Emmanuel Macron n'est pas une étoile filante. Il a
vocation à jouer un rôle essentiel dans la politique française. La raison en
est simple et évidente. Il réalise la synthèse entre le libéralisme et la
social-démocratie. Nous avons vécu pendant des décennies sur une opposition
droite contre gauche qui a progressivement perdu son sens. La gauche qui maîtrisait
ce clivage comme Jean Madiran l'a démontré de manière définitive, a petit à
petit imposé sa vision de la société, libérée de toute contrainte et de toute
morale. La droite a été infestée par le venin d'une fausse conception de la
liberté qui ne remonte pas à hier. Des lors, les jeux étaient faits.
Philippe de Villiers l’affirme dans son dernier livre, à
sa manière, imagée et percutante. S'interrogeant à propos du rôle de Daniel Cohn-Bendit
devenu une icône de la politique européenne et française, il en arrive à cette
conclusion : « le libéral et le libertaire ont la même patrie, le marché mondial de
masse sans Etats, sans Nations, sans douane ni territoire ». Et il cite
Jean-Claude Michea : « le libéralisme économique intégral, prôné
par la droite, porte donc en lui la révolution permanente des mœurs, défendue
par la gauche, tout comme cette dernière exige, à son tour la libération totale
du marché ». Sur son site, M. Henri Hude, écrit dans le même esprit: « Car une
seule et même logique régit la finance libertaire et l’arbitraire moral dont
vous vous plaignez tant. Ce sont le corps et l’esprit d’un seul et même système »[1].
Un seul et même système… Celui auquel nous tenons trop
parce que nous nous sommes laissés piéger par la vie et notre attachement à
toutes les valeurs matérielles véhiculées par cette civilisation du progrès, de
l'épanouissement et de la libération pour la libération. Nos vies sont engagées
dans ce système à un point tel que nous ne savons plus faire marche arrière. Sur
le plan des mœurs, qui a été le domaine d'élection du libertarisme, nos vies
ont à ce point été transformées qu'un retour en arrière relèverait de
l'héroïsme et d'un esprit de sacrifice bien difficile à imaginer et à accepter.
Quoi de plus logique dès lors qu'un enfant gâté de ce
système s'apprête à présider à ses destinées ? La droite et la gauche n'en
peuvent mais… Le peuple de gauche a été trompé par une bourgeoisie et par la
valeur argent que Charles Péguy avait déjà dénoncées au début du siècle
précédent. Il a cru à la soi-disant révolution de mai 68 qui n'a en réalité
fait que préparer l'avènement de ce système libéral qui se retourne contre lui.
Quant au peuple de droite il s'est laissé entraîner par la vague confortable,
douillette, flatteuse du progrès sans fin. Il a progressivement tout abandonné.
Même l'Eglise avec son aggiornamento a abandonné progressivement son sens du
sacré et son attachement à des valeurs traditionnelles. Michel Onfray, pourtant
athée, le démontre de manière éclatante[2]. Elle aussi est emportée
par le mouvement et Elle s'apprête à le payer très cher comme l'affaire des
prêtres pédophiles est en train de le démontrer.
Finalement, seuls les événements, sans doute extérieurs,
et la puissance du mouvement historique, pourront emporter cette illusion
politique et ceux qui la portent. En attendant, M. Macron a un boulevard devant
lui… Gageons que Daniel Cohn-Bendit, le patronat, et le mouvement international
initié par les États-Unis le soutiendront…
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