dimanche 25 janvier 2015

TRANSGRESSER POUR TRANSMETTRE


J
e ne sais pas quel est votre état d’esprit, mais moi j'en ai assez que l'on me prenne pour un imbécile. J’ignore si la guerre civile est pour demain[1] mais je sais que l’on nous impose une politique désossée et déstructurée prônant tout et son contraire, de manière artificielle, en guise de leurres qui ne sont que des « attrapes-citoyens ». Ce jeu pervers et malsain me fatigue….

I
ncohérence et mensonge. Voilà qu'on nous fait le coup de l'autorité après l'avoir discréditée pendant des années alors que le pouvoir demeure entre les mains de fonctionnaires idéologisés qui continuent de rêver du « il est interdit d'interdire » qui les a bercés dans leur jeunesse. On nous soumet à toutes les exigences de la finance internationale, l’illustration la plus flagrante en étant fournie par le dernier coup de M. Mario Draghi la tête de la BCE que l'on nous annonce comme étant la solution miracle, après nous avoir dit que cette finance-là était notre ennemie. On nous vend une politique de fermeté sur le plan pénal, de répression sans pitié, alors qu'en même temps on met en application la loi que le gouvernement a fait voter sous l'autorité de Mme Taubira qui en est très exactement la négation. On célèbre la police et en même temps on continue de lui mettre des bâtons dans les roues dans l'accomplissement de ses missions de sécurité. On nous vante la liberté d'expression alors qu'en même temps on revendique le droit de faire fermer leur clapet à tous ceux qui osent défendre ce dont on s'aperçoit précisément qu'on a le plus urgent besoin.  On revendique le droit au blasphème mais on n'en limite les cibles aux seules religions traditionnelles en refusant de toucher à toutes ces phobies que nous avons érigées en valeurs de la république. Notre Président va rendre hommage au défunt roi de cet Etat dont la politique inspire nos adversaires les plus radicaux !... Comment peut-on s'y retrouver ? Malgré la prise de conscience du 11 janvier, sous prétexte d'avoir entendu l'appel de la Nation, nos gouvernants continuent de nous mentir et de n'en faire qu'à leur tête en nous cachant de surcroit la gravité de la situation.

V
ivre ensemble. Aussi face à tout ce qui nous dépasse et nous échappe, et voulant renoncer à entretenir de manière inutile des rêves, des illusions, des craintes et des peurs, je me dis qu'il faut se concentrer sur ce qui est à notre niveau et contribuer à notre place à tout faire pour recréer du lien, vous savez pour faire ce que dans leur jargon de technocrates « ils » appellent « le vivre ensemble », sans être capable de lui donner ni réalité ni contenu. Le lien est conditionné par la transmission d’un contenu et pas seulement de valeurs éthérées.

E
ducation en crise. Ils n’ont compris qu’une chose, la clé est à l'école. Mais leur réflexion s'arrête là. Une fois de plus le diagnostic est limité au niveau le plus éphémère, le plus artificiel. Nos gouvernants refusent de se poser les questions importantes. Ils ne veulent pas avoir à mettre en œuvre des solutions qui froisseraient ou mécontenteraient leurs amis avec lesquels ils ont pontifié, partagé et diffusé cette idéologie mortifère dont mai 68 fut l'aboutissement… Cette idéologie dont nos enfants ont été les cobayes ! Notre État est incapable de s'attaquer aux racines du mal que nous savons pourtant tous identifier, avec notre bon sens, tant c'est évident. La raison est très simple ; nos gouvernants sont les otages de leur idéologie et de ces États dans l'État dont nos ministres ne sont que les marionnettes. L'exemple du ministère de l'Education Nationale est emblématique, le mammouth auquel Claude Allègre n'a jamais pu s'attaquer.

T
ransmettre. La semaine dernière, j'ai mis en ligne sur ce blog quelques extraits d'un livre que je vous recommande de lire LES DÉSHÉRITÉS de François-Xavier Bellamy. L'analyse est implacable. Nous avons tout déconstruit. Les ruines sont sous nos yeux. Ce sont malheureusement nos enfants. Les apprentissages élémentaires ne sont plus assurés. Anne Coffinier, directeur général de la FONDATION POUR L'ÉCOLE l'exprime de manière très synthétique quand on lui demande ce qu'elle pense de la nouvelle ministre de l'éducation nationale[2] : « Rien, si ce n’est qu’elle incarne à elle seule la nouvelle mission que se donne l’Education nationale à elle-même à savoir non plus transmettre des connaissances et une aptitude à raisonner mais de former la conscience morale et politique des enfants. Je dois dire que je ne suis pas en accord avec ce glissement de priorité. Je suis plutôt de l’avis de Jules Ferry qui disait que le champ d’intervention de l’école s’arrêtait là où la conscience de ne serait-ce qu’un seul père de famille risquait d’être froissée. Je suppose qu’il doit se retourner dans sa tombe. »

Œ
uvre. La seule véritable urgence au-delà de la préservation de notre sécurité personnelle dans un contexte aussi explosif et délicat, est de participer à l'œuvre de restauration de l'éducation. Et là, nous pouvons agir. Nous pouvons aider. Nous pouvons participer. Nous pouvons œuvrer. Chacun à sa place. Chacun avec ses moyens. Je vous invite à prendre connaissance du travail de cette fondation[3] ; mais aussi de l'œuvre d'une autre fondation que celle-ci héberge, la fondation ESPÉRANCE BANLIEUE. Aller visiter leur site[4]. Écoutez l'interview de Mme Anne Coffinier par Jean-Jacques Bourdin[5]. On peut encore apprendre à lire, à écrire, à compter. On peut encore enseigner l'histoire et la littérature. On peut restaurer l'autorité du maître dès l'instant qu'on ne le réduit plus au rang de simple animateur mais qu'on restaure son prestige et son statut de détenteur du savoir et d'éducateur. Rien n'est impossible ni irréversible. Là où il y a une volonté il y a un chemin.

S
’enseigner. Je vais vous faire une confidence ; depuis que j'ai découvert cette œuvre, je ne cesse d'y penser. Je connaissais la fondation pour l'école. Je craignais un peu au fond de moi-même qu'elle ne soit réservée qu'à une minorité confessionnelle catholique. Grave erreur ! Ces écoles sont ouvertes à tous les milieux. Elles sont là, et c'est l'urgence, pour retracer les voies de la transmission du savoir, pour nous redonner les moyens d'apprendre et de mettre en œuvre tous les principes qui ont été partagés par des gens aussi différents que don Bosco et les hussards noirs de la république si chers à Charles Péguy, dont une autre association [6]rappelait très récemment cette citation : « Quand une société ne peut pas enseigner c’est que cette société ne peut pas s’enseigner, c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même. » CQFD !!!!!

T
ransgresser. Refusons tous ces mots, ces incantations, ces proclamations de valeurs vides de contenu. Remettons les pieds sur terre. Retrouvons le sens commun. Et donnons-nous en les moyens sans attendre que cela nous soit apporté par nos politiques, et que cela tombe du ciel, même si la Providence sera là pour nous aider. C’est possible et c’est peut-être le plus urgent…. Pour cela il faut transgresser  l’ordre établi du système, ce système dont Charlie est la valeur incantatoire !



[1] http://www.bvoltaire.fr/jeanpierrefabrebernadac/la-guerre-civile-aura-bien-lieu,154285
[2] http://www.breizh-info.com/16730/actualite-societale/education-nationale-jules-ferry-se-retourner-tombe-anne-coffinier-entretien/
[3] http://www.fondationpourlecole.org/fr
[4] http://www.esperancebanlieues.org/fr
[5] http://rmc.bfmtv.com/emission/uniformes-levee-de-drapeau-les-methodes-atypiques-d-une-ecole-de-montfermeil-857736.html
[6] http://www.soseducation.org/fr

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