dimanche 20 mars 2016

LE PROCES FAIT AU CARDINAL BARBARIN


Pourquoi cet acharnement contre le cardinale Barbarin, et à travers lui contre l’Eglise Catholique dont il est l’un des princes ?

La pédophilie est une horreur. À l'inverse de célébrités du monde médiatique comme Daniel Cohn-Bendit ou Frédéric Mitterrand je n'ai jamais entendu un homme d'Eglise en faire l'apanage. Bien au contraire. Si l’Eglise catholique a toujours affirmé qu'elle était une héritière de la Grèce antique elle a toujours condamné les exemples de dépravation sexuelle de cette dernière. La pédophilie est condamnée par la loi naturelle, par les commandements et par l'enseignement de l'Eglise ; sans aucune ambiguïté.

S’il il y a des salops en son sein, l’Eglise n’en est pas responsable. Même si ses responsables n’ont peut-être pas tous eu toujours la meilleure réponse immédiate face aux dérives de certains de ses membres, ce dont ceux-là doivent répondre, l’Eglise Catholique n’a pas à être livrée à un lynchage médiatique indigne d’une société soi-disant éprise de justice, de vérité, de respect mutuel et de droits de l’homme.

Sur le fond, dans le procès qui lui est fait, l'Eglise est accusée d'entretenir une relation ambiguë avec le sexe. Elle serait mal à l'aise avec  « la chose », qui pour elle serait d'essence diabolique. Voilà pourquoi elle imposerait à ses prêtres le célibat et le vœu de chasteté, qui sont au cœur de ces attaques. C'est bien mal La connaître et surtout méconnaître son enseignement. On lui a fait le même reproche par rapport au corps humain-« cachez ce sein que je ne saurais voir... »-reproche dont l'inanité est évidente quand on constate par exemple que son pape est élu dans une chapelle dont les murs et le plafond comportent une densité de nus inégalée dans l'histoire de la peinture…

Mais il est vrai que de voir des hommes d'Eglise succomber à la commission de ces crimes ou délits même prescrits –comme le Cardinal Barbarin l’a lui-même déclaré- est insupportable. On ne peut pas nier que si elle est composée d'hommes et de femmes qui restent des pêcheurs, Elle n'en a pas moins fourni dans l'histoire des exemples exceptionnels que sont ses saints dont personne ne peut sérieusement contester la perfection et l'exemplarité. Mais les saints demeurent des exceptions et les prêtres ne sont pas moins que les autres soumis à la tentation de la recherche du plaisir, y compris sexuel. Il est donc naturel, inévitable, même si cela demeure une souffrance pour le corps que constitue l’Eglise, que certains de ses membres échouent dans la mise en œuvre et la poursuite du modèle qu'Elle leur fixe.

L’Eglise catholique est maîtresse dans l'art de l'analyse du péché sous toutes ses formes. Elle est experte en humanité. Ce n'est pas le modèle qui est en cause mais la faiblesse des hommes qu'elle connait mieux que personne. D'ailleurs, qui oserait soutenir que la pédophilie serait liée au célibat des prêtres ou au vœu de chasteté, quand on voit le nombre d'hommes mariés qui malheureusement y succombent ?

Par contre, et c'est sans doute la raison pour laquelle elle est aussi vivement attaquée, l’Eglise enseigne une doctrine morale qui s'attaque directement à la racine de ce péché. Péché que la modernité ne veut pas voir ; elle qui n’en connait pas, elle pour qui il est interdit d’interdire... Doctrine de la morale sexuelle et de l'amour qui n'a rien à voir avec le jansénisme qui n'en fut qu'une dérive ou avec le puritanisme protestant qui est le fruit d'une hérésie chrétienne. Doctrine d'un amour qu’Elle cherche au contraire à remplir d'humanité et du projet de Dieu. Doctrine de l’humanisme intégral pour reprendre le mot de Jacques Maritain. Il n'y a qu'à lire le traité de Saint Jean-Paul II « amour et sexualité », écrit bien avant qu'il ne devienne pape, pour s'en convaincre. Il n'y a pas de texte plus lucide, plus affranchi de tout puritanisme et de tout jansénisme, aussi vrai sur l'approche psychologique de l'amour humain et du rapport sexuel.

En réalité, et c'est la raison de toutes ces attaques, il n'est jamais bon d'avoir raison et toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire surtout à propos d'un sujet aussi délicat et difficile. Car la dérive de la pédophilie, trouve sa racine dans une dépravation, une inversion et un dévoiement du rapport de l'humanité avec le sexe.

Prenons un exemple tiré de l'actualité récente, celui de cette gamine de 13 ans qui s'est suicidée après que son ex petit ami ait mis en ligne sur Facebook des photos intimes qu'il avait prises à l'occasion de leurs ébats amoureux. Beaucoup se sont scandalisés du procédé et il y avait de quoi. Mais qui s’est étonné de la dérive consistant pour une gamine de 13 ans à se livrer à des rapports sexuels agrémentés d'une mise en scène totalement dégradante ? Qui s'étonne et s'insurge contre une pornographie qui envahit notre univers et notre imaginaire ainsi que celui de nos enfants, y compris de manière insidieuse dans de très nombreuses publicités ? Qui s'attaque à la racine du mal dans le sexe ? Si ce n'est précisément cette Eglise dont l'enseignement n'est pas supporté par la majorité d'entre nous, tant notre psychologie et notre imaginaire sont envahis par le concept de la libération sexuelle de toute contrainte morale.

Ce n'est pas un hasard si celui qui est attaqué aujourd'hui par cette campagne a tenu le discours le plus exigeant de tous nos cardinaux sur la question du mariage dit pour tous, n'hésitant pas à affirmer qu’il serait la porte ouverte à la reconnaissance ultérieure de la polygamie. Car, comme Marion Maréchal Le Pen vient encore de le rappeler - en se faisant elle aussi stigmatiser par la patrouille idéologique et morale de la république - la reconnaissance sociale dans le mariage de l'amour de deux hommes et de deux femmes est nécessairement la porte ouverte à la reconnaissance de toutes les autres formes d'amour y compris celui d'un homme pour plusieurs femmes, voire d'une femme pour plusieurs hommes, ainsi que de l'amour incestueux.

Comment notre société qui réduit et dégrade ainsi l'amour en l’abaissant au niveau de tous les caprices humains, pourrait-elle sérieusement donner des leçons à un prince de cette Eglise qui précisément proclame la seule doctrine permettant de réduire les dérives humaines en matière sexuelle ? Il y a une hypocrisie diabolique dans ce procès médiatique que nous devons dénoncer avec force.

Cette agression nous invite à utiliser la prière,  la seule arme contre laquelle aucun accusateur ne peut rien, pour  demander à Dieu de venir en aide non pas seulement aux hommes d’Eglise injustement attaqués, mais à l’ensemble d’une humanité affaiblie et fragilisée par des adversaires qui la flattent dans ses penchants les plus pervers, en la trompant sur la réalité de leur combat! 

Tout flatteur ne vit-il pas aux dépens de celui qui l’écoute ?






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