fauteuils, il faut s’interroger sur ce que nous allons devenir pendant et après la crise et sur ce que nous pouvons faire pour préparer l’après crise. Au fait qu'est-ce que c'est qu'une crise ? Un grave dysfonctionnement d’un organe, d’un corps humain ou social. Pour une société, quand elle économique et financière, elle se traduit par un renchérissement des ressources et une raréfaction des moyens. Elle entraine des souffrances. Une crise c'est d’abord un peuple qui souffre et les plus modestes en priorité; c’est du sang et des larmes; plus ou moins selon l'ampleur. Que produit une crise ?  Des risques de dérapages en tous genres. Des chamboulements politiques, économiques, sociaux, des révolutions, des guerres parfois ; celles-ci constituant même pour certains responsables politiques une sortie de crise possible, cyniquement provoquée. Des lendemains qui chantent pour les rêveurs ou les idéologues. En réalité des cauchemars pour la majorité. C'est tout le lien social qui est atteint. Ou du moins ce qu'il en reste. L'histoire nous le montre.
Vous allez me trouver bien noir en cette veille de Noël. Non, je souhaite être lucide. Je refuse cette inconscience collective avec laquelle, endormis par notre confort de vie et par l’idéologie du progrès permanent,  nous nous voilons la face refusant de voir ce qui se asse et se prépare. Mais la lucidité n’est pas exclusive d’un optimisme raisonné. Ce ne peut-être qu’ainsi que se forgeront les bonnes résolutions à prendre pour que des initiatives individuelles surgissent afin de répondre aux défis des enjeux collectifs de demain.

QUELLES RESOLUTIONS ?

Il faut raisonner simplement. Quand le bateau tangue on cherche à s’accrocher; et pour se tenir il faut trouver quelque chose de solide. Les temps troublés sont ceux de la solidarité, de la charité et de l’amitié ; mais aussi de la vérité. Il n’y a plus de faux fuyants face à la dureté. Il faut d’autre part s’attendre à ce que la sortie de crises soit longue à venir ; contrairement là encore au discours entendu du « système ».
Nous aurons donc besoin de nous accrocher à du solide ... qui dure ; en renonçant aux ersatz de notre chère société de consommation dont le glas aura sonné. Car la refonte du capitalisme à laquelle notre Président a renoncé mais dont nous ne pourrons pas faire l’impasse signifie « décroissance », retour à d’autres modèles économiques moins irresponsables, soumission aux exigences de la préservation des ressources. Consommer moins pour vivre mieux ! Tiens voilà un slogan pas électoral du tout !...C’est la voie de l’autolimitation. J. Pearce conclue son « Small is beautifull » en se référant aux quatre vertus cardinales du Christianisme : prudence, justice, force et tempérance. Avec cela l’enfant Jesus de la crêche que nous allons recevoir à Noël, a vaincu la croix et la mort. Il n’y a jamais rien eu de mieux d’inventé pour traverser les déserts, les souffrances et les difficultés !  Réfléchissez-y un peu sans a priori, en oubliant vos préjugés contre la religion, en vous oubliant un peu vous-mêmes, en laissant de côté le golf, les vacances, les voyages, la prochaine voiture ou moto, le nouvel ordinateur, tout ce que nous achetons à crédit pour faire vivre ce système qui implose …Au fond la crise nous invite nécessairement à l’humilité. Rappelez-vous la réponse de la bienheureuse Mère Thérésa de Calcutta au journaliste qui lui demandait ce qu’il fallait changer dans le monde : « Vous et moi » !
C’est le meilleur moyen de retisser du lien social sans se tromper. De toute façon nous n’aurons pas le choix…

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